Selon la BCE, l’industrie
bancaire Italienne disposerait désormais de plus d’obligations
souveraines que les banques de toutes les autres économies
Européennes, soit environ 324 milliards d’euros
d’obligations. Le secteur bancaire Espagnol croule lui aussi sous la
dette de son gouvernement, ses achats d’obligations ayant
récemment atteint un nouveau record de 263 milliards d’euros.
Cette course à
l’achat d’obligations a été
déclenchée par la volonté de Sarkozy d’autoriser
la BCE à lancer des politiques d’impression monétaire
qui, selon lui, auraient à la longue pu régler les
problèmes de dette publique de la France. Grâce à M.
Sarkozy, toutes les banques Européennes peuvent désormais
obtenir tous les euros qu’elle désirent
à un taux
d’intérêt de seulement 1% sur 3 ans – puis les
convertir instantanément en obligations souveraines. Les obligations
sur dix ans de l’Italie et de l’Espagne ont un rendement de 5,5%
- quant à savoir s’il s’agit là d’un
échange gagnant, attendons de voir ce qu’il se passera
après ces trois prochaines années.
Tout comme aux Etats-Unis, les
investisseurs privés n’ont plus les moyens de racheter
l’ensemble des obligations que les gouvernements Européens
voudraient émettre. La BCE imprime donc les euros qui permettront de
les acheter – camouflant ses opérations en injectant cette
nouvelle monnaie directement dans le système bancaire.
Sarkozy vs. Hollande
Cette nouvelle politique,
surnommée ‘Sarkozy Trade’, est considérée en
France comme étant conservatrice. Les investisseurs ne devraient donc
pas s’attendre à ce que les choses changent avec le
président Hollande. Hollande a promis de ralentir les
mesures d’austérité et de pousser la BCE à
dévaluer plus qu’elle ne le fait déjà. La
situation est la même aux Etats-Unis, où Obama n’a fait
que doubler les politiques mises en place par Bush.
Bien que l’Espagne ait
récemment élu un gouvernement de centre-droite, une
majorité des pays d’Europe devrait suivre la France dans son
tournant à gauche – pour la bonne et simple raison que la
plupart des personnes aujourd’hui au pouvoir sont
pro-austérité et de droite, et que les électorats en ont
assez d’attendre l’arrivée de réformes et
commencent à perdre patience. Les dépenses gouvernementales qui
s’en suivront seront certainement financées par l’achat
d’obligations par la BCE ou les banques utilisant sa monnaie. Tout ceci
n’est autre que la recette parfaite de l’instabilité et de
l’inflation.
Le fléau Européen
Par la faute de la
Grèce, toute l’Europe a attrapé la grippe.
L’économie de la Grèce n’en est pas moins petite,
plus petite encore que celle de 14 Etats Américains ou que 11 nations
Européennes. Sa dette nationale s’élève à
347 milliards d’euros, ce qui représente 159% de son PIB, bien
qu’elle soit moins élevée que celles des pays
environnants du Club Med que sont par exemple l’Italie, qui se trouve
actuellement plus de 1,88 trillions d’euros dans le rouge (120% de son
PIB). La dette Espagnole s’élève quant à elle
à 706 milliards d’euros (66% du PIB du pays). De telles sommes
font apparaître les 440 milliards restants dans le FESF après
les plans de sauvetages ayant été accordés à
l’Irlande et au Portugal comme étant une somme dérisoire.
Si la Grèce a donné la grippe à l’Europe,
l’Italie et l’Espagne lui ont sûrement transmis quelque
chose comme le virus Ebola.
Il est des pays qui se sont
protégés du fléau Européen en gérant leur
budget de manière responsable, en formant des relations commerciales
avec l’étranger et, plus important encore, en
n’adhérant pas à la devise commune. La dette nationale
Suisse s’élève à 224 milliards de dollars, soit
36% de son PIB. Celle de la Norvège s’élève
à 97,4 milliards de dollars, soit 49% de son PIB. Ces données
sont loin d’être impressionnantes lorsque comparées
à la dette de Hong Kong, s’élevant à seulement 10%
de son PIB, mais l’avantage de ces pays est qu’ils ne menacent
pas leurs système monétaires de faire faillite.
L’Europe sur un lac gelé
Le futur de la zone Euro ne
dépend plus des résultats des élections, mais des
résultats des conflits d’idéaux. Les Européens
vont-ils parvenir à surmonter les réformes nécessaires
au retour de la croissance ? Les Etats Européens les plus
solides, tels que l’Allemagne, vont-ils défendre
l’indépendance de la BCE ? Une chose est sûre, les
choses ne se règleront pas simplement. De nombreux Européens se
demandent pourquoi ils doivent supporter la dure réalité
d’un rétablissement économique – à travers
le processus de récession, d’épargne, et
d’assiduité au travail – alors qu’il est si simple
d’imprimer de la monnaie.
Le problème, c’est
que tôt ou tard, plus aucun pigeon ne se prêtera volontaire pour
se prêter au jeu. Les Chinois ne sont pas prêts d’accorder
un plan de sauvetage de plusieurs trillions d’euros à
l’Europe. De très nombreux Chinois sont choqués de voir
que leur gouvernement investi sur des obligations Américaines
constamment dépréciées, et il est clair qu’ils ne
commettront pas une nouvelle fois la même erreur. Le Japon a ses
propres problèmes, et les autres nations créditrices ne
disposent pas d’économies assez importantes pour pouvoir
supporter l’Europe. L’Europe avance de plus en plus loin sur un
lac gelé, et la glace ne cesse de s’amincir sous ses pieds.
Comment venir en aide à un euro en
déclin
Devenir un investisseur, et
investir sur les métaux précieux, est le meilleur moyen de
tirer avantage du déclin de la deuxième devise mondiale. Les
plus grosses banques Européennes reportent de plus en plus de fuites
depuis l’euro vers l’or. Ne dépendant d’aucune
devise papier, le FMI déclarait l’an dernier avoir investi sur
430 tonnes d’or. Le FMI lui-même détiendrait
aujourd’hui 2814 tonnes de la ‘relique barbare’.
Etant donné la lassitude
générale devant les mesures d’austérité en
Europe, un nouvel afflux de capital soutient désormais les prix des
métaux précieux sur le moyen-terme. Malheureusement, sur le
court terme, certaines institutions Européennes continuent encore
d’acheter des dollars afin de se protéger de
l’effondrement de l’euro. Lorsqu’il deviendra clair aux
yeux de tous que l’ère de la monnaie papier touche à sa
fin des deux côtés de l’Atlantique, les prix des
métaux précieux devraient recommencer à grimper.
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