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La rigueur selon Bercy

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Publié le 05 octobre 2011
570 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Le gouvernement a présenté mercredi un projet de budget pour 2012 que la presse s’est empressée de qualifier de « rigueur », parfois d’« austérité ».


On aurait pu s’attendre à ce que ce projet se traduise par une baisse simultanée des dépenses publiques et une hausse d’impôts, ce qui est la définition que le monde politique donne d’ordinaire à la « rigueur ».


Des hausses d’impôts, il y en a bien (trois milliards d’euros), faisant passer la pression fiscale de 43,7 % en 2011 à 44,5 % du PIB l’an prochain. À la clef, une nouvelle taxe carbone, celle qui avait été reportée sine die après la défaite de l’UMP aux élections régionales de mars 2010. Il faut croire que, cette fois, la majorité actuelle ne craint pas le revers électoral.


Au menu : une contribution « exceptionnelle » sur les « très hauts revenus » : 3 % sur la fraction des revenus dépassant 500.000 euros par an pour un célibataire et 1 million d'euros pour un couple, un seuil que les parlementaires, toutes tendances confondues, veulent abaisser. Qu’est-ce qui empêchera le gouvernement d’abaisser régulièrement ce seuil, d’en augmenter le taux, et surtout de prolonger cette mesure ?


À noter aussi, une taxe de 10 à 40 % sur les logements de moins de 13 mètres carrés dont le loyer mensuel au mètre carré dépasse 40 euros. Comment imaginer meilleur moyen d’aggraver la pénurie de logements, notamment à Paris, et in fine d’augmenter les loyers ?


Toujours prévue, la taxe sur les boissons sucrées de 1 centime par cannette de 33 centilitres. Vue la mobilisation sur Internet contre cette taxe, déjà annoncée le 24 août dernier, on peut douter que les électeurs la mettent au crédit du gouvernement actuel.


Remarquons enfin le maintien de la taxe de 2 % sur les nuitées d’hôtel supérieures ou égales à 200 euros, la taxe sur le tabac en hausse de 6 %, ou encore le relèvement de 12,3% à 13,5% des prélèvements sociaux sur les revenus du capital (1,3 milliard).


En revanche, pas de baisse de dépenses, sinon ce que l’on appelle à Bercy des « dépenses fiscales » (dispositif Scellier pour l’immobilier notamment), c’est-à-dire… des niches fiscales. Quand Bercy réduit une niche fiscale, donc augmente les impôts, il appelle cela « réduire la dépense fiscale ». Comprenne qui pourra.


Il s’agit, au-delà de la communication pré-électorale, de rassurer les marchés financiers afin qu’ils continuent à prêter à l’État français. S’ils sont convaincus par ce plan, ils auront en effet des opportunités de prêts : le déficit public prévu serait de 81,7 milliards d’euros en 2012, avec une dette publique atteignant 87 % du produit intérieur brut (PIB). La charge de la dette, c’est-à-dire le paiement des intérêts pour celle-ci, sera le deuxième poste budgétaire de l’État avec 48,8 milliards d’euros, après celui de l’Éducation nationale.


Même quand le gouvernement augmente massivement les impôts, il semble donc impuissant à régler le problème de l’endettement qui menace à terme la viabilité financière de l’État.


Baisser les dépenses publiques serait la seule solution, mais à l’approche des élections, les groupes de pression veillent : la grève des enseignants, mardi, a démontré que les corporatismes seraient bien défendus d’ici la présidentielle. D’où la question : l’État français pourra-t-il réduire ses dépenses et ses déficits autrement que dans une situation à la grecque ? Cette question est chaque jour qui passe plus rhétorique que sincère.

 

 

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Roman Bernard, 28 ans, est rédacteur en chef du Cri du Contribuable. Il est également investi dans plusieurs associations libérales
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Osons le dire, malgrè la PUT, l'immigration coûte entre 30 et 70 milliards d'euros par an, selon les estimations. N'est-ce pas là un magnifique poste d'économies?
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Paul-Henry R. - 05/10/2011 à 09:32 GMT
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