Alors que s’intensifient
les tensions entre la Russie et la Turquie quant à la route de vol empruntée
par l’avion de chasse russe abattu par la Turquie au-dessus de la Syrie, une
déclaration ridicule a fait surface : la Turquie n’aurait pas réalisé
que l’avion abattu était un avion russe.
Cette déclaration a fait
surface alors que les Présidents Hollande et Poutine cherchaient un terrain
d'entente quant à la Syrie, mais restaient en désaccord en matière de cibles.
Les
Présidents de la France et de la Russie se sont réunis pendant plus de trois
heures au Kremlin pour discuter de l’avenir du Président syrien et des forces
de l’opposition à prendre pour cibles dans le cadre des attaques aériennes.
Cette
réunion s’est intégrée dans les efforts du Président Hollande à rassembler
une force de coalition plus large face aux radicaux islamistes, une semaine
après les attaques à Paris.
Après
leur réunion, M. Hollande a déclaré que M. Poutine était d’accord avec lui
sur trois points. « Premièrement, nous intensifierons l’échange de
renseignements et d’informations entre nos forces militaires. Deuxièmement,
les attaques contre Isis s’intensifieront dans le cadre d’une campagne
coordonnée afin d’améliorer leur efficacité. Et troisièmement, chose que M.
Poutine a également soulignée, les attaques aériennes se concentreront sur
Isis et les autres groupes terroristes ».
La
différence d’opinion entre les chefs d’Etat quant à l’avenir du Président
Assad reste plus importante que jamais. Selon M. Hollande, M. Assad ne « peut
pas jouer de rôle dans l’avenir de son pays ». M. Poutine n’est pas d’accord
avec cette déclaration, et estime que seul le peuple syrien a le pouvoir de
déterminer l’avenir de son pays.
Le
problème qu’est la divergence des objectifs des acteurs externes au conflit
syrien a été souligné par l’abattage par la Turquie d’un avion de chasse
russe qui aurait, selon elle, violé son espace aérien. La décision d’Ankara
aurait selon certains été motivée par le fait que les forces russes ont
bombardé des villages turkmènes au nord de la Syrie, un groupe ethnique que
la Turquie perçoit comme son allié.
Le
Président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a expliqué jeudi qu’Ankara ne
s’était pas rendu compte que l’avion de chasse abattu était un avion russe. Après
avoir fait des menaces de représailles économiques contre la Turquie, M.
Poutine a qualifié cette explication d’impossible, et déclaré que la Russie
avait fourni aux Etats-Unis des informations relatives aux horaires et
localisations de ses sorties.
« Puisque
la Turquie est membre de l’OTAN, elle aurait dû le savoir. Pensait-elle que l’avion
était américain ? Nous n’entendons rien d’autre que des excuses
ridicules. C’est leur choix. Pas le nôtre. »
Impossible
Poutine
a raison. Il est impossible de croire que la Turquie n’ait pas su sur qui
elle tirait.
Cette
déclaration est si absurde que nous devrions nous demander si l’avion russe a
véritablement violé l’espace aérien de la Turquie.
Déclarations
conflictuelles
L’image
ci-dessus est issue d’un article intitulé Turkish military releases recording of 'warnings' sent to
downed warplane, Russia disputes flight path.
La
Turquie dit avoir émis des avertissements. Je ne pense pas que ces
avertissements soient objet de discorde. Ce qui l’est, en revanche, c’est la
trajectoire de vol.
Si la
Russie a violé l’espace aérien de la Turquie, elle ne l’a certainement pas
fait plus de quelques secondes. Voilà la véritable question qui mérite d’être
posée : après la déclaration ridicule de la Turquie, comment est-il
possible pour quiconque de croire ce qu’elle dit dans le cadre de cette affaire ?