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Seconde partie
La
classe économique à laquelle appartiennent les gens est
généralement définie en fonction de leurs valeurs et de
leur psychologie. Chacune des trois classes économiques possède
un profil psychologique qui lui est propre. La classe économique la
plus basse est caractérisée par l’apathie. Elle ne
possède rien, et s’en moque complètement. Ceux qui y
appartiennent son hors-jeu, et ne prévoient pas de faire quoi que ce
soit pour que la situation change : ils sont résignés à
accepter leur destin. La classe supérieure, quant à elle, est
caractérisée par l’arrogance et l’appât du
gain. Ceux qui lui appartiennent ont tout ce qu’ils désirent, et
pensent que c’est ce qu’ils méritent – que ce soit
ou non le cas. La classe moyenne – du moins pour ce qui concerne le
monde d’aujourd’hui – est caractérisée
par la peur. Ceux qui y appartiennent craignent de perdre leur emploi et de
tomber dans la classe inférieure, craignent de ne pouvoir rembourser
leurs dettes ou de ne pouvoir emprunter plus, craignent d’être
incapables d’évoluer.
Le
problème de tout cela est que la peur est une émotion
négative, dangereuse, et potentiellement destructrice. Elle peut
très rapidement se transformer en colère et se manifester par
la violence. Il est impossible de prédire jusqu’où elle
peut aller. Tout ce qui est sûr, c’est qu’elle soit capable
de déboucher sur une catastrophe. S’il est une chose susceptible
d’exacerber encore plus la situation, c’est que ces trois classes
reposent entièrement, mais de manière différente, sur le
gouvernement. Si le gouvernement venait à faire banqueroute, elles en
seraient toutes grandement affectées.
Avec
des sociopathes au pouvoir, il se pourrait fortement que nous finissions par
assister à une nouvelle expérience de Milgram,
cette fois-ci à l’échelle nationale. Pour le cas
où vous ne vous en souviendriez pas, lors de cette expérience,
les chercheurs ont demandé à des membres du public de torturer
des sujets (qui, ce que le public ne savait pas, étaient des acteurs)
en leur faisant subir des électrochocs de plus en plus importants
jusqu’à atteindre des niveaux mortels. La majorité du
public fit ce qu’on lui demandait, après que des personnes ayant
de l’autorité leur aient assuré que ce qu’ils
faisaient était normal et nécessaire. Aujourd’hui, les hommes
d’autorité sont en grande partie des sociopathes.
QUE
FAIRE
L’une
des choses à considérer est la manière dont vous, en
tant que personne attachée à la liberté, pourrez
continuer de vivre dans un monde de plus en plus contrôlé par
les sociopathes. Je suppose que cela vous sera très difficile,
à moins que vous ne parveniez à vous isoler complètement
du monde extérieur. Nous sommes programmés de la même
manière que toutes les autres créatures de notre
planète. Notre dénominateur commun est la survie. Les gens
désirent survivre en tant qu’individus, en tant que familles. A
dire vrai, ils veulent que l’ensemble des groupes auxquels ils
appartiennent puissent survivre, du simple fait que la survie de ces groupe
permet à leur survie en tant qu’individu. Les Marines, en tant
qu’individus, désirent que le corps des Marines survive. Les
Catholiques, en tant qu’individus, désirent défendre la
survie de l’Eglise de Rome.
C’est
pourquoi, durant la seconde guerre mondiale, beaucoup d’Allemands se
sont ‘volontairement’ transformés en bourreaux – ils
supportaient le Reich pour les mêmes raisons que les Marines supportent
aujourd’hui le corps des Marines, et que les Catholiques supportent
leur groupe. En plus de cela, n’oublions pas qu’à
l’époque, le Reich Allemand était attaqué de
toutes parts. Les Allemands ont donc décidé de répondre
aux ordres qui leur étaient donnés et de livrer ceux de leurs
voisins qui se montraient les moins enthousiastes. S’ils manquaient
à supporter le Reich, ils savaient que les armées
étrangères allaient s’emparer de leur pays, violer leurs
filles, piller leurs maisons, et probablement les tuer. Les Allemands ont
donc décidé de joindre les rangs de leurs dirigeants,
même s’ils savaient parfaitement que ceux-ci étaient de
parfaits sociopathes. Si la même chose se produisait aux Etats-Unis
aujourd’hui, il ne fait aucun doute que les Américains en
feraient de même.
Les
Américains en ont toujours fait ainsi. Durant la guerre entre les
Etats, avoir des propos anti-guerre était considéré
être un acte criminel. Il en est allé de même au cours de
la première guerre mondiale. Durant la seconde guerre mondiale, les
immigrés Japonais ont tous été placés en camps de
concentration pour des raisons infondées et raciales. Au cours des
premières années de la guerre froide, le maccarthisme y
était rampant. L’exemple le plus frappant en est la formation de
légions parmi les communautés humaines. C’est un
phénomène qui est également observable parmi une
communauté de poulets. Si un oiseau a une plume de travers, les autres
s’en prennent à lui, jusqu’à éventuellement
le tuer. Cette plume de travers est le signe d’une différence,
et paraît comme étant un signe de non-appartenance au groupe.
Les poulets différents des autres doivent mourir.
Les
personnes éprises de liberté, qui tendent à être
plus intelligents, mieux informés et plus indépendants que les
autres, se trouveront, à mesure que la crise se développera, en
une position de plus en plus délicate. La plupart d’entre eux ne
s’associeront pas au nouveau groupe de pensée qui accompagne
inévitablement les guerres et autres crises majeures. Ils seront donc
aperçus comme n’étant pas dignes de confiance, voire
comme étant des traitres. Comme l’a une fois dit Bush, ‘Si
vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous’. Il
aurait également pu ajouter ‘Et je me fiche de ce que la Constitution
puisse en dire. Il est clair que ce document fondateur de l’Etat
américain n’est plus qu’une lettre morte.
Il
est très difficile pour un individualiste de rester sans rien dire
lorsqu’il est témoin de choses terribles. Mais il est
nécessaire qu’il apprenne à garder le silence, comme
l’a fait HL Mencken durant les deux guerres mondiales. Dans notre monde
d’aujourd’hui, rester silencieux ne sera pas suffisant. Le
gouvernement dispose désormais d’informations concernant
l’ensemble de ses citoyens. Il pense connaître dans les moindres
détails leurs idéologies, leurs désirs et leurs peurs.
C’est pourquoi la crise qui approche aujourd’hui pourrait
être bien plus grave que toutes celles que nous avons pu voir
jusqu’alors. Si vous êtes une personne sage, alors vous penserez
certainement à emménager ailleurs, quelque part où vous
pourrez vous permettre d’être un outsider et aurez la
possibilité d’avoir un point de vue excentrique sur les choses.
C’est la raison pour laquelle je passe de plus en plus de temps en
Amérique Latine. Pour dire la vérité, il sera difficile
de trouver un endroit sûr au cours de ces prochaines années. Le
mieux que vous puissiez espérer est que les choses tournent en votre
faveur.
Le
meilleur moyen d’y parvenir est de diversifier vos actifs à
l’échelle internationale. Investissez votre patrimoine sur des
actifs réels. Tissez des liens avec des personnes ayant les
mêmes idéaux que vous. Et restez vigilants face aux spéculations
qui émergent souvent en temps de conjoncture chaotique.
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