Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
Cours Or & Argent
Dans la même rubrique

La liberté n'est pas le problème, elle est l'objectif Les leçons de l'affaire Eliot Spitzer

IMG Auteur
Publié le 17 mars 2008
1271 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
( 0 vote, 0/5 )
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
0
envoyer
0
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Eliot Spitzer (wikipedia) est un ancien procureur et politicien, démocrate, gouverneur de l'état de New York en sursis -il quittera sa fonction ce Lundi-, qui vient d'être  pris en flagrant délit d'avoir loué les services d'une prostituée de luxe, 80 000$ pour 6 rencontres. Chère, la passe.

 

Sa dernière partie de jambes en l'air lui coûtera bien plus que quelques milliers de dollars: elle signifie la fin de sa carrière politique. Les électeurs de l'état de New york, qui l'avaient porté au siège de gouverneur en 2007  avec... 69% des voix -un signe qui ne trompe pas !- sont maintenant 68% à estimer qu'il est normal qu'il démissionne. C'est que même à New York, l'électorat tend à estimer que quelqu'un qui trompe sa femme pourrait aussi être plus enclin à tromper ses mandants qu'un mari irréprochable.  Surtout, Spitzer s'est rendu célèbre entre autres en pourchassant sans relâche des réseaux de prostitution, alors évidemment, les passes à 10 000 dollars sont... dures à avaler, pardon pour l'allusion.

 

Les républicains font leurs gorges chaudes des mésaventures de leur adversaire politique. Les démocrates regardent ailleurs, Spitzer a cessé d'être fréquentable. Wall street fête au champagne la chute de ce procureur qui s'était fait une spécialité de soumettre les entreprises qu'il avait dans le collimateur à de véritables campagnes de guerre judiciaire.

 

De fait, il n'y a aucune raison de pleurer sur le sort d'Eliot Spitzer. De l'avis de bien des observateurs, c'était une crapule bien décidée à user et abuser de son pouvoir pour mettre sous l'éteignoir des firmes souvent coupables non pas de graves malversations, mais au pire de peccadilles, et parfois de simples désaccords avec la très élastique morale de M.Spitzer, et ce afin de se faire mousser en vue d'enlever le siège de gouverneur. Ecoutes abusives, pressions confinant au chantage sur les témoins, et provocations visant à faire commettre des actes illégaux à des personnes qui sans cela auraient suivi leur bonhomme de chemin en toute légalité: le palmarès de Spitzer en terme de violation des droits de l'homme, pourvu que ce fut un salaud de riche qu'il ait été rentable de jeter en pâture à l'opinion, est impressionnant.

 

Pourtant, la chute de Spitzer, fut-il un salaud, ne devrait réjouir personne, car elle est symptomatique de l'état de déliquescence du droit des justiciables aux USA. Car si le comportement de Spitzer est sûrement moralement condamnable, notamment vis à vis de son épouse, il apparaît que le FBI a utilisé contre ce dernier les même méthodes répréhensibles que celui ci utilisait contre les victimes de son acharnement judiciaire, alors qu'au final, les retraits d'argent qui ont mis la puce à l'oreille des enquêteurs étaient parfaitement légaux, et que convenir d'une prestation sexuelle tarifée, pourvu que la prostituée n'agisse pas sous la contrainte, ce qui semblait bien être le cas, ne crée de tort à personne.

 

Le seul politicien qui ait ouvertement affirmé que Spitzer ne mérite pas ce qui lui arrive est... Ron Paul. Dans une intervention à la chambre des représentants, le candidat aux primaires républicaines souligne que les mésaventures de Spitzer sont symptomatiques de la dérive  du droit américain, dans la foulée des lois votées après le 11 septembre. Extrait:

 

Most people, it seems, believe (E.Spitzer) got exactly what he deserved.

The illegal tools of the state brought Spitzer down, but think of all the harm done by Spitzer in using the same tools against so many other innocent people. He practiced what could be termed 'economic McCarthyism,' using illegitimate government power to build his political career on the ruined lives of others.

No matter how morally justified his comeuppance may be, his downfall demonstrates the worst of our society. The possibility of uncovering personal moral wrongdoing is never a justification for the government to spy on our every move and to participate in sting operations.

For government to entice a citizen to break a law with a sting operation — that is, engaging in activities that a private citizen is prohibited by law from doing — is unconscionable and should clearly be illegal.

Though Spitzer used the same tools to destroy individuals charged with economic crimes that ended up being used against him, gloating over his downfall should not divert our attention from the fact that the government spying on American citizens is unworthy of a country claiming respect for liberty and the Fourth Amendment.

Two wrongs do not make a right. Two wrongs make it doubly wrong.

Sacrifice of our personal privacy has been ongoing for decades but has rapidly accelerated since 9/11. Before 9/11, the unstated goal of collecting revenue was the real reason for the erosion of our financial privacy. When 19 suicidal maniacs attacked us on 9/11, our country became convinced that further sacrifice of personal and financial privacy was required for our security.

(...)

But the real reason for all this surveillance is to build the power of the state. It arises from a virulent dislike of free people running their own lives and spending their own money. Statists always demand control of the people and their money.

Recently we've been told that this increase in the already intolerable invasion of our privacy was justified because the purpose was to apprehend terrorists. We were told that the massive amounts of information being collected on Americans would only be used to root out terrorists. But as we can see today, this monitoring of private activities can also be used for political reasons. We should always be concerned when the government accumulates information on innocent citizens.

Spitzer was brought down because he legally withdrew cash from a bank — not because he committed a crime. This should prompt us to reassess and hopefully reverse this trend of pervasive government intrusion in our private lives.

We need no more Foreign Intelligence Surveillance Act! No more Violent Radicalization & Homegrown Terrorism Prevention Acts! No more torture! No more Military Commissions Act! No more secret prisons and extraordinary rendition! No more abuse of habeas corpus! No more
Patriot Acts!

"What we need is more government transparency and more privacy for the individual!"

 

Ron Paul touche une fois de plus juste. Comme disait Benjamin Franklin "Those who sacrifice liberty for security deserve neither". Espérons que les mésaventures de M. Spitzer servent à faire prendre conscience aux législateurs d'Outre Atlantique, et à tous les Spitzer du monde, que la liberté individuelle n'est pas le problème, elle est l'objectif.  Une leçon à méditer chez nous, alors que les moyens utilisés par l'état pour mettre au pas les gêneurs n'ont rien à envier à ceux d'un Spitzer.

 

Vincent Bénard

Objectif Liberte.fr

Egalement par Vincent Bénard

 

Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement, crise publique, remèdes privés", ouvrage publié fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de marché pour y remédier.

 

Il est l'auteur du blog "Objectif Liberté" www.objectifliberte.fr

 

Publications :

"Logement: crise publique, remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat

Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république, bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La doc française, avec Pierre de la Coste

 

 

Publié avec l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits réservés par Vincent Bénard.

 

 

 

 

Données et statistiques pour les pays mentionnés : France | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : France | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :0 (0 vote)
>> Article suivant
Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org).
Voir son site webFaire une donation
Publication de commentaires terminée
Dernier commentaire publié pour cet article
Soyez le premier à donner votre avis
Ajouter votre commentaire
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX
Profitez de la hausse des actions aurifères
  • Inscrivez-vous à notre market briefing minier
    hebdomadaire
  • Recevez nos rapports sur les sociétés qui nous semblent
    présenter les meilleurs potentiels
  • Abonnement GRATUIT, aucune sollicitation
  • Offre limitée, inscrivez-vous maintenant !
Accédez directement au site.