L’entropie ne dort jamais. Elle
travaille sans relâche à la transformation de ce qui a encore de la valeur en
des choses qui n’en ont plus du tout, en des tas de déchets et de fumier. Et
la complexité l’attise à mesure que la loi des rendements décroissants fait
se multiplier les roues de la futilité qui nous tirent peu à peu vers le
niveau zéro. D’où le déclin intellectuel de la vie américaine, au sein de
laquelle tout peut arriver, et plus rien n’a d’importance.
La plus récente manifestation de
cette dynamique est le curieux mouvement qui s’autoproclame de Résistance,
récemment adopté par le très grotesque servant du Deep State qu’est devenu le
parti démocrate sous la régence d’Hillary Clinton. Sa mission est de défaire
le résultat des dernières élections nationales en faisant passer la Russie
pour responsable. Il prétend viser à la restauration de quelque chose – mais de
quoi ? Des relations de pouvoir dissipées au travers du Deep State
lui-même ?
C’est de cela même dont se
charge actuellement le président Trump en plaçant la gestion du gouvernement
entre les mains de ses généraux et des serviteurs de Goldman Sachs. Des
généraux qui réinvestissent dans le trou noir stratégique que sont nos
aventures militaires à l’étranger. Les serviteurs de Goldman Sachs se
chargent quant à eux de permettre à Wall Street de poursuivre le pillage
continuel des actifs des Etats-Unis. La dernière fois que j’ai vérifié, la
bande d’Hillary ne s’opposait à aucun de ces efforts.
La Résistance emploie des hordes
d’idiots utiles – Black Lives Matter, visiteurs sans-papiers, Antifa, communauté
LGBT – pour prétendre défendre la justice sociale, qui ne sont rien de plus
que des hommes de paille pour ce groupe qui ne se soucie que de pouvoir mettre
la main sur les leviers du privilège – un privilège contre lequel il dit
aussi se battre. La Résistance tire son nom du mouvement né en France pendant
la seconde guerre mondiale pour combattre l’occupation nazie, une appellation
au travers de laquelle elle s’auto-valorise. Mais ce faux air de déjà-vu n’est
qu’une victoire de plus pour le cauchemar de relations publiques qu’est
devenue la vie politique américaine.
Ce qui me pousse à me demander ce
à quoi ressemblerait un véritable mouvement de résistance. Tout d’abord, il s’opposerait
au pillage des actifs mentionné plus haut, que sert aujourd’hui l’économie
américaine, et au transfert de capital sous toutes ses formes – monétaire,
politique, culturelle, sociale – depuis l’ancienne classe moyenne jusqu’à la
poignée de bénéficiaires de la manipulation financière. Notez que ces choses
qui sont manipulées – marchés, devises, titres et taux d’intérêt – ne sont
rien de plus que des entités imaginaires qui ne conservent leur valeur que
parce que les prêtres des autorités financières leur en confèrent.
La durée de vie de ces
manipulations touche à sa fin, parce qu’elles n’apportent évidemment que
souffrance et misère aux masses, dont la confiance en les promesses qu’on
leur fait finira par disparaître. Une résistance digne de ce nom s’affairerait
à déconstruire ce clergé et ces institutions, qui sont notamment les
too-big-to-fail et la Réserve fédérale. La meilleure manière d’y parvenir
aurait été de le faire dès les premiers mois de l’administration Obama, après
l’effondrement financier, alors que les dommages étaient encore frais et
évidents.
Mais l’ancien président a choisi
de ne pas s’y affairer, sous l’influence des grands prêtres Robert Lupin et
Larry Summers. Les ecclésiastiques de rang inférieur ont été autorisés à faire
tourner la machine pendant les huit années qui ont suivi. Voyez à quoi
ressemble l’indice de Standard & Poor. Chose tragique, cette courbe
constamment à la hausse est désormais perçue comme normale, et quand elle se
retournera, l’implosion sera bien plus violente que la dernière fois.
On pourrait penser qu’une
résistance digne de ce nom s’opposerait aussi à la consolidation incessante
du pouvoir de l’appareil d’espionnage national – des sept agences de services
secrets qui semblent désormais activement en guerre contre les autres pans du
gouvernement et contre les citoyens eux-mêmes. Les murmures incessants au
sujet de l’« interférence des Russes dans les élections » ne cessent
plus de se faire entendre depuis l’été 2016, malgré le manque de preuves et
de détails concernant ce qui est dit s’être passé.
Un autre élément tragique étant
que les agences des services secrets ont maintenant employé les plus gros
organes de presse pour répéter ces allégations tant qu’il faudra pour que le
public les accepte comme des faits établis plutôt que comme un coup-monté.
Les vies des personnes et des sociétés sont fondées sur les versions de la « réalité »
qu’elles fabriquent à leurs propres fins. Une résistance véritable se
montrerait fidèle à une réalité allant au-delà des mensonges et des
illusions. Et elle travaillerait dur à l’abolition des despotismes qui nous
accablent.
Peut-être le Memorial Day est-il
un moment approprié pour remettre en cause les revendications de la prétendue
Résistance, et pour méditer quant à la nature d’une résistance véritable face
au déclin continuel de notre nation.