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L’initiative
louable Power Africa de l’administration Obama vise à augmenter la production
d’électricité et l’accès aux services énergétiques modernes dans six pays
pauvres africains. Loin de promouvoir des technologies de production
d’énergie abordables, stables et prouvées, cette initiative et d’autres plans
privilégiés par les supposés experts du « développement durable »
ont mis la presque exclusive priorité sur la production (à la mode) d’énergie
solaire et éolienne.
Comme
cela est également typique de tous les projets dans lesquels les utopistes et
les opportunistes dépensent l’argent d’un individu pour un autre, les
promoteurs de Power Africa ne semblent pas se préoccuper des résultats
effectifs et de l’échec mondial des politiques d’énergie « verte »
dans les économies développées. Par exemple, après des années
d’engloutissement de subventions massives, l’énergie solaire et l’énergie
éolienne ont généré en 2012 respectivement aux alentours de 3% et de moins de
1% de l’électricité produite aux États-Unis, alors qu’en Europe, ces
investissements se sont avérés être des trous noirs financiers dont chaque
gouvernement essaie maintenant de s’extirper — et parfois en important du
charbon américain pour garder les lumières allumées…
À
première vue, le recours à l’énergie dite renouvelable est compréhensible.
Après tout, le soleil brille (presque) chaque jour, le vent souffle, la marée
passe, et nous vivons sur une roche en fusion. Les promoteurs de
l’énergie « verte » restent cependant inconscients du fait que
l’enrichissement spectaculaire des individus n’a commencé qu’à partir du
moment où les moteurs à vapeur alimentés au charbon ont remplacé les moulins
à vent au XIXe siècle. Depuis lors, en dehors de l’énergie
nucléaire renouvelable (mais qui n’est pas tendance, de nos jours) et de
l’énergie hydroélectrique à large échelle (un peu plus coûteuse), la
quasi-totalité de l’énergie efficace et abordable de l’humanité est venue du
charbon, du pétrole et du gaz naturel.
Malheureusement,
le plus gros succès des spin doctors de l’énergie éolienne et solaire
a été de considérer les termes « renouvelable » et
« durable » comme équivalents, et de faire de cette considération
mineure une chose plus importante que les autres. Mais même sur cette
question, considérons les faits qui dérangent :
-
Parce qu’elles requièrent une grande partie des terres
ouvertes dans des régions où les conditions de vent sont bien au-dessus de la
moyenne, les turbines éoliennes sont typiquement construites aux sommets des
collines et sur les littoraux. Elles y détruisent la beauté naturelle et
causent de sérieux problèmes d’érosion ;
-
Les sources d’énergie renouvelable sont gourmandes en
terre. Pour générer le même nombre de kilowatts, en moyenne, l’énergie
éolienne a besoin d’environ 140 fois plus de terre que les puits de gaz
naturel au Colorado. L’énergie solaire requière, quant à elle, environ 47
fois plus de terre qu’une centrale nucléaire du Texas du Sud ;
-
Les corridors venteux sont typiquement privilégiés par les
oiseaux migratoires, transformant malheureusement les turbines éoliennes
stratégiquement localisées dans ces corridors en des mixeurs géants. Selon
une estimation, entre 75 000 et 275 000 oiseaux, dont certains sont rares et
en voie de disparition (comme les grues blanches ou les aigles royaux),
accompagnés d’un très grand nombre de chauve-souris, sont tués chaque année
par les turbines éoliennes aux États-Unis. Selon des études européennes, une
turbine éolienne typique tue entre 333 et 1 000 oiseaux et chauve-souris par
an en Espagne, jusqu’à 309 oiseaux en Allemagne et 895 oiseaux et
chauve-souris en Suède. Si on se fonde sur ces chiffres, les plus de 40 000
turbines éoliennes aux États-Unis pourraient aisément tuer entre 13 millions
et 39 millions d’oiseaux et de chauve-souris par an ;
-
L’énergie solaire s’avère elle aussi létale pour la vie
aviaire, puisque la nouvelle station géante de génération d’énergie solaire à
Ivanpah en Californie a déjà desséché et brûlé des dizaines d’oiseaux.
Si
ces chiffres sont vrais, ils doivent néanmoins être mis en perspective. Car
aux États-Unis, on estime que les chats domestiques et sauvages tuent entre
1,3 et 4 milliards d’oiseaux chaque année. Ceci n’intéresse pourtant pas les
activistes écologistes qui ne pointent du doigt que les cas où, par exemple,
une entreprise canadienne de sables bitumineux a dû payer une amende de 3
millions de dollars pour avoir accidentellement noyé 1 606 canards (ou 1 868
dollars par canard) dans un bassin de résidus en 2008. Ils devraient pourtant
souligner que dans la grande famille de la production énergétique, le
charbon, le pétrole et le gaz naturel s’avèrent être les meilleurs amis des
oiseaux et des chauve-souris.
Un
autre argument des promoteurs de l’énergie verte est que les rayons solaires
et le vent sont gratuits. Si cette affirmation est vraie, la construction et
la maintenance des turbines éoliennes et des panneaux solaires sont loin de
l’être. En fait, une fois que les coûts d’exploitation et de maintien avec
leur courte durée de vie sont pris en compte, il s’avère qu’ils sont même
prohibitifs et élevés. En plus de cela, les lieux les plus adaptés pour la
production d’énergie éolienne et solaire sont typiquement éloignés des
marchés urbains qui impliquent des coûts supplémentaires (et importants) de
transmission ainsi que d’autres coûts d’infrastructure.
Par
exemple, en 2010 aux États-Unis, les subventions pour l’énergie solaire
étaient énormes, de 775,64 dollars par heure de mégawatt, de 54,29 dollars
pour l’éolien, de 3,14 dollars pour l’énergie nucléaire, de 0,82 dollars pour
l’énergie hydroélectrique, et de 0,64 dollars pour le charbon, le gaz naturel
et les liquides à base de pétrole. Lorsqu’on tient compte de toutes les
subventions, le coût réel de l’électricité pour les contribuables et les
consommateurs s’avère être de 891,04 dollars par heure de megawatt pour le
solaire, de 171,69 dollars pour l’éolien, de 118,54 dollars pour le
nucléaire, de 116,22 dollars pour l’hydroélectricité et de 116,04 dollars
pour le charbon, le gaz naturel et les liquides à base de pétrole.
On
peut relever d’autres problèmes dans la production d’énergie éolienne et solaire
:
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Même dans les meilleurs endroits de la planète, le vent ne
souffle jamais et le soleil ne brille jamais autant que leur potentiel
théorique supposé. Le résultat est une énergie intermittente (ou irrégulière)
qui requière une sauvegarde significative de la production d’énergie,
idéalement du gaz naturel ou de l’énergie hydroélectrique, qui peuvent être
réinstallés dans le circuit ou éteints rapidement. Le problème est non
seulement que les consommateurs paient deux fois pour l’infrastructure, mais
que les équipements auxiliaires de production alimentés au carbone (notamment
des usines alimentées au charbon) sont utilisés de façon moins efficace car
ils sont utilisés de manière intermittente, générant dans le processus
davantage d’émissions de gaz à effet de serre par unité d’énergie produite
que s’ils étaient utilisés sur une base régulière. À cause de cela, des
reportages récents suggèrent que même l’Allemagne et le Danemark ont
totalement échoué à réduire les émissions de carbone en dépit de l’installation
d’un nombre important de turbines éoliennes.
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Le lanthanum, le neodymium, le dysprosium et autres
éléments rares de la terre utilisés dans les produits comme les batteries à
haute capacité, les véhicules hybrides électriques et les turbines éoliennes
sont extrêmement polluants à produire.
Comme
cela a été longtemps évident en Europe occidentale et en Amérique du Nord, et
plus récemment en Chine, une économie moderne ne peut pas être construite en
se basant sur de nombreuses sources d’énergie de courte distance, coûteuses,
intermittentes, douteuses, et à faible densité. Jusqu’à ce que quelque chose
de vraiment innovant et de vraiment meilleur ne soit produit, la seule
manière prouvée de sortir des millions de personnes de la pauvreté sont les
combustibles fossiles. Ils sont anciens mais ils sont aussi abordables,
efficaces et fiables.
Après
avoir expérimenté des « tourbillons polaires », de nombreux
Américains réalisent que l’énergie abordable et sûre n’est pas seulement une
question de confort et de commodité, mais aussi une question de vie et de
mort. Les Européens pourraient aussi en tirer les leçons.
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