Bienvenue en 2016. Ce n’est
définitivement plus le monde de nos parent.
Non seulement l’Etat-police
est bel et bien présent, il ne cesse plus de croître.
Alors que les gens sont
occupés à se battre contre des cas apparents d’abus de pouvoir, de force
excessive et une guerre contre la drogue qui n’a pas lieu d’être, nombreux
sont ceux qui sont maintenant trop en retard sur leur temps pour comprendre
ces nouvelles technologies – aujourd’hui testées ou utilisées par les
départements de police au travers du pays.
Bien que l’usage de nouvelles
technologies par la police n’ait rien de nouveau, vous pourriez être surpris
de voir jusqu’où la situation a pu aller – la surveillance policière est
désormais entièrement automatisée et intégrée aux réseaux sans fil, et
contrôlée dans des centres financés par le Département de la Sécurité
intérieure.
Reason.tv a rassemblé ces
exemples de tactiques policières robotiques inquiétantes et dangereuses pour
notre vie privée (et ce n’est qu’un début) :
Les éclairages publics
intelligents ont fait
beaucoup parler d’eux il y a quelques années, après que le Département de
Sécurité intérieure a littéralement mis en place des systèmes à la Big Brother dans nos rues. Ces éclairages sont
aujourd’hui testés à Las Vegas. Ils sont équipés de systèmes de communication
bidirectionnelle et de systèmes d’enregistrement, et pourraient être utilisés
pour enregistrer les conversations qu’ont les individus en pleine rue, ou
pour diffuser des messages officiels en cas d’urgence ou de crime. Ils
pourraient même diffuser de la musique, peut-être pour nous sembler moins
fantasmagoriques. Voici ce que nous en dit Paul Joseph Watson :
Les systèmes Intellistreet sont composés d’une infrastructure digitale
sans fil qui permet aux éclairages publics d’être contrôlés à distance grâce
à des réseaux wifi et à un ordinateur miniature placé à l’intérieur de chaque
lampadaire, pour des raisons de « sûreté, de gestion de l’énergie et de
collecte de données », comme l’explique le site web d'Illuminating
Concepts.
En termes d’applications de
cette technologie par le Département de Sécurité intérieure, chaque
lampadaire dispose d’un système de haut-parleur qui peut être utilisé pour
diffuser des messages d’urgence et émettre des rapports relatifs au
« niveau de sécurité » (un système similaire aux alertes de couleur
utilisées en cas de menace terroriste), ainsi que d’un écran LED destiné à
transmettre des instructions.
Ces lampadaires sont également
munis de détecteurs de proximité qui peuvent enregistrer aussi bien
l’approche de piétons que le trafic routier. Leur système de haut-parleur et
de vidéo peut aussi être utilisé pour émettre des publicités à la Minority Report, ainsi que des « annonces
civiles ».
Des réseaux wifi munis de
systèmes de géolocalisation sont
actuellement testés à Seattle dans le cadre de l’établissement d’un vaste
réseau sans fil. Beaucoup d’entre vous savent déjà que votre téléphone et
votre ordinateur partagent des données avec votre fournisseur, la NSA et un
grand nombre d’autres agences. Mais aujourd’hui, la police utilise ces réseaux
pour filer les téléphones portables de piétons comme de conducteurs, dans
l’objectif de localiser des suspects et des criminels ou de résoudre des
différends.
Ces appareils prennent la
forme de boîtes blanches installées sur des lampadaires. Les données
collectées sont interconnectées au travers d’un réseau de caméras, de
voitures de police et de fibre optique, et retransmises aux autorités de la
région dont la police, le Shérif et le centre régional de collecte
d’informations. Ce réseau vise officiellement à faciliter la gestion de
situations d’urgence.
Selon reason.tv, les résidents
de Seattle rapportent depuis 2013 l’apparition de nouveaux réseaux
disponibles sur leurs téléphones, portant le nom d’intersections (tel que 3ème
et Union).
Les intercepteurs d’ondes
téléphoniques Sting Ray sont
aujourd’hui utilisés secrètement par le FBI et les forces de polics, ainsi que d’autres agences d’espionnage,
étrangères comme domestiques. Les usages de cette technologie sont moins bien
connus, notamment parce que le Département de la Justice a fait pression sur
les forces locales de mise en application de la loi afin qu’elles ne
soufflent mot quand à ces appareils.
Mieux encore, d’un point de
vue policier, ces intercepteurs offrent l’opportunité de collecter des
données relatives à n’importe qui, suspect ou passant innocent, susceptible
de posséder des informations recherchées par les autorités. Nul besoin de
mandat.
Melissa Melton nous écrit ceci :
Selon the Associated Press, l’administration
Obama a activement conseillé à ses départements de police de refuser de
donner la moindre indication quant à ces technologies, et notamment la
technologie Sting Ray.
Bien évidemment, cette
dernière permet aux forces de mise en application de la loi de
« forcer » les appareils mobiles à partager les identifiants et
données de géolocalisation qui devraient autrement être demandés aux sociétés
de télécommunications.
La police se contente donc de
contourner le recours à l’assistance de ces sociétés et collecte directement
les informations relatives aux suspects et aux personnes d’intérêt. On dit
même qu’elle puisse collecter toutes les données téléphoniques de quartiers
entiers, sans aucun mandat ou supervision.
Les radars qui voient au
travers des murs sont
ce que leur nom indique. Le Range-R permet à la
police de percevoir où se trouvent des individus à l’intérieur d’un bâtiment,
au travers des murs, encore une fois sans mandat.
USA Today nous en dit ceci :
Au moins 50 agences
américaines de mise en application de la loi ont secrètement équipé leurs
officiers d’appareils radars qui leurs permettent d’espionner au travers des
murs des maisons pour savoir ce qui se passe à l’intérieur.
Ces agences, qui incluent le
FBI et les US Marshals, ont commencé à utiliser ces appareils il y a deux ans
sans que le public n’en soit informé. La technologie soulève des questions
légales et relatives à la vie privée, parce que selon la Cour suprême, les
officiers ne sont pas autorisés à inspecter l’intérieur du domicile d’une
personne sans avoir d’abord obtenu de mandat.
Knightscope Photography Team, Creative Commons
Les robots policiers. A l’heure actuelle, le Knightscope K5 ressemble à un robot R2D2, mais il devrait
bientôt ressembler davantage aux dangereux Robocops
contre lesquels les livres de science-fiction nous mettent depuis longtemps
en garde.
Tout devrait commencer par des
patrouilles régulières dans la Silicon Valley avant la fin de cette année. Les robots seront
d’abord utilisés pour détecter les activités criminelles et alerter des
officiers de chair et d’os. Pour le moment. Ils seront plus tard capables de
prédire les crimes aussi bien que de les combattre.
Selon le Daily Mail, ces robots policiers seront munis de
capacités troublantes, comme la vérification rapide de plaques
d’immatriculation et ce que l’on appelle « détection
d’odeurs » :
Les robots, hauts d’1,6 mètre,
sont munis d’un scanner laser, d’une roue de codage, de systèmes de calculs
inertes et d’un GPS leur permettant une autonomie totale.
Ils sont aussi munis de
détecteurs d’odeurs, et peuvent contrôler le niveau de pollution alors même
qu’ils sont en patrouille.
Les caméras dont ils sont
équipés leur permettent de lire jusqu’à 300 plaques d’immatriculation par
minute.
Drones. L’usage de drones est aussi en pleine
expansion, mais ces appareils sont désormais aussi peu chers qu’ils sont
acceptés de tous. Les départements de police en achètent donc en de grandes
quantités, loin des regards du public. Bien moins coûteux que des
hélicoptères ou autres appareils volants, les drones sont utilisés partout où
la police cherche à garder l’œil.
Un « œil dans le
ciel ». Reason.tv
nous parle également de caméras haute définition montées à l’intérieur
d’avions de type Cessna qui survolent les villes
pour des durées allant jusqu’à six heures et enregistrent tout ce qui se
passe au sol – il leur est aussi possible de faire des gros plans et
d’effectuer des retours en arrière.
The Atlantic nous a récemment expliqué que ces appareils
ont d’abord été utilisés à Compton, en Californie, avant d’être révélés au
public.
Dans le cadre de tests secrets
de technologies de surveillance, le département du Shérif de la région de Los
Angeles a fait survoler la ville de Compton par un avion civil muni d’une
caméra qui a enregistré tout ce qui se passait à l’intérieur de la
municipalité de 15 kilomètres carrés.
Les résidents de Compton n’ont
rien su de cette opération, menée en 2012. « Nous avons littéralement
épié Compton pendant plusieurs heures, et avons pu faire des gros plans
n’importe où, ou encore filer des véhicules et des passants », a
expliqué Ross McNutt, de chez Persistence
Surveillance Systems, au Center
for Investigative Reporting,
qui a le premier levé le voile sur cette affaire. La technologie qu’il tente
de vendre aux départements de police des Etats-Unis peut être utilisée
pendant six heures d’affilée. Comme Google Earth,
cette technologie permet à la police de faire des gros plans sur certaines
zones. Et comme TiVo, elle leur permet de revenir
en arrière afin de ne jamais rien manquer de l’action.
La question reste de savoir
jusqu’où tout cela ira.
Y’a-t-il
des limites au contrôle du gouvernement ?
Le quatrième amendement est
suffisamment clair. Il protège les citoyens contre les fouilles et saisies
injustifiées. Mais il a été piétiné puis abandonné en faveur d’une guerre
paranoïaque contre le terrorisme, et d’un nombre croissant de technologies de
surveillance.
Le problème est que nous ne
pourrons pas nécessairement revenir en arrière. Nos chances d’accéder à une
vie privée digne de ce nom sont aujourd’hui aussi minces que celles d’un
chômeur gras et chauve de sortir avec un mannequin. La liberté est dormante,
et la vie privée est désormais devenue inexistante.