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Cours Or & Argent

Le choix du populisme

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Publié le 10 juin 2014
656 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 15 votes, 3,9/5 ) , 3 commentaires
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SUIVRE : Populisme
Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Dès le 25 mai, lendemain des élections européennes, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures fiscales visant à favoriser les  revenus faibles et les fonctionnaires, qui s’ajoutent à une autre annonce faites par le Premier Ministre Manuel Valls sur TF1 à la veille des élections (proposant de dispenser d’impôt environ 650 000 salariés gagnant moins de 1 800 euros par mois). Sans mettre en question la nécessité économique et sociale de réduire le poids de la taxation et d’aider davantage les ménages modestes (qui, de toute évidence, ressentent ce poids de manière encore plus forte que les ménages mieux lotis), on ne peut s’empêcher d’entrevoir un lien entre les sondages qui ont précédé les élections et le résultat final du scrutin, qui a donné gagnant le Front National.


Le lien entre ces mesures et les résultats des élections n’est pas très compliqué à établir lorsque l’on superpose les bénéficiaires de ces mesures et les sondages qui s’attachent à décortiquer l’électorat du Front National. Ainsi, un sondage effectué au lendemain de l’élection par Ipsos indique que « parmi les votants, le FN réalise ses meilleurs scores au sein des couches populaires et modestes de la société : ouvriers (43%), employés (38%), chômeurs (37%), foyers à bas revenus (30%), et personnes à  faible niveau de diplôme (37%) ». Encore plus intéressant, un autre sondage commandé par le journal L’Humanité auprès de l’IFOP (concernant le vote aux élections européennes selon la proximité syndicale) laisse entrevoir une popularité croissante du FN au sein même des syndicats, historiquement la chasse-gardée de la gauche. Plus précisément, 25% des salariés proches d’un syndicat (interrogés à cette occasion) ont déclaré avoir voté pour le Front National aux élections européennes.


Certes, les données fournies par ces sondages sont limitées et leur méthodologie peut être remise en question. Toutefois, ils ont certainement été posés sur la table du gouvernement et ont imprimé dans les esprits des dirigeants l’idée selon laquelle le PS a perdu au détriment du FN sa base électorale : les fonctionnaires, les employés proches des syndicats, les revenus modestes. Les promesses fiscales rendues publiques juste après les élections ont donc sans doute été faites dans l’objectif d’améliorer l’image du parti du gouvernement en vue des prochains sondages, avec le lointain espoir de prévenir d’autres échecs dans les urnes, notamment lors des élections présidentielles en 2017.


Dans la mesure où ce raisonnement ne s’éloigne pas trop de la réalité, il ne nous reste qu’à déplorer la vision courte-termiste du gouvernement qui se dépêche de sauver sa propre image dans les sondages et de réconforter sa base électorale au lieu d’engager des réformes structurelles pour assainir les finances publiques ou libéraliser le marché du travail, les seules susceptibles d’améliorer à long terme le bien-être des moins bien lotis et de les rendre moins dépendants des aides publiques. La vision égocentrique sur le court terme s’avérera sans doute dommageable économiquement et socialement car elle ne fera que paupériser davantage les classes populaires, sans même que le résultat électoral soit garanti car, parmi les formations politiques, ce ne sont pas les populistes qui manquent.


Dans cette perspective, il n’est pas du tout étonnant de noter que ces mesures fiscales ne font que rapprocher le PS de son rival politique FN, car il s’agit du même type de démarche populiste ciblant un groupe d’électeurs moins bien lotis mais plus nombreux au détriment des groupes d’« élites », mieux loties mais moins nombreuses. Ce rapprochement s’ajoute à l’obsession du gouvernement, personnifiée par Arnaud Montebourg, consistant à protéger coûte que coûte l’industrie française (à travers des décisions comme celle qui a empêché General Electric d’acheter Alstom, pour la seule raison qu’il s’agit d’une entreprise américaine) ; dans la même situation, on ne peut pas imaginer qu’un hypothétique Ministre FN de l’économie aurait agi différemment.


Aussi étonnant que cela puisse paraître à première vue, c’est précisément cette haine infondée à l’égard des riches et des étrangers qui rapproche les deux partis.  


 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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populisme, avec les paroles actualisées :
Ah! ça ira, ça ira, ça ira, les syndicalistes à la lanterne, ah! ça ira, ça ira, ça ira, les socialo-fascistes on les pendra,
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"c’est précisément cette haine infondée à l’égard des riches et des étrangers qui rapproche les deux partis."
Si j'en crois ce propos, PS et FN sont des partis haineux, du moins sur ces sujets-là ?????
Raisonnement assez réducteur. Vouloir ne pas se laisser laminer par la finance ou ne pas brader le pays peut être une réaction tout à fait légitime, même s'il faut parfois se montrer d'une fermeté exemplaire. Y mettre de la haine c'est tout de même aller un peu loin !
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Ah mais, Merisier, tu oublies que ce monsieur a sans doute bac + 5 ou bac + 6 (voire plus),
et qu'il faut au moins ça pour sortir de telles conneries,
auxquelles même avec 3 g en fin de beuverie
on n'aurait pas pensé.

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zelectron - 10/06/2014 à 16:25 GMT
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