Comment Ben Bernanke a finalement pu trouver la force morale de
réduire les achats d’obligations de la Réserve Fédérale depuis 85 jusqu’à disons
84,7 milliards de dollars par mois le 18 septembre dernier me dépasse, mais
ce qui est sûr, c’est qu’il continue de les effectuer en son absence grâce à
des télécommandes de transmission paranormale, alors même que les autres
membres de la direction de la Fed, accompagnés de leurs factotums
d’économistes, de leurs serviteurs et prostitués, s’attendent encore à ce que
cela permette un retour à une économie normale. Voilà qui laisse de nombreux
passants se demandant si cela portera le Dow à 3.847 points ou si, lorsque le
rendement des obligations sur 10 ans atteindra 5%, ou verra les fonds de
pension se vider de toute vie comme déchirés
par une blessure au vente – sans oublier le risque de donner naissance
à une conflagration du Trésor à la Hindenbourg à
mesure que les remboursements de dettes se feront critiques.
Pardonnez-moi de dire une
chose pareille, mais il semblerait que ces clowns de la finance ne savent pas
pourquoi ils sont payés. Ils ont ‘créé’ de la monnaie cinq années durant pour
contrer l’effondrement d’une économie au pétrole trop cher. C’est aussi
simple que ça. S’ils pensent qu’ils peuvent s’en retourner à une économie
normale avec un pétrole à 106 dollars le baril, alors ils devraient courir se
procurer une licence immobilière et acheter autant de biens immobiliers en
Arizona que leur banque le leur permette, puis signer avec des locataires
travaillant 29 heures par semaine à charger les camions de WalMart.
Je ne pense pas qu’ils auront
longtemps à attendre avant de constater les conséquences de leurs discours
idiots. Le plus gros produit d’exportation des Etats-Unis, le dollar, arrive tout
juste à continer
d’opérer sa magie sur le reste du monde alors que les autres devises s’en
détachent et que les économies regardent sous leurs pieds à l’échafaudage de
bambou qui les a portées si haut. Ce que les Etats-Unis exportent le plus
aujourd’hui est l’incertitude économique, la question de savoir ce qui pourra
maintenir en vie le prétexte que les affaires financières de la Chine, de
l’Inde, du Brésil, du Japon, de l’Euroland, de la Russie et de tout le reste
dont des Etats-Unis ne sont pas en train de s’effilocher comme une sorte de
pullover cosmique tricoté avec une seule aiguille par un Dieu bigleux avec la
tremblotte.
Beaucoup commencent à se
demander s’il n’existe pas quelque chose appelée ‘économie’ hors des
spectacles de marionnettes orchestrés par les banques et leurs imitateurs que
sont les hedge funds.
Cette économie à laquelle ils rêvent est saine, et est liée aux réalités
biophysiques de notre planète – un peu comme planter des navets pour faire de
la soupe de navets pour le dîner. Après tout, vous ne pouvez pas faire de
soupe de swaps de taux d’intérêts. Il est clair cependant que manger de la
soupe de navets est loin d’être aussi sexy que de conduire sa Tesla au
travail pour s’asseoir dans un fauteuil de hedge fund et accumuler plusieurs millions par semaine en
jouant à Où est Charlie avec les comptes hypothéqués de muppets
qui vous auront bêtement confié leur épargne.
La nervosité est palpable. Non
seulement tout le monde s’attend à ce que le couperet tombe à nouveau, mais tout
le monde s’attend à le voir tomber sur sa propre tête. La conséquence la plus
visible en est selon moi la ruée vers les métaux précieux physiques, dont la
demande finira incessamment sous peu par accabler leur petit marché au coin
de l’univers. Quoi d’autre ? Les discours de la Fed reviennent à pointer
une arme à bout portant au-dessus de la tête d’un petit chien – le petit
chien étant le marché boursier. Le secteur des actions n’est qu’une galerie
des glaces. Le cash n’est plus roi dans un grand nombre de pays, et la
contagion se propage. Les prix sont trop élevés, à l’exception de ceux de
l’or et de l’argent, qui restent sous-évalués, notamment après les
chicaneries d’avril et de juin, alors que, dépendamment de l’histoire que
vous avez décidé de croire, les banques lançaient une campagne de vente à
découvert à nu pour pouvoir obtenir du métal peu cher et régler les problèmes
liés à l’or prêté (ou volé) par les fous qui en avaient la charge. Certains
sages pourraient dire que l’effondrement des métaux précieux a été orchestré
en l’honneur du dollar pour le faire apparaître plus fort qu’il ne l’est
réellement. Il faut dire que ça a fonctionné, pendant quelques temps du
moins. Wall Street a tout juste eu le temps de corriger la montée
d’endorphines annuelle de l’East Hampton. Je n’ai pas été invité à la fête de
Diddy, où les glandes pinéales des .01% résonnaient
sans doute d’une euphorie céleste alors qu’ils échangeaient les pulsations
rassurantes de leur propre exception. Ces gens-là, soyez-en sûrs, ne se
languissent pas d’une économie ‘normale’.
En clair, les semaines à venir
devraient être intéressantes. Restez à l’écoute.