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Je vous l'avais promis il y a quelques jours. Voici pour
vous, chers lecteurs, en toute immodestie, le plan de sortie de crise
"Vincent Bénard - Objectif Eco" qu'aucun candidat à
la présidentielle, aucun sommet européen, ne défendra,
sauf miracle, mais qui pourrait permettre de refaire pousser des fleurs sur
notre terre brûlée par la crise. Mot d'ordre : "ON PEUT
ENCORE S'EN SORTIR, NE PERDONS PAS ESPOIR !"
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Résumé pour lecteur pressé
1 - éteindre l'incendie des banques faiblement capitalisées :
l'hypothèque qui pèse sur les économies est avant tout
la faillite bancaire - j'ai à maintes reprises proposé des
dispositifs qui en minimisent l'impact, sans intervention du contribuable.
J'en analyserai ici les effets vertueux sur l'économie.
2 - Les états pas encore en faillite n'auront d'autre issue que le
retour à des excédents budgétaires pour assainir leur
bilan. Ceux pour qui c'est déjà trop tard (Grèce, et
peut être Portugal) même avec un mécanisme levant
l'hypothèque bancaire, devront négocier seuls devant leurs
pools de grands créanciers, sans l'aléa moral que constituerait
une aide de l'EFSF ou autre machin eurocratique. Ce
sont les états en difficulté qui doivent négocier leur
niveau de défaut, toute mise sous tutelle européenne à
la façon du traité de Versailles doit être proscrite.
3 - Pour permettre le redémarrage, de véritables politiques de
libéralisation fiscale et réglementaire de l'initiative privée,
et une politique fiscale neutre ne facilitant pas la croissance par
accumulation de dettes au détriment de la formation saine de capital,
seront implémentées. La période de révolutions
technologiques qui s'annonce est porteuse d'espoirs économiques qui ne
demandent qu'à s'épanouir, car pendant la crise, si les
initiatives ne sont pas financées, les cerveaux, eux, n'arrêtent
pas de multiplier les bonnes idées.
4 - A moyen terme, réformer le système monétaire et
financier mondial de façon radicale : monnaies métalliques,
banques à réserves entières, etc...
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1 - Eteindre
l'incendie : lever l'hypothèque sur la solidité bancaire sans
aide du contribuable
Je me suis fait à de nombreuses reprises l'avocat de l'adoption, si
possible au niveau européen, mais même au seul niveau
Français si nécessaire, d'un mécanisme de gestion
ordonnée des faillites bancaires par échanges de dette contre
capital. Je ne reviendrai pas ici sur le mécanisme lui-même,
déjà décrit et rabâché dans ces colonnes,
mais je vais me concentrer sur les bienfaits économiques que l'on peut
en attendre, et sur les mesures complémentaires à prendre pour
permettre une reprise de l'économie européenne sur des bases
saines. Les mêmes propositions vaudraient également pour les
USA, mais limitons nous au vieux continent ce jour.
Pourquoi avoir peur de la faillite désordonnée des banques ?
Les banques jouent principalement un double rôle dans l'économie
d'aujourd'hui : Tout d'abord, elles sont fournisseurs d'instruments de
liquidité des échanges. Le billet de banque, l'ordre de
paiement électronique par terminal de carte bleue, le virement par
internet, ou le chèque, sont des moyens permettant de fluidifier les échanges,
sans lesquels nous reviendrions à l'âge du troc.
Deuxièmement, il leur est demandé de collecter de
l'épargne elle-même susceptible de financer les investissements
des agents économiques, principalement par le crédit.
Naturellement, les mécanismes monétaires modernes ont un peu
compliqué le tableau, mais l'idée de base n'a guère
changé depuis la naissance des premières banques modernes en
Lombardie ou en Suisse.
Le problème vient de ce que par la grâce du législateur,
les banques peuvent considérer vos dépôts comme des
ressources prêtables à leurs clients. Ce système, dit de
réserve fractionnaire, est en fait un privilège des banques par
rapport à toute autre forme d'entreprise : ce que vous amenez à
votre banque, votre argent, est intégré à son bilan,
pour lui permettre de faire des affaires. Un peu comme si, en garant votre
voiture dans un parking, celui ci pouvait se
permettre de la prêter ou de la donner en gage à une
opération financière.
Une regrettable confusion des genres
De ce fait, vos dépôts appartiennent au bilan de la banque, et
si celle-ci fait de mauvaises affaires sur son volet
"crédit", alors le volet "fourniture des moyens de
liquidité" peut être également bloqué. En
effet, toutes les banques, au fur et à mesure des opérations de
leurs clients, se transfèrent de l'argent chaque jour, via des
mécanismes de compensation. Et si une grande banque voit toutes ses
opérations de compensation bloquées, parce que des doutes
existent sur sa solvabilité, alors, par contagion, ce sont toutes les banques
qui font affaire avec elle qui risquent un blocage des opérations. Et
un blocage de la liquidité des échanges signifie un blocage
complet de l'économie, avec tous les risques que cela suppose en terme de paix sociale.
A cause de cela, les états ont une peur panique de la faillite
désordonnée des banques. Bien sûr, il aurait mieux valu
que la réserve fractionnaire n'existe pas. Mais il est trop tard pour
refaire l'histoire, nous devons pour le moment faire avec. Or, les
mécanismes que je propose permettent de contourner en partie la
difficulté.
En mettant en place un mécanisme ré-instaurant
de façon incontestable les déposants comme créanciers de
premier rang des banques (avant le fisc, avant les salariés, et avant
les créanciers obligataires), et sanctionnant en priorité les actionnaires
et les détenteurs d'obligation pour leurs mauvaises décisions
d'investissement, on amoindrirait considérablement
l'inconvénient de la réserve fractionnaire, et l'on rendrait
extrêmement improbable l'insolvabilité des banques sur leurs
opérations de compensation des échanges de leurs
déposants.
Et donc le risque de voir des entreprises incapables d'honorer leurs
fournisseurs ou de payer leurs salariés par la faute de leur banque
serait considérablement amoindri. Et ce, sans intervention du contribuable,
donc sans mise en danger de la solvabilité des états, qui ne
seraient plus obligés d'apporter de garanties financières aux
déposants, ou alors à un niveau bien moindre qu'aujourd'hui.
Effet escomptable : une détente sur les dettes souveraines
Imaginons qu'un tel mécanisme existe au
niveau européen. Le risque d'une faillite d'un état
surendetté ne disparaitrait certes pas du jour au lendemain, mais dans
toute banque au portefeuille d'actifs suffisamment diversifié, une
telle éventualité ne susciterait pas de panique ou de bank run, et donc pas de
blocage de l'économie dite réelle.
Cela ne veut pas dire que les épargnants ne subiraient aucune perte.
Ainsi, les contrats d'assurance vie, très chargés de certaines
obligations souveraines, pourraient subir une décote, ou, si le
vendeur de ces titres a eu l'imprudence de les garantir, l'entrainer
lui-même vers une situation de faillite. Bref, si l'état en
défaut n'était pas la Grèce mais, au hasard, l'Italie,
l'économie que l'on dit réelle devrait tout de même subir
des pertes sèches importantes, mais elles n'auraient pas le même
impact quotidien que dans le cas d'une faillite désordonnée.
Surtout, cela permettrait d'assainir considérablement la situation sur
le front des dettes publiques des états encore solvables, pour peu que
ceux-ci fassent l'effort de remettre en ordre leurs finances publiques dans
un délai raisonnable, et le fassent vraiment.
En effet, la faillite des "mauvais débiteurs" comme la
Grèce réduirait temporairement la concurrence inter-emprunteurs
et réduirait la tension sur le marché des taux. Ensuite, un
pays comme l'Irlande, dont la situation provient exclusivement de la garantie
intégrale qu'elle a imprudemment donnée à ses
déposants en 2008, verrait les comptes de son état, qui a
d'ores et déjà réalisé de gros efforts de
restructuration, repasser dans le vert. De même l'Italie ou même
l'Espagne feraient-elles nettement moins peur aux investisseurs si ceux-ci
savaient que l'état ne serait pas saigné à blanc par une
faillite bancaire. Là encore, ces deux états ont
déjà entrepris des efforts de restructuration réels et
devraient pouvoir continuer à les financer. Et ce, sans le FESF, sans
le MES, sans nouvelle extorsion aux dépens du contribuable.
Abolir Bâle III
Certes, les banques concernées par la restructuration verraient leur
total de bilan se réduire, et donc leur capacité de prêt
aussi (de-leveraging). Or, certains, comme Charles
Gave, craignent que les règles de Bâle III Combinées avec
ce nécessaire dé-leveraging n'ait une incidence dramatique sur la capacité des
entreprises à trouver du financement. Mais un tel mécanisme
rendrait possible un non-respect de ratios de type bâle
III. Ceci mérite une petite explication.
Aujourd'hui, sommairement, les passifs bancaires se divisent en quatre
groupes : Les dépôts à vue et à maturité
courte (genre livret d'épargne), les dettes fournisseurs (assez
marginales pour une banque), les dettes obligataires, et enfin les fonds
propres (ce qui reste à l'entreprise quand elle a payé toutes ses
dettes) qui appartiennent aux actionnaires. Dans l'idée de la
réforme que je propose, c'est exactement dans cet ordre qu'une
éventuelle liquidation de la banque compenserait tout d'abord les
déposants, puis les fournisseurs, puis les créanciers obligataires
qui ne conserveraient que le reliquat, les actionnaires étant de toute
façon, en cas de faillite, rarement compensables.
Aujourd'hui, la philosophie des accords de Bâle revient à dire
qu'il faut que la banque ait un certain niveau de fonds propres pour garantir
ses créanciers obligataires. Ce que je propose (mais je suis loin
d'être le seul) constitue un véritable changement de paradigme.
En instaurant une quasi-automaticité de la convertibilité des
dettes obligataires en capital en cas de faillite, selon des règles
décrites à l'avance (le "testament des banques"), il
serait possible de laisser actionnaires et créanciers obligataires
déterminer eux-mêmes les ratios de dette financière/capital
qu'ils sont prêts à supporter. Le ratio important serait celui
du montant des dépôts (et dettes fournisseurs) par rapport au
total des fonds propres plus des dettes, qui permettrait de jauger de la
capacité des investisseurs de rembourser les déposants en cas
de tempête financière, voire même de mettre en place un
mécanisme d'assurance privée des comptes des déposants
géré par des assureurs spécialisés ou des fonds
de secours interbancaires privés. Le "matelas" de protection
en cas de faillite ne serait plus constitué des seuls fonds propres,
mais de la somme de ces derniers et des dettes obligataires. En clair :
Règles de Bâle : Fonds propres = matelas de
sécurité de (dettes obligataire + fournisseurs +
déposants)
Règle de Swap : (Fonds propres + Dette obligataires) = Matelas de
sécurité de (fournisseurs + déposants)
Bref, la solidité d'une banque vis à vis de ses
déposants serait RENFORCEE et non amoindrie par sa capacité
à lever de la dette financière.
Comment s'opèrerait l'équilibre entre actionnaires et dettes
financières ? Par des mécanismes prudentiels au sein des
conseils d'administration, les actionnaires n'ayant pas intérêt
à être trop "courts" pour ne pas se trouver
"balayés" au profit des créanciers en cas de
faillite, car sachant ne pas pouvoir compter sur l'état. Quant aux
créanciers, ils auraient avant tout intérêt à ce
que les investissements financés soient de bonne qualité, parce
que si leur créance venait à être transformée en
capital, alors ils perdraient un flux régulier de versements
d'intérêts au profit d'un titre de propriété dont
la valeur, après une faillite, est hautement spéculative. Mais
comme le dit Joseph Stiglitz*, "ainsi débarrassée d'une
grande partie de sa charge d'intérêts, l'entreprise peut
retourner à la profitabilité".
2 - Gérer la faillite de la Grèce : Respecter la souveraineté
grecque, et pas d'aléa moral de type EFSF/MES
Les projections "si rien n'est fait" donnent un ratio dette/PIB de
la Grèce égal à 185% du PIB fin 2012. La Grèce
n'a pas payé ses fournisseurs depuis plusieurs mois, et ne vit que
grâce à la perfusion de l'UE et du FMI.
Un défaut inévitable
Un défaut de la Grèce est donc inévitable, puisque de
fait, il a déjà eu lieu, seule la reconnaissance officielle du
défaut traine un peu. Seul souci : contrairement à une banque,
un état a rarement les fonds propres nécessaires pour amortir
le choc (par exemple, la situation nette de l'état français est
négative de 760 milliards pour un bilan d'environ 1600...), et il
n'est pas réellement possible de convertir sa dette en actions (sauf
dépassements conceptuels qui dépassent le cadre du
présent article). Ajoutons que la revente du Parthénon à
un consortium de banques étrangères poserait sans doute
quelques soucis de fierté nationale, et que tous les actifs de l'état
grec ne sont donc pas nécessairement cessibles à des
étrangers. Enfin, en période de vaches maigres, la
privatisation vers des intérêts grecs ne serait pas facile
à gérer non plus. Il en irait d'ailleurs de même avec le
musée du Louvre si nous venions à connaître le même
sort.
Enfin, une répudiation pure et simple de la dette par la Grèce,
à la façon de Lénine en 1917, reviendrait à
couper la Grèce de toute communication financière
internationale, les états les plus pugnaces organisant les représailles
(saisies des biens de l'état grec à l'étranger pour
commencer) au nom de leurs créanciers les plus puissants. Sauf
victoire d'un parti extrémiste aux élections grecques, ce que
l'on ne peut pas leur souhaiter, une solution négociée est
indispensable.
Négocier le défaut
Le seul moyen de gérer le défaut de façon responsable
est une négociation d'abandon de créances entre
créanciers et état failli, sachant que si ces créanciers
se montrent trop gourmands, l'option "allez-vous faire voir comme en
1917" reste à la portée de tout état souverain.
Pour d'évidentes raisons démocratiques, ce défaut doit
d'abord être géré par les grecs eux-mêmes, en
liaison avec leurs créanciers, et non par je ne sais quelle
troïka Europe-FMI qui mettrait la Grèce sous tutelle. Ce genre de
décision, plus connue sous le nom historique de "traité de
Versailles", mène rarement à des comportements conciliants
des populations concernées, à la fois humiliées et
asphyxiées.
Il existe pour les créanciers publics une organisation plus ou moins
formelle appelée "club de Paris" (nous sommes de tous les
mauvais coups...). J'ignore s'il existe un équivalent de ce club
permettant de regrouper les créanciers privés dans une sorte de
"pool international", qui permettrait de désigner des
représentants de l'ensemble des créanciers des grecs, en vue de
permettre une négociation sur le niveau de "Haircut"
(abandon de dette) imposable, si possible sans interférence des
états.
Si une telle organisation professionnelle existait, des négociations
"à l'amiable" pourraient commencer. Compte tenu de la
dégradation des comptes de l'état grec, moins de 70% de Haircut est inenvisageable. La question, pour les
créanciers, est de savoir si ils
préfèrent sauver 25% ou tout perdre.
En contrepartie, l'état grec pourrait convertir une partie des 75% de
dettes abandonnées en "IOU", I owe
You, des bons au porteur dont le remboursement serait gagé sur des
recettes de privatisation à venir, ou un pourcentage (raisonnable,
pour éviter le syndrome du traité de Versailles) des recettes
fiscales futures.
Réformer pour rebondir
Il resterait à l'état grec à accomplir le plus dur : des
réformes de fond permettant à ce pays de redevenir producteur
de biens et services désirables échangeables au plan mondial.
Ce qui commencerait certainement par l'adoption d'une Flat Tax, et des réformes "à la
slovaque" ou "à la géorgienne" de leur
état providence. Après tout, la Grèce est en bien moins
mauvais état que ne l'étaient ces pays au sortir du communisme,
elle peut se redresser. Seuls des plans de cette ambition seraient de nature
à rassurer les créanciers échaudés par le haircut, et les inciterait à renouveler leurs
prêts (à un taux élevé mais soutenable) lorsque
viendrait le temps du "roll over" sur les tranches restantes
arrivant à échéance.
J'entends déjà la petite voix des étatistes hurler
à l'évocation de la flat tax, cadeau
aux riches grecs alors que ceux-ci ne paient déjà pas beaucoup
d'impôts, évasion fiscale oblige. Mais justement, ce type
d'impôt, par expérience de tous les états l'ayant
adopté, est le seul moyen pour la Grèce de retrouver le sens du
civisme fiscal, notamment de ses riches. Dans tous les cas, c'est aux grecs
de définir leur politique fiscale, pas à Bruxelles.
Il va sans dire que pour les grecs, les moments à vivre seront
très durs : un défaut de paiement de l'état n'a rien
d'un événement heureux. Les retraites, les prestations sociales
seront impactées encore plus qu'elles ne le sont déjà.
Cet exemple devrait dissuader les autres états de céder à
la facilité et d'opter pour un "défaut de paiement
stratégique", à la façon d'un propriétaire
de maison américain surendetté**. Les états non encore
faillis seraient fortement incités à se restructurer à
la hache, comme n'importe quelle entreprise en très grande
difficulté, et à remettre en cause les pans les plus dispendieux
de leurs états providence, pour éviter les fourches caudines du
club de Paris ou de son équivalent privé.
Mais si un état (je pense au Portugal) ne parvenait pas à
regagner la confiance des créanciers, et bien sa mise en défaut
ordonnée devrait être mise en oeuvre
de la même façon que précédemment. Le
mécanisme de protection des déposants bancaires mis en place
éviterait que ce défaut ne soit trop contaminant pour
l'économie "non financière", même si, là
encore, une faillite sans douleur, cela n'existe pas.
3 - Rebondir après la faillite ou la récession :
Libérer les énergies, et croître par saine formation de
capital
Que ce soit pour les économies des états faillis, ou pour les
économies des autres qui seront tout de même durement
impactés par la correction financière qui ne manquera pas de se
produire, il conviendra de rebondir.
Des banques rénovées !
Les réformes du secteur bancaire ci-dessus, en éloignant le
spectre de la faillite chaotique qui fait perdre tout sens commun aux
décideurs politiques, permettront de gagner le temps nécessaire
pour mettre en oeuvre des changements plus
profonds.
Un secteur financier désendetté pourra contribuer à
refinancer de nouvelles entreprises de croissance, mais cela ne suffira pas.
Il convient, des deux côtés de l'Atlantique, d'abolir toutes les
barrières à la création de nouvelles banques
dépoussiérant le secteur. J'avais, lors d'un poisson d'avril
mémorable et de sa suite, imaginé quelle forme cette
révolution "para-bancaire" pourrait prendre, mais il y en a
sans doute d'autres. Il faut que des Microsoft, des Leclerc, ou des futurs
Steve Jobs dans leur garage, puissent révolutionner la banque, comme
ils l'ont fait pour d'autres secteurs d'activité. Ces
révolutions seront ancrées dans le financement de
l'économie réelle et non dans l'astuce financière qui ne
finance que l'astuce financière. Déjà, des grandes
entreprises créent leurs propres structures bancaires pour leurs
besoins propres. Il faut qu'elles puissent déborder de ce cadre.
Des états amincis et concentrés sur leur vrai métier
Au niveau micro-économique, il faudra que les états admettent
enfin que la création de richesse est plus facile lorsque les
individus sont libres de la créer et non font pas face à mille
murailles réglementaires, à autant de gouffres fiscaux, et
à des monopoles garantis par l'état qui les empêchent de
travailler.
Il faudra qu'après avoir sorti le contribuable du risque d'avoir
à renflouer la faillite des grandes banques, ils se dotent de
mécanismes de faillite tout aussi efficaces -Et sans doute
basés sur des principes proches- pour les autres grands secteurs
"too big to fail" de l'économie, comme l'automobile. La
société doit cesser de récompenser la
médiocrité en sauvant les grandes entreprises mal
gérées par "peur de la contagion".
Il faudra qu'ils réinstaurent la confiance en reprenant en mains leurs
fonctions régaliennes (c'est également plus qu'urgent aux
USA...), qu'ils ont délaissées, et laissent aux
sociétés civiles locales le soin de prendre en charge une part
bien plus grande des problèmes sociaux de leurs populations, ce
qu'elles feront bien plus efficacement et pour bien moins cher que les
états dirigistes tentaculaires.
Au niveau macro-économique, il faudra qu'ils cessent de surtaxer la
formation de capital et les revenus élevés au motif de
"punir" les riches entreprenants, qui sont le moteur de
l'économie et de la société. Ils devront cesser
d'avantager honteusement le recours au crédit, et donc les banques,
à cause d'une fiscalité de l'entreprise déséquilibrée.
Enfin, il devront sérieusement se pencher sur
la question du système financier international, sur celle des banques
à réserve entière ou fractionnaire, sur celle de la
fiabilité comptable des banques, et sur celle du retour à des
monnaies gagées sur des actifs tangibles... Questions d'importance,
mais que je laisse à de futures contributions pour ne point trop vous
lasser, chers lecteurs.
La route de la prospérité est devant nous !
Les mesures ci-dessus nécessiteront du courage politique et ne seront
pas facilement mises en oeuvre par des politiciens
engoncés dans leurs vieux réflexes dirigistes fondés sur
des croyances économiques totalement battues en brèche par
l'expérience. Mais ne soyons pas pessimistes : Ces propositions
montrent qu'après une période d'adaptation dure, et
hélas inévitable car nous avons trop longtemps vécu
à crédit au-dessus de nos moyens, nous pouvons à nouveau
connaître une période de prospérité longue et
durable.
En effet, pendant que la crise freine les initiatives, les cerveaux
n'arrêtent pas de penser. Les économies sont comme des cocottes
minutes où bouillonnent des centaines d'idées que le contexte
actuel ne permet pas de porter sur les fronts baptismaux. Mais que des
mesures permettant de libérer l'économie de ses chaines
oligarchiques et étatiques soient prises, et un rattrapage fabuleux
nous attend, d'autant plus que le rythme des découvertes scientifiques
et technologique, lui, ne se ralentit pas. La santé, l'énergie,
la construction, la production industrielle et agricole, l'intelligence
artificielle, tous ces secteurs, et sans doute bien d'autres, sont à
l'aube de révolutions qui transformeront totalement notre paysage
quotidien dans les décennies à venir. A condition que les états
"laissent faire" et laissent tomber les parasites statutaires ou
financiers qui préfèrent vivre à ses crochets
plutôt qu'en créant de la vraie valeur.
Vincent
Bénard
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