« Peu importe comment vous voulez l’appeler: nous avons besoin
de la Russie pour régler de nombreuses crises et conflits dans le
monde », a déclaré le ministre dans un entretien pour le journal
allemand Neue
Westfaelische. D’après lui, le besoin « de mener un dialogue
constant malgré des positions opposées reste toujours actuel ».
Le ministre a également souligné qu’il était crucial de refuser une
politique manichéenne.
« Nous l’avons prouvé avec la crise ukrainienne. Là où c’est
indispensable, y compris par le biais d’une pression économique, nous avons
réagi sur l’annexion illégitime de la Crimée et la conduite de la Russie à
l’est de l’Ukraine. Dans le même temps, nous avons toujours maintenu le
dialogue, cherché des solutions à la table de négociations », a-t-il
fait remarquer.
D’après lui, ce sont l’Allemagne et la France qui ont fait que la
recherche d’une solution se faisait par la voie des négociations et non par
celle d’un conflit militaire de deux pays.
Les autorités russes ne cessent pourtant de rappeler que c’est lors d’un
référendum légitime que le peuple de la Crimée a exprimé sa volonté de se
rattacher à la Russie.
M. Steinmeier a également précisé que l’Allemagne lie toujours la durée
des sanctions avec la réalisations des accords de Minsk qui sont pour le
moment respectés, et le report des élections dans les républiques populaires
autoproclamées de Donetsk et de Lougansk donne une chance à une stabilisation
ultérieure de la situation et au retrait des armes.
Plus tôt, les autorités de la DNR et de la LNR ont pris la décision d’organiser
des élections à des dates différentes, soit le 18 octobre et le 1er novembre
respectivement.
Pourtant, le 6 octobre, lors d’une réunion du groupe de contact sur
l’Ukraine à Minsk, Denis Pouchiline et Vladislav Deïnego, respectivement
négociateurs des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk (DNR) et de
Lougansk (LNR), ont annoncé la décision des autorités des deux républiques de
reporter les élections locales du 18 octobre et du 1er novembre à l’année
prochaine.
© SPUTNIK. VASILY BATANOV
Les deux négociateurs ont souligné que cette décision
avait été prise suite à l’examen du bilan des négociations des dirigeants
russe, allemand, français et ukrainien qui se sont tenues le 2 octobre à
Paris.
Les accords de Minsk, signés le 12 février dernier par les dirigeants de
la Russie, de l’Ukraine, de la France et de l’Allemagne, comportent de
nombreuses dispositions, notamment le retrait des armes lourdes et des forces
armées étrangères du pays et le début d’un dialogue sur les élections locales
dans le sud-est de l’Ukraine.