Les
vagues de contestation frappant les Etats-Unis étant aujourd’hui
bien plus violentes qu’elles ne l’ont été au cours
de ces dernières décennies, un certain nombre de sécessionnistes
commencent à se poser la question suivante : Certains Etats ne
s’en tireraient-ils pas mieux s’ils se séparaient de
l’Union ?
Le 16
août dernier, American Free Press
s’entretenait avec Thomas Naylor, fondateur
de Second Vermont Republic, aujourd’hui au premier plan du
mouvement sécessionniste aux Etats-Unis.
‘Il
n’existe plus aucune raison morale qui permette encore de justifier de
l’existence des Etats-Unis’, déclarait Naylor.
‘Les Etats-Unis ont perdu leur autorité morale et sont corrompus
de toutes parts. Aujourd’hui, le pays est possédé,
opéré et contrôlé par les corporations, le
complexe militaro-industriel et les lobbys pro-israéliens.
J’appelle à l’indépendance du Vermont et à
la dissolution de l’empire des Etats-Unis’.
Le
point de vue de Naylor est radical et
controversé, même aux yeux de ceux qui soutiennent sa cause. Il
dit également ‘placer dans un même panier Ron Paul, le Tea Party et le mouvement Occupy
Wall Street, parce qu’ils épousent tous une différente
variation de la même théorie : celle qui veut que le
système soit encore réparable. Je suis d’accord avec ce
que dit Paul, mais il semble penser qu’un retour à la
Constitution suffirait à remettre les Etats-Unis sur pieds. Ce
n’est pas le cas. Les blocages du Congrès ne sont qu’un
exemple à cela. Les Etats-Unis ne sont plus gouvernables. Ils
n’ont plus le choix que de couler avec le Titanic, ou de rechercher d’autres
options.
Lorsque
le journaliste aborda le sujet du droit des Etats, Naylor
s’empressa de déclarer qu’il ‘n’accepte pas
même la prémisse d’une telle question, dans la mesure
où les entités précitées ne laisseraient jamais
une telle chose se produire.
Elles
n’aspirent qu’à une structure centralisée et
contrôlée. Il est dans leur intérêt que
d’empêcher une dissolution des Etats-Unis, et tout
particulièrement pour ce qui concerne Israël. Si les Etats des
Etats-Unis n’étaient pas tant liés les uns aux autres, Israël
perdrait leur soutien. Le droit des Etats n’est que pure
fantaisie’.
Pour
ce qui concerne les élections à venir, Naylor
pense qu’il n’existe ‘aucune différence
réelle entre Obama et Romney. Lorsque je pense à notre
président actuel, à son image de prince de la paix, la
première chose qui me vient à l’esprit est un drone et
une liste d’assassinats commandités par la Maison Blanche. Qui
veut être dirigé par un maniaque ? Que ce soit Obama ou
Romney qui remporte les élections en novembre, aussitôt que
Netanyahu partira en guerre, les Etats-Unis le suivront’.
Bien
qu’il existe une centaine d’organisations sécessionnistes
aux Etats-Unis, seules les plus proéminentes combinent à la
fois tendances antiautoritaires, dégoût envers les
élections politiques, idées anarchiques et libertaires, et
désir de répudiation du corporatisme et de la guerre
économique menée par les Etats-Unis.
Des
différences existent cependant entre ces mouvements. Le Texas Nationalist Movement se concentre
principalement sur le débridement des dépenses à
l’échelle de l’Etat fédéral et sur la
manière dont le Texas pourrait un jour offrir des plans de sauvetages
à d’autres Etats tels que la Californie.
Plus
au Nord, l’AIP,
parti sécessionniste de l’Alaska, compte plus de 15.000 membres,
dont le mari de Sarah Palin, Todd. En 1990, les Alaskiens élisaient
Walter Hickel, candidat de l’AIP, au poste de
gouverneur.
L’AIP
est reconnu comme étant le troisième plus important parti de
l’Alaska, avec 4% des voix.
Si
les troubles économiques des Etats-Unis venaient à perdurer,
ces organisations pourraient rapidement s’allier et demander la
sécession de leurs Etats.
——
Victor Thorn
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