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Cours Or & Argent

La grosse dame a la voix cassée

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Publié le 09 novembre 2016
991 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Une redoutable nausée soulève les cœurs des Américains à l’approche de l’heure fatidique. Lequel des deux candidats recevra aujourd’hui le coup de grâce ? Je n’aimerais pas être à leur place. Le fleuron de la modernité a perdu de son pouvoir de séduction, et personne ne sait quoi faire pour y remédier, à une heure où les URS-USA se trouvent embardés vers le tourbillon.

Beaucoup estiment que les élections prendront plus de temps que prévu, et que les résultats en seront contestés du haut de toutes les collines et taupinières du territoire. Ce scénario suggère divers dénouements, qui sont tous déplorables : 1) les élections seront une nouvelle fois reléguées à la Cour suprême, qui en arrivera à un partage des voix à 4 contre 4 pour nous mener tout droit vers une crise constitutionnelle. 2) Plutôt que d’en arriver à la Cour suprême, les élections seront reléguées à la Chambre des représentants, dont les membres ne sont pas limités à un vote pour Trump ou Hillary. Ils sont en mesure de désigner qui ils veulent. 3) Sur la toile, beaucoup s’imaginent que le président Obama sera en mesure d’invoquer une sorte de situation d’urgence qui verra les élections reportées jusqu’à ce qu’un conclave de vizirs politiques puisse trouver une solution. Très peu probable, mais pas impossible.

La décision de dernière minute de James Comey, le directeur du FBI, de gracier Hillary Clinton dans le cadre de l’affaire du serveur d’emails a laissé comme une odeur de carpe pourrie au travers du paysage politique. Comme si son équipe avait pu se pencher sur 650.000 emails en une semaine. Bien entendu, le FBI n’émet pas de mise en accusation. C’est là le travail de l’Avocate générale Loretta Lynch, au Département de la justice. Le FBI ne fait que renvoyer des affaires criminelles auprès d’elle. Il n’en est pas moins que tout cela ne raye toute l’histoire que d’un trait de stylo trop fin, parce que l’affaire de la Fondation Clinton est quelque chose de très sérieux, comme l’est le trafic d’influence qui a eu lieu alors qu’Hillary travaillait pour le Département d’Etat.

L’affaire n’est pas close. Elle ne dégage pas une odeur de carpe pourrie, mais d’un véritable groupe de baleines en décomposition sur la plage. La moitié des émirs d’Arabie ont versé des millions de dollars à la Fondation pour faciliter le trafic d’armements ou influencer les politiques étrangères américaines, et ce n’est là qu’un aspect de ce qui ressemble de très près à une opération classique de racket. L’affaire de la Fondation Clinton ne disparaîtra pas et, si Hillary venait à accéder au bureau ovale, continuera d’écraser la sphère publique.

Voilà qui suffit à obscurcir la calamité qui se développe sur le secteur bancaire et financier et que j’aime qualifier de tourbillon enragé. Suite à ces huit dernières années d’expériences bancaires, les rouages des machines de capital ont été encrassés par les programmes d’assouplissement quantitatif et de taux d’intérêt à zéro pourcent. Plus rien n’est évalué correctement, et encore moins la monnaie. Tout ne fonctionne plus qu’au travers de la fraude comptable. Nous sommes incapables d’accepter les réalités qui se cachent derrière cette fraude en termes de ressources, et notamment la fin de l’ère du pétrole abordable. La conséquence en est déjà le ralentissement du commerce global. Les grands poobahs du secteur bancaire se prétendent confus face à tout cela parce que tout ce qui leur importe – leur réputation, leur emploi, leur fortune – dépend du récit Potemkine selon lequel une expansion économique plus importante que jamais nous attend aujourd’hui au tournant.   

Mais ce n’est pas vrai. Ce qui nous attend au tournant, c’est une ruée globale vers les restes du banquet techno-industriel. Ce genre de mêlée ne risque que de fomenter un conflit cinétique. Ni Trump ni Hillary ne semblent comprendre ce que tout cela signifie, et ils auront tous deux de grandes chances de mal en interpréter les signaux au milieu de tout ce cafouillage. Une guerre inutile pourrait être déclarée en conséquence. Hillary semble déjà avoir opté pour cette solution, au vu de ses croassements tout au long de la campagne électorale quant à l’implication de pirates russes dans la fuite de ses emails.

La tragédie de Trump, c’est qu’il représente un registre de revendications légitimes, qu’il a d’abord très mal défendues pour ensuite trahir par un comportement si grossier qu’il est à plusieurs reprises passé pour complètement inapte à occuper une position de pouvoir. Ses partisans l’ont ignoré, satisfaits à l’idée que Trump représente un gigantesque bras d’honneur à l’attention de l’établissement politique. Mais ce n’est pas suffisant, parce qu’au fil de sa campagne, Trump a su délégitimer toutes les questions qu’il a lui-même soulevées.

Son argument en faveur d’une suspension de l’immigration a beaucoup de bon, par exemple. Le Congrès a adopté la même position en 1925 après un demi-siècle de flux migratoires venus répondre au besoin en ouvriers du début du XXe siècle. Cette politique a pu être employée sans trop de rancœurs – et juste à temps pour la Grande dépression, qui a vu disparaître de nombreux emplois manufacturiers. Aujourd’hui encore, les activités productives menacent de sombrer, depuis les comptoirs de McDonald’s jusqu’aux ensembles d’obligations de Goldman Sachs.

Quoi qu’il arrive, l’établissement recevra son bras d’honneur. Il serait probablement préférable pour Hillary de gagner les élections, parce que de cette manière, les bonnes personnes (ceux qui sont déjà au pouvoir) pourront être blâmées pour la descente de leur pays jusqu’au cœur du tourbillon.

Après ça, tout pourrait se passer – nous pourrions voir apparaître un Nazi qui viendrait succéder à Trump et prendre les rênes de la politique conservative… une deuxième guerre civile… un monde « fait à la main ». Beaucoup réalisent aujourd’hui que le pays devra traverser un véritable calvaire avant de pouvoir se relever. Juste à temps pour les vacances.

Et moi ? Je vais voter pour Homey D. Clown. Lui, au moins, ne s’est pas comporté en idiot.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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