J’ai récemment proposé l’idée
que le mouvement pour la défense de la liberté capitalise sur Brexit en
lançant Fed-exit : une campagne dont l’objectif serait de rompre avec la
Réserve fédérale. Fed-exit pourrait parvenir à ses fins grâce à quelques
modifications de politiques très simples.
L’adoption de mon projet Audit
the Fed serait une première étape importante en vue de faire sécession avec
la Fed. Contrairement à ce que veut la propagande de la Réserve fédérale, un audit
des réserves de la Fed ne réduirait pas sa très mythique « indépendance »,
mais permettrait simplement au Congrès et au peuple d’apprendre toute la
vérité sur les politiques monétaires de la Fed.
En revanche, le grand désespoir
avec lequel la Fed s’oppose à un audit éventuel suggère qu’elle pense qu’une
transparence accrue ne pourra que bénéficier à Fed-exit. Au vu de ce que nous
avons pu apprendre de l’audit limité des activités de la Fed pendant la crise
financière de 2008, ses craintes pourraient être justifiées. Cet audit a révélé
qu’entre 2007 et 2008, la Réserve fédérale a prêté plus de 16 trillions de
dollars – plus de quatre fois le budget annuel des Etats-Unis – à des banques
centrales étrangères et à des sociétés privées politisées. Imaginez ce que
révèlerait un audit complet qui se pencherait également sur la récente
création de monnaie par la Fed au travers de ses programmes d’assouplissement
quantitatif !
Une fois que le Congrès et le
public auront connaissance des opérations que mène véritablement la Fed, nous
pourrons travailler à son abolition, ou au moins à son contrôle. L’étape
suivante pourrait consister en l’interdiction formelle de prêts accordés à
des entreprises privées ou des gouvernements étrangers. La section 13(3) du
Federal Reserve Act, qui selon la Fed lui confère le droit de fournir une « assistance
d’urgence » à des sociétés privées, doit être abrogée.
Le Congrès devrait également
légiférer afin que soit annulé l’ordre exécutif du président Reagan
responsable de la création de la « Plunge Protection Team » - créée
suite au krach boursier de 1987, son travail est d’intervenir sur les marchés
financiers au moindre signe de débâcle, afin de prolonger l’illusion de
prospérité économique.
Le Congrès devrait également
restreindre la capacité de la Fed à acheter des titres gouvernementaux, que
la Fed utilise pour monétiser la dette fédérale. Il devrait aussi empêcher la
Fed de manipuler les taux d’intérêt. Ces actions réduiraient l’instabilité
économique apportée par les politiques monétaires de la Fed. Mettre fin à la
monétisation de la dette par la Fed forcer également le Congrès non seulement
de ralentir la croissance de l’Etat-providence, mais aussi de le réduire.
Le meilleur moyen de régner sur
la Fed est de rétablir l’étalon or. En revanche, cet étalon or devrait être un
étalon digne de ce nom, et pas seulement un étalon or à la Bretton Woods ou
une règle du prix de l’or comme celle que défendent les fournisseurs. Cette
règle du prix de l’or voudrait que la Fed rehausse les taux d’intérêt si le
prix de l’or devenait égal ou supérieur à l’objectif établi par la Fed. Elle
permettrait donc à la Fed de déterminer le prix de la monnaie, et lui
fournirait un autre indicateur d’après-coup d’explosion imminente de la bulle
inflationniste.
L’étape la plus importante vers
une rupture avec la Fed et la restauration d’un système monétaire de marché
libre est l’abandon de toutes les lois qui, d’une manière ou d’une autre,
empêchent les individus d’avoir recours à des devises alternatives. Au sein d’un
système monétaire de marché libre, certains individus choisiraient d’utiliser
une devise métallique, alors que d’autres opteraient pour des devises
digitales. Certains pourraient même continuer d’utiliser les devises
fiduciaires. Ce qui importe n’est pas le type de devise utilisé par les
individus, mais le fait que les individus puissent décider pour eux-mêmes l’unité
de change qu’ils préfèrent utiliser.
Tant que la Réserve fédérale
sera autorisée à manipuler la valeur de la monnaie et à soutenir l’Etat-providence,
nous ne pourrons pas avoir de marché ou de société libres. Ainsi, ceux qui
défendent la liberté, la paix et la prospérité devraient s’allier au
mouvement de Fed-exit.