Je vous ai déjà mis en garde
contre le grand transfert de richesses à venir. Mais il nous faut désormais
en parler au présent. Parce qu’il a déjà commencé.
Et il ne fera que s’accélérer.
Les riches continueront de s’enrichir, aux dépens de tous les autres.
Rien de personnel ici. Ce n’est
rien d’autre qu’un aspect de ce qui se passe lorsqu’un système monétaire basé
sur la dette est géré par des humains corruptibles.
Bien évidemment, ceux qui sont
au pouvoir ne se perçoivent pas eux-mêmes tels des scélérats corrompus. Je
suis certain que Greenspan, Bernanke et Yellen se pensent tous être des
individus décents capables de faire du « bon travail ». La vérité,
c’est qu’ils ont irrévocablement nui à des millions – sinon des milliards – d’innocents.
Eux-mêmes et les autres
banquiers centraux du monde sont devenus les garants d’un système qui peut
être décrit comme une combine à la Robin des Bois inversée, qui prend aux
pauvres pour donner aux riches. Mais dans ce conte particulier, les « pauvres »
sont tous ceux qui n’appartiennent pas au clan des 1%.
C’est pourquoi il vous faut
comprendre ce processus de transfert de capital – comment il fonctionne, qui
en est responsable et quels dangers il présente. Si vous ne le comprenez pas,
vous en deviendrez victime. Et vous risquez bientôt de réaliser à quel point
simplement « s’en sortir » peut devenir difficile.
Réaliser que vous avez été
spécifiquement pris pour cible par un système déterminé à vous séparer de
votre capital est une première étape essentielle à l’établissement d’un plan
de protection.
Le grand
transfert de richesses
Que signifie transfert de
richesses ?
C’est bien plus qu’un simple
concept académique. Il s’agit d’une stratégie qui a déjà été utilisée à
maintes reprises par les gouvernements afin de prendre par la force le
capital du public, et de l’utiliser au bénéfice de ceux qui sont au pouvoir.
La première phase de ce
transfert de richesses est appelée répression
financière. Il s’agit d’une combine d’ingénierie financière très
efficace, dont nous avons déjà discuté sur PeakProsperity.com au fil des
années – notamment ici,
ici,
ici
et ici.
La répression financière est
adoptée lorsque les gouvernements s’accablent d’une dette trop importante (ce
qu’ils font très souvent) et se retrouvent avec très peu de moyens d’échapper
à la situation. Ils conspirent alors en vue d’utiliser l’épargne du public
pour faire sortir le gouvernement de son trou.
Voici comment fonctionne la
formule de la répression financière :
- Etape
1 : Un
gouvernement, ou une nation toute entière, s’endette de trop et se
retrouve en difficulté.
- Etape
2 : Plutôt
que de rembourser sa dette de manière honnête en réduisant ses dépenses
(méthode très impopulaire) ou en faisant défaut (plus impopulaire
encore), le gouvernement s’arrange avec sa banque centrale afin de
liquider lentement ses réserves d’obligations en imposant des taux d’intérêt
réels négatifs – tout le monde se retrouve avec des versements d’intérêts
inférieurs à l’inflation. Si votre épargne vous apporte 0%, mais que l’inflation
annuelle des biens dont vous avez besoin est de 5%, vous êtes perdant.
- Etape
3 : Mais il y
a un problème. Les taux d’intérêt négatifs ne fonctionnent pas si les
gens peuvent échapper à la répression financière en mettant leur argent
en sécurité ailleurs. Une barrière doit être montée, qui prend la force
de contrôles des capitaux et de plafonnements explicites des taux d’intérêt.
Personne ne peut désormais avoir accès à des investissements qui offrent
des intérêts positifs. Et pour empêcher les gens de cacher leur capital
sous leur matelas, les espèces peuvent être rendues illégales (d’où les
récentes allusions à une guerre contre les espèces).
- Etape
4 : Tous ceux
qui disposent d’une épargne voient leur pouvoir d’achat transféré aux
débiteurs, qu’il s’agisse d’entités publiques ou privées. Des taux d’intérêt
faibles ne signifient pas seulement une réduction des coûts du
remboursement de sa dette pour le gouvernement, mais aussi une érosion
de la valeur réelle des dettes. Le gouvernement étouffe délibérément la
valeur de l’argent que nous travaillons dur pour gagner et épargner,
dans le seul but d’échapper aux conséquences de ses emprunts imprudents.
C’est du vol, purement et
simplement. Un vol organisé. Qui affecte une majorité des gens, sans leur
consentement. Il n’est pas discutable, ou même ouvertement admis. Il est
commis délibérément dans le dos du public.
Il est commis très prudemment
par Yellen et les voleurs du FOMC. Les retraités qui ne peuvent plus survivre
de leur épargne ? Les jeunes qui ne peuvent plus se permettre de s’acheter
une maison ? Les banquiers centraux les ignorent, tout comme la misère
et la douleur sociale que leurs politiques infligent à des millions de gens.
La réduction de revenus imposée
par la répression financière de ces sociopathes a nui aux retraités, aux
personnes âgées, aux épargnants et aux jeunes. Elle a généré la plus grosse
bulle sur les actifs de l’Histoire, qui fera bientôt passer 2008 pour une
sortie pique-nique. Tout ça pour prolonger quelques temps les dépenses
hors-de-contrôle du gouvernement, et mettre toujours plus de dollars dans les
poches des banques et de l’élite.
La répression financière est la
première phase du grand transfert de richesses. Elle a déjà lieu aujourd’hui,
et perdurera encore longtemps. Malheureusement, elle se poursuivra tant que
les banques, la Fed et les politiciens pourront s’en tirer à bon compte –
jusqu’à ce que l’économie s’écroule sous la dette ou que le public appauvri s’arme
de torches et de fourches.
La classe moyenne le percevra
comme une érosion de sa sécurité financière. C’est une torture au goutte-à-goutte.
Chaque année, nos revenus et notre épargne nous permettent d’acheter moins.
Ceux qui ne comprennent pas la
répression financière sont certainement encore surpris par l’élection de
Trump. Mais si vous comprenez qu’une vaste majorité des gens ont été jetés
sous le bus aux Etats-Unis, en Europe et au Japon pour servir les intérêts de
l’élite financière, et s’accrochent encore tant bien que mal à leur mode de
vie de classe moyenne, l’élection d’un candidat anti-établissement prend
soudainement tout son sens. Ce qui se passe aujourd’hui en Europe peut s’expliquer
de la même manière.
Tous ceux qui appartiennent aux
95% les moins riches de la société sont économiquement et financièrement
sacrifiés pour faire face aux mauvaises décisions des banques centrales et
des gouvernements qui leur sont associés. Et c’est terriblement injuste. Du
ressentiment en découle, qui laisse finalement place à l’outrage. Et une fois
que nous en arrivons là, les relations sont vouées à l’échec. Les gouverneurs
et les gouvernés ne s’entendent plus, et la colère finit par atteindre le
point d’ébullition.
Mais comme je l’ai dit, la
répression financière n’est qu’une première phase. La seconde est bien plus
terrible.
La répression financière est une
manière de repousser le jour fatidique. Mais il finira par arriver, et s’avèrera
plus destructeur encore pour les forces qui auront été refoulées pendant la
période de délai.
Au cœur du problème se trouve le
fait qu’il y ait aujourd’hui bien trop de dette. Il existe des quantités
finies de biens réels dans le monde (sociétés productives, terres agricoles,
gisements de minéraux, forêts, infrastructures, chemins de fer etc.). Avec
chaque nouvelle émission de dette, les revendications sur chacun de ces biens
se trouvent multipliées.
Ce que nous risquons désormais
est d’en arriver à un point d’inflexion après lequel le monde réalisera qu’il
tient entre ses mains beaucoup de papier, mais très peu de substance. A ce
moment-là, la valeur de tous les actifs financiers – actions, obligations,
prêts immobiliers, produits dérivés – se trouvera fortement réduite.
Dans Part 2: Winning The Great Wealth Transfer, je reviens sur
le processus de réajustement et sur les aspects les plus extrêmes du carnage.
Plus important encore, j’y explique que bien que les pertes du papier seront
impressionnantes, le nombre de biens réels – usine, terres et marchandises –
restera le même. C’est leur propriété qui aura changé. Ce sera cela qui
déterminera les gagnants et les perdants.
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