Au moins en France, le discours économique à la mode se résume à commenter
- la croissance économique ou plutôt l'équilibre économique (sous-entendu
... "de sous emploi" ou "de chômage") ou
- la quantité de ce qu'on dénomme "monnaie", voire
- les deux notions en même temps, en faisant intervenir une relation
d'égalité, "faussement intuitive" plus qu'explicative.
Primo, le discours sur l'équilibre ou la croissance économiques,
notions construites par des théoriciens de l'économie politique,
se limite en général à commenter des statistiques (cf. ce texte d'août 2015)
ou à faire imaginer des considérations que ces statistiques cacheraient
("What's
the difference between welfare and well-being?").
Secundo, on ne peut que s'étonner que le discours
parle de "monnaie" quoique ce qu'on dénomme
"monnaie" n'existe plus au sens du passé, mais davantage comme une
chose magique, depuis les réglementations étatiques instaurées dans la
décennie 1930 pour les unes (cf. ce texte de mai
2011), depuis le début de la décennie 1970, pour les autres
inter états (cf. ce texte d'octobre
2011).
On ne peut que s'étonner aussi que la démarche parle de la
"masse monétaire", notion supposée rendre compte de la notion
théorique de "quantité de monnaie", "masse" et
"quantité" font deux.
Bref, le discours fait comme si rien n'avait changé ou si les personnes
étaient ignorantes ou n'avaient pas de mémoire.
Tertio, laissons de côté la relation hypothétique.
Pour simplement l'illustrer, exemplaire est à lire ce
texte.
L'important de ce billet est que toutes ces notions ne sont pas des unités
de la réalité économique, et donc de l'économie politique, et ne peuvent
pas l'être.
Tout ce qui vient d'être dit tend à le faire croire et nous situe dans la
tricherie ... du genre "Wolkswagen"
https://twitter.com/business/timelines/647293237082890240
.
1. Les échanges de marchandises par les gens.
La seule unité de la réalité économique tient dans les échanges de
marchandises qu'effectuent volontairement les gens, des échanges passés
et non pas des échanges à venir, quitte à expliquer, par la suite, que
les échanges à venir dépendent des échanges passés, réalisés ou non.
2. Les échanges de marchandises passés.
Les échanges de marchandises passés sont les échanges réalisés autant que
ceux qui, quoique désirés, n'ont pas été réalisés.
2.a. La réalité de l'équilibre économique général.
Les échanges de marchandises réalisés sont rassemblés dans la
notion d'"équilibre économique général".
La notion inclut prix en monnaie des marchandises et quantités de
marchandises correspondantes convenus.
En principe, prix en monnaie des marchandises et quantités de marchandises
ne doivent pas être séparés, ils sont fruits des choix des personnes.
2.b. Equilibre économique.
Le principe de l'équilibre économique cache deux types d'échange de
marchandises, en général mis de côté par les théoriciens de l'équilibre
économique général.
i. L'échange direct .
L'échange direct va de pair avec la "double coïncidence des
besoins/désirs" de chacun (cf. Jevons 1835-82), très rare aujourd'hui.
Il est cohérent avec la notion d'équilibre économique du
"marché", égalité de quantités à un prix.
ii. L'échange indirect
L'échange indirect ignore les doubles coïncidences des besoins/désirs des
gens.
Il amène à mettre l'accent sur la double action successive d'échange de la
personne, à savoir
- l'offre de marchandises par celle-ci
- puis sa demande de marchandises, l'offre initiale ayant pour but la
capacité de réaliser la demande désirée finale.
Il n'est pas cohérent avec la notion d'équilibre économique du
"marché" (cf. ce texte de septembre
2015).
2.c. Les prix en monnaie des marchandises.
Les prix en monnaie des marchandises sont un des aspects de
l'équilibre économique général, oublié en grande partie aujourd'hui.
Mais les notions statistiques sur les prix en monnaie sont pour le moins
critiquables (cf. ce
texte).
2.d. Les quantités de marchandises échangées.
Les quantités de marchandises échangées sont l'autre aspect
de l'équilibre économique général, très en vogue aujourd'hui, depuis les
élucubrations de J.M. Keynes dans la décennie 1930 qui laissaient de côté les
prix quoiqu'il mît l'accent sur le taux d'intérêt de la banque centrale.
Mais les notions statistiques sur les quantités sont là encore très
critiquables (à commencer par celles de son producteur, le monopole
réglementaire qu'est l'I.N.S.E.E. depuis 1946).
2.e. Deux oublis.
Les théoriciens de l'équilibre économique général oublient au moins deux
faits.
i. Echanges désirés non réalisés.
Privilégier l'équilibre économique général en tant que réalité cache une
grande partie des échanges, à savoir les échanges désirés mais non réalisés.
Dans le cas de l'échange synallagmatique comme dans celui des autres cas
de marché, une partie des personnes ne sont pas satisfaites des échanges
qu'elles désirent effectuer et ne les effectuent pas.
Et les théoriciens de l'équilibre économique général laissent de côté ce
choix !
A ce titre, la théorie de l'équilibre économique général est vaine tout
autant que ce qui s'y articule.
ii. Invention, innovations.
Les théoriciens de l'équilibre économique général exclut,
par hypothèse, qu'il y ait invention, innovations.
Tout est déterminé.
L'équilibre économique général n'est pas une fin comme certains le
supposent ou alors une fin absurde, qui rejoint la situation, au-delà de la
limite (notion de Cantor), l'infini actuel, autre absurdité.
L'équilibre économique général exclut aussi l'invention, donc ses
offres... autre raison de sa vanité.
2.f. Offre et demande de marchandises passées.
Autant la réalisation que la non réalisation des échanges de marchandises
passés résultent des actions économiques de chacune des personnes, à
savoir de l'offre et la demande de marchandises.
i - Echanges individuels,
Dans la perspective de chaque personne confrontée à l'échange indirect de
marchandises, il y a
- égalité de l'offre et de la
demande ("marché un"),
puis il y a à attendre
- égalité de la demande résultant de l'offre précédente et de l'offre nouvelle
("marché deux").
Le "marché un" a mis fin à l'échange indirect de la demande,
le "marché deux" ouvrira l'échange indirect de l'autre offre.
Ce sont :
- les offreurs qui étaient prêts à offrir en dessous du prix d'échange et
qui ont réalisé leur offre et
- les demandeurs qui étaient prêts à demander au dessus du prix
d'échange et qui ont réalisé leur demandes.
Pour les demandes satisfaites, le service des échanges est donc terminé,
alors que les offres nouvelles satisfaites se trouvent au milieu du gué
des échanges indirects et cherchent leurs demandes.
ii. Egalité de l'offre et de la demande de choses réalisées
L'égalité de l'offre et de la demande de marchandises ne concerne que les
actions réalisées, non pas des non réalisées, laquelle cache l'invention
permanente.
Chaque marché a ainsi un "équilibre", situation d'égalité des
deux quantités de marchandises offerte et demandée, sans lendemain ...
2.g. Situation de l'offre et de la demande de marchandises non
réalisée.
L'égalité de l'offre et de la demande de marchandises ne concerne pas les
actions désirées non réalisées.
Il faut rappeler qu'une partie des personnes ne sont pas satisfaites de
l'échange, à savoir :
- les offreurs qui étaient prêts à offrir au dessus du prix d'échange et
qui n'ont pas eu la capacité d'offrir et
- les demandeurs qui étaient prêts à demander en dessous du prix d'échange
et qui n'ont pas eu la capacité de demander.
2.h. Les causes de l'équilibre économique général.
L'équilibre économique général résulte de tout ce qui cause les actions
d'offre et de demande de marchandises des gens, à commencer
- par des considérations méconnues et
- par les réglementations étatiques existantes et les réglementations à
attendre avec incertitude qui les entravent.
i. Considérations méconnues.
Les considérations méconnues ont des causes multiples, à commencer par les
notions d'ignorance et de connaissance ou celles d'incertitude (espérance et probabilité), de risque de gain ou
de perte (variance) ou de marchandise incertaine ou risquée.
ii. Réglementations étatiques.
Les réglementations étatiques portent sur les échanges de marchandises des
gens, dont ceux en matière de monnaie.
Elles ne reposent, en général, sur rien d'autres que l'idéologie du
législateur depuis le XIXème siècle.
3. Les échanges à venir.
Les échanges de marchandises entre les gens cachent les échanges de
marchandises à venir, attendus avec incertitude.
Ils sont nécessairement ignorés par les théoriciens de l'équilibre
économique général ou bien de tel ou tel équilibre macro économique.
En relation avec les échanges à venir, importent aux économistes les
causes qui expliquent les actions économiques des personnes, libres ou
contraintes.
En raison de ce fait du ou des marchés, étant donné la connaissance sur
l'économie politique, chacun doit s'attendre avec incertitude que la
situation future de marché change dans un sens ou dans l'autre.
Le fait est que, malgré tout, les théoriciens définissent le plus souvent
l'ensemble des échanges de marchandises à venir
- d'une part, à partir de l'ensemble des échanges de marchandises réalisés
- et non pas des échanges passés, lequel est méconnu -, et,
- d'autre part, en particulier, à partir des quantités de marchandises
elles-mêmes ou de la "masse monétaire", et non pas de leur
prix en monnaie.
Par rapport à l'ensemble des échanges de marchandises passés qui inclut
les échanges non réalisés ..., ils tronquent donc l'ensemble des échanges de
marchandises à venir dans des proportions inconnues de chacun qui les
entend, en relation avec le "vrai" équilibre économique.
Etant donné la méthode, il est naturel qu'ils n'arrivent à rien, sinon à
tricher.