Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
Avant de vous parler d’or, il fallait que je vous parle de mes vacances…
Remarquez, les deux sont liés puisque, comme je vous l’avais dit, je suis
parti faire un « road trip » en famille avec un camping-car de location le
long de la départementale D117 (qui est vraiment très très longue).
Comme me le disait ma femme, la D117 c’est un peu moins glamour que la «
Route 66 », elle qui rêve d’aller aux États-Unis d’Amérique… Ce que je lui
refuse obstinément depuis plusieurs années.
Le long de la D117 qui borde les Pyrénées se trouvent de nombreux sites
d’orpaillage. De vous à moi, je pensais revenir « riche » de plein de poudre
d’or et de pépites. Nous sommes revenus pauvres comme Job et surtout pleins
de piqûres de moustiques. Oui cette année, écologie oblige, les tonnes de
pesticides réglementaires et de rigueur avant chaque été n’ont pas été
déversées… Résultat : pas l’ombre de la moindre once d’or mais côté
moustiques, nous avons eu notre dose pour la décennie à venir, ce qui m’a
valu quelques railleries bien senties de ma moitié face à mes gémissements
(de douleur) nocturnes.
Mais ce fut de bien belles vacances et les châteaux cathares valent
vraiment le déplacement.
Une guerre pour
la rentrée ?
Bref, je pensais que Barack et François, sans oublier Cameron, allaient
m’offrir une belle guerre pour la rentrée du Contrarien Matin. Mon sujet
était donc tout trouvé. La guerre en Syrie. Alors j’étais serein. Avec un
truc comme ça, j’allais pouvoir broder à l’infini dans les semaines à venir,
et je n’avais donc aucune crainte à avoir au sujet de la page blanche… Enfin,
maintenant que tout est numérique et informatique, il faudrait parler du
syndrome de l’écran blanc mais bon…
Mais bon… Patatras oui ! Voilà t-y pas que les Anglais (pas le peuple
– lui, dans sa sagesse, il est rarement va-t-en-guerre, raison pour
laquelle justement les grands mamamouchis ne l’écoutent pas –, non, les
parlementaires anglais), refusent tout net à David (Cameron) le premier
sinistre britannique d’aller attaquer la Syrie alors qu’il avait déjà déployé
ses avions à Chypre… Oui je sais, Chypre, vous connaissez hein ? Ses plages,
ses banques en faillite et son État en déroute sans parler de sa population
baignant dans la félicité la plus totale après s’être fait laminer leurs
comptes en banque. C’est bien de ce Chypre-là dont on parle. Eh bien Chypre
est le « porte-avions » de la perfide Albion dans ce coin-là du monde. Super
pratique Chypre pour attaquer la Syrie puisque c’est à 10 minutes de vol.
De son côté, François Normal 1er, l’homme qui en est à sa deuxième guerre
en un an, dégaine un peu moins vite sur la réforme des retraites par exemple.
François donc était déjà prêt à aller soutenir les gentils rebelles contre le
méchant gouvernement Assad, le Charles de Gaulle était déjà en train
d’appareiller.
Manque de chance, les députés anglais sont venus casser toute cette petite
histoire déjà écrite. Vous vous rendez compte quand même ! Des enfants gazés
en Syrie. Cela ne peut se résoudre qu’en rentrant en guerre. Pensez donc,
c’est vraiment pour les pauvres zenfants syriens qu’il faut aller se battre.
Les tuer par balle, passons, mais les gazer…. Beurk, vraiment. Du coup, nos
stratèges se sont dit qu’aller bombarder tout ce petit monde serait la façon
la plus efficace sans doute de sauver ces pauvres zenfants. Demandez aux zenfants
irakiens ce qu’ils pensent de l’exportation de la démocratie américaine et de
la précision de nos bombes.
Évidemment, le pétrole syrien n’y est pour rien dans notre empressement.
C’est vrai que le pétrole libyen ne nous a pas coûté trop cher (c’est Total
et BP qui s’en occupent désormais comme par hasard). Non, le pétrole n’a rien
à voir dans tout ça, car comme tout le monde le sait bien, grâce au pétrole
de schiste (super bon pour la planète et méga top pour l’environnement), nous
sommes autosuffisants pour les siècles des siècles en essence.
C’est sans doute parce que l’on a aucun problème d’accessibilité à cette
forme d’énergie que l’on fait des guerres (justes), (morales), (pour la
démocratie), (pour protéger les zenfants) depuis plus de 10 ans au monde
entier… Enfin surtout au monde qui a un peu de pétrole en stock, parce que de
vous à moi, attaquer l’Islande et ses volcans alors qu’ils n’ont même pas
payé leurs dettes à notre égard, même les Anglais n’ont pas pensé à les
attaquer, c’est tout dire.
Donc du coup, François Normal 1er, qui aime les zenfants syriens, voulait
aller les sauver, le tout sans vrai débat démocratique, parce que la guerre…
c’est comme les zimpôts, c’est juste !
Forcément mes amis, une guerre de gôche c’est forcément juste, alors qu’une
guerre de drôate c’est un peu fasciste sur les bords. Par exemple, Mitterrand
(oui, notre ancien Président de gôche), ministre de l’Intérieur pendant la
guerre d’Algérie, était « juste ».
Bon du coup, ce week-end, rétropédalage des mamamouchis gouvernementaux
forcés de reconnaître que l’on était pas en mesure nous, la France, d’aller
casser tout seul la gueule à Saddam Hussein… heu, pardon, excusez-moi, on m’a
tellement manipulé avec Saddam Hussein et ses armes de destruction massive
que personne n’a jamais retrouvé que lorsqu’on me demande de citer le nom
d’un grand méchant, hop, tout de suite je pense à Saddam Hussein. Je voulais
donc dire Assad mais je suis sûr que vous aviez corrigé de vous-même mon «
erreur ».
Oui, François Normal 1er vient de se rendre compte qu’à force de réduire
le budget de notre armée pour augmenter celui de l’Éducation nationale, dont
les dépenses progressent au même rythme que l’illettrisme dans notre pays
sans que personne n’ose poser les vraies questions (la vraie question n’étant
pas sur les profs d’ailleurs), ne pouvait aller déclarer la guerre à lui tout
seul à la Syrie. Sans blague. Remarquez, vu les bêtises de ce gouvernement
depuis un an, cela va sans dire, mais encore mieux en le disant, et au moins
François ne va pas envahir Damas à lui tout seul. Il n’en a pas les moyens.
Avec tout ça, si Bachar el-Assad était futé, il nous attaquerait le
premier et l’armée syrienne serait sans doute assez rapidement à Paris.
Donc du coup, je n’ai rien à vous dire aujourd’hui. Je n’y suis pour rien,
ils m’ont annulé ma guerre de rentrée au dernier moment alors que tous mes
zarticles étaient prêts.
Ma série
d’articles pour participer à l’effort de guerre !
Celui que vous deviez lire aujourd’hui s’intitulait « On ne peut pas
laisser les zenfants se faire massacrer en silence ». Oui c’est facile de
culpabiliser les gens en leur parlant des zenfants qui meurent.
Puis le lendemain, « Saddam Hussein, Ben Laden et Bachar el-Assad, la même
face d’un même problème ». C’est important de faire appel à votre cerveau
reptilien et au côté conditionnement depuis 10 ans. Avec un tel article, vous
ne pouviez pas dire « vous êtes sur ? Faut vraiment partir en guerre
? » Évidemment voyons.
Ensuite, on enfonçait le clou avec un « Ne rien faire serait un nouveau
Munich ». Là c’est top aussi ce genre de titre. Hyper culpabilisateur.
Enfin, je terminais la première semaine de guerre en titrant « François
Hollande, un véritable grand chef de guerre ». Du coup, j’envoyais cette
tribune directement sur l’adresse mail du Président et je me faisais
remarquer par l’Élysée.
Finalement, mon
beau plan tombe à l’eau !
Au lieu de fayoter pour l’avenir de ma carrière, me voici encore en train
d’émettre des doutes quant à la sagacité des décisions de nos grands
mamamouchis, et je vais encore être obligé de vous parler d’or… Zut alors !
Alors que vous dire sur le métal jaune ? La dernière poussée, vous l’aurez
compris, a été avant tout provoquée par les bruits de bottes en Syrie qui
semblent s’éloigner. Résultat logique : l’or consolide.
La question qui maintenant va se poser est celle de l’ampleur de cette
consolidation. Tant que les velléités guerrières occidentales se
maintiennent, alors cela restera positif pour l’or et continuera d’ailleurs à
tendre les prix du baril de pétrole, très élevés actuellement mais qui
s’éloignent des 115 dollars le baril.
Je pense que l’or devrait donc rebaisser dans les jours à venir ce qui est
une excellente nouvelle car encore une fois, l’actualité à venir dans les
prochains mois est particulièrement chargée.
Problèmes dans les pays émergents, glissade du Japon, endettement massif
en Europe et la Grèce toujours en faillite, le risque bancaire toujours
présent, les élections en Allemagne pour le 22 septembre, le remplacement de
Ben Bernanke qui a démissionné et laisse peser de grandes incertitudes,
rumeurs sur la noyade en cours de la JP Morgan, l’une des plus grosses
banques au monde… et la plus active sur les marchés de l’or, sans oublier non
plus l’arrêt des quantitative easing, etc. Non c’est une liste à la Prévert
qui nous attend.
Nous cachons tout sous le tapis depuis cinq ans. La poussière finira bien
par nous éclabousser. Nous aurons l’occasion de reparler de tout ça dès
demain, puisque… les vacances sont finies ! Alors excellente rentrée à chacun
de vous, je sens que nous allons tous avoir du pain sur la planche !
À demain… si vous le voulez-bien !!!
Charles SANNAT