Comme je l’ai déjà
expliqué, la formule « effondrement/refinancement » qui a été mise
en place à Chypre a depuis été embrassée par les élites globales.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, voici comment
la situation s’est développée à Chypre :
- 25 juin 2012 :
Chypre fait une demande formelle de refinancement à l’Union européenne.
- 24 novembre
2012 : Chypre annonce avoir trouvé un accord avec l’Union européenne, et
le démarrage du processus de refinancement dès l’examen des banques
chypriotes par les fonctionnaires de l’Union européenne (le capital
nécessaire était alors estimé à 17,5 milliards d’euros).
- 25 février
2013 : Le candidat démocratique Nicos Anastasiades remporte les
élections face à son opposant communiste anti-austérité.
- 16 mars 2013 :
Chypre rend publics les termes de son plan de bail-in : un prélèvement
de 6,75% sur les comptes de moins de 100.000 euros, et de 9,9% pour les
comptes de plus de 100.000 euros. Un jour férié bancaire est annoncé.
- 17 mars 2013 :
La session d’urgence ouverte par le Parlement pour le vote du plan de
refinancement est suspendue.
- 18 mars 2013 :
La période fériée est étendue jusqu’au 21 mars.
- 19 mars 2013 :
Le Parlement chypriote rejette le projet de bail-in.
- 20 mars 2013 :
La période fériée est étendue jusqu’au 26 mars.
- 24 mars 2013 : Les
retraits auprès des plus grosses banques du pays sont limités à 100 euros.
- 25 mars 2013 :
Les accords de refinancement sont signés. Les déposants qui disposent de plus
de 100.000 perdent 40% de leur argent déposé auprès de la Banque de Chypre,
et 60% de leur argent déposé auprès de Laiki.
Voyez à quelle vitesse les évènements se sont
succédé.
Les banques chypriotes ont fait une demande
formelle de refinancement en juin 2012. Les discussions ont duré deux mois.
Après quoi le système a basculé en un seul weekend.
Un weekend. Le processus n’a pas été graduel. Il
a été soudain, et total : une fois qu’il a été lancé, les banques ont
fermé et plus personne n’a pu accéder à son argent.
Le plus récent exemple
de recours à un bail-in a pu être observé le mois dernier au Honduras.
La banque
hondurienne qui fait actuellement l’objet d’une enquête sur le blanchiment d’argent
menée par les Etats-Unis restera fermée jusqu’à mercredi et sera ensuite
liquidée, comme l’ont expliqué lundi des représentants du gouvernement.
Banco Continental
est la huitième plus grosse banque du Honduras. Son directeur, Jaime
Rosenthal, a été inculpé pour blanchiment d’argent aux côtés de l’un de ses
fils, son neveu et un avocat interne de l’entreprise par la cour fédérale de
New York. Son neveu, Yankel Rosenthal, a été arrêté la semaine dernière à
Miami.
Les procureurs
américains pensent que les Rosenthal ont eu recours à leur réseau d’entreprises
et à leur banque pour blanchir de l’argent pour les trafiquants de drogues d’Amérique
centrale. La famille a nié les accusations.
« Toute l’épargne
des clients de Banco Capital leur sera retourné », a déclaré Roberto
Carlos Salinas, commissaire de la Commission nationale des banques et
assurances.
Le président a déclaré
que les 220.000 clients de Banco Capital auront bientôt la possibilité de
retirer au moins 10.000 dollars de leurs dépôts, et que le reste devrait leur
être reversé graduellement.
http://www.usnews.com/news/business/articles/...-remains-closed
Les activités de
blanchiment d’argent qui sont à l’origine de la fermeture de la banque ont
commencé en 2004 et ont duré jusqu’en 2015. Sur la période, aucun
avertissement n’a été donné aux clients de la banque.
Et puis du jour au
lendemain, la banque a fermé, et il est devenu impossible pour ses clients d’accéder
à leurs fonds.
Selon les déclarations
officielles, il reste suffisamment d’argent pour que tous les clients de la
banque puissent récupérer leurs dépôts. Mais ce n’est en réalité qu’une
tentative de rassurer le public. Il est impossible de déterminer si rapidement
les passifs d’une banque.
La prochaine fois qu’un
effondrement bancaire surviendra (pour des raisons d’insolvabilité ou d’activités
illégales), personne ne sera averti. Et une fois que vous vous en serez rendu
compte, vous ne pourrez plus accéder à votre argent.
Les bail-ins seront de
plus en plus utilisés au cours des prochains mois. Tous ceux qui sont
capables de réfléchir comprennent que le système global est tout aussi
fragile, sinon plus, qu’il l’était en 2008.
Rien que la
semaine dernière, nous avons pu apprendre que les banques américaines sont
assises sur 10 trillions de dollars de transactions à risque. Pensez-vous
vraiment qu’elles disposent du capital qui leur serait nécessaire si les
choses tournaient mal ?
Une nouvelle crise
approche. Et cette fois-ci, les banques centrales mettront en place des
politiques plus sévères encore.
Elles incluront entre
autres des taux d’intérêt négatifs, des carry trades sur l’argent liquide, ainsi
que sa possible prohibition.
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