La semaine dernière, l’Ukraine
faisait l’expérience de violences telles qu’elle n’en avait pas vécues depuis
l’éclatement de l’Union Soviétique il y a plus de 20 ans. Les manifestants se
sont heurtés aux policiers sur la place principale de la capitale, Kiev, ce fait
des morts dans les deux camps et de nombreux blessés. C’est une tragédie dont
on ne voit pas encore la fin.
Le conflit oppose l’Ukraine
occidentale, qui cherche à se rapprocher de l’Union européenne, et l’est du
pays, qui est historiquement plus proche de la Russie.
Les interventionnistes
américains se sont de longue date mêlés aux affaires de l’Ukraine. En 2003, c’est
l’argent du gouvernement des Etats-Unis qui a permis de financer la
Révolution Orange, comme des ONG financées par les Etats-Unis et soutenant un
groupe politique plus qu’un autre ont permis un changement de régime. Elles n’ont
cessé de favoriser leur propre agenda en Ukraine, bien qu’elles continuent de
ridiculiser tous ceux qui osent parler d’une implication des Etats-Unis.
L’enregistrement d’une récente
conversation téléphonique entre deux officiels du gouvernement a pu prouver
que non seulement les Etats-Unis sont impliqués dans les manifestations en
Ukraine, mais aussi qu’ils cherchent à déterminer qui devrait diriger le
prochain gouvernement du pays !
Le sénateur John McCain, qui s’est
rendu en Ukraine à plusieurs reprises pour s’entretenir avec l’opposition, a
écrit la semaine dernière que les Etats-Unis devraient soutenir l’intégrité
territoriale de l’Ukraine et de la Crimée.
Pourquoi les officiels du
gouvernement des Etats-Unis désirent-ils tant dire aux Ukrainiens ce qu’ils
devraient faire ? Quelqu’un a-t-il demandé son
avis à un Ukrainien ? Et si les violences actuelles pouvaient prendre
fin grâce à la restructuration du pays en confédérations de régions plutôt qu’en
une zone contrôlée par un gouvernement central ? Peut-être qu’une
Ukraine engagée commercialement avec l’Occident comme avec l’Orient pourrait
bénéficier aux deux camps ? Des pouvoirs externes semblent engagés dans
une guerre par procuration dont l’Ukraine souffre le plus.
Si vous demandiez aux
Américains ce qu’ils en pensent, vous découvririez certainement qu’ils en ont
assez de voir le gouvernement mettre son nez dans toutes les crises qui
viennent à se développer. Les Américains ne souhaitent pas une intervention
en Ukraine. Ils comprennent, comme l’ont montré de récents sondages, que nos politiques
interventionnistes ne font que nous créer plus d’ennemis à l’étranger. Et ils
comprennent que nous n’avons plus d’argent. Nous ne pourrions pas nous
permettre de jouer le rôle de police du monde, même si nous le voulions.
Je parie que si nous avions
demandé leur avis aux Ukrainiens, une majorité d’entre eux auraient dit
préférer que les Etats-Unis – comme la Russie et l’Union européenne – ne se mêlent
pas de leurs affaires et respectent leur souveraineté. Est-il si difficile de
comprendre pourquoi les gens n’aiment pas recevoir de leçons de gouvernements
étrangers ? Mettons-nous à la place des Ukrainiens et posons-nous la
question de savoir comment nous nous sentirions si nous étions au milieu d’un
bras de fer entre le Canada et le Mexique. Ne nous mêlons pas aux affaires de
l’Ukraine, et laissons-la résoudre ses propres problèmes.