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Cours Or & Argent

Le mariage: institution ou contrat?

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Publié le 23 octobre 2012
833 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Les réactions à ma dernière chronique ont été nombreuses, et plus virulentes. Preuve que le sujet déchaîne les passions. Or, la passion est une émotion, peu compatible avec la froide logique de l’argumentation rigoureuse. Cependant, je tiens à remercier les lecteurs qui se sont exprimés et répondre à leurs objections.

Beaucoup de lecteurs sont montés au créneau pour défendre le mariage, qu’ils estimaient attaqué par ma chronique. J’aimerais tout d’abord les remercier d’avoir contribué au débat. J’ai appris énormément de choses en les lisant, et leur volonté de défendre bec et ongles le mariage hétérosexuel monogame m’a donné envie de leur répondre. Même s’il me semble avoir tout dit la première fois, j’ai l’impression en effet que mes propos ont été mal interprétés.

L’union d’un homme et d’une femme

Pour guider mes réflexions, j’aimerais repartir d’une des interventions, que je reproduis ici : “le mariage est l'acte unificateur de la création d'une famille qui, dans notre espèce, se traduit nécessairement par l'union d'un homme et d'une femme”.

Ce propos me semble avant tout refléter la conception catholique du mariage: celle-ci impose en effet deux partenaires de sexe différents, et leur assigne un objectif, faire des enfants. Et c’est une très belle conception, que j’applaudis des deux mains. Notre lecteur, soit dit en passant, considère donc que l’union matrimoniale n’est légitime que si l’homme et la femme entendent fonder une famille. S’engager à vivre à deux, à être fidèles, à s’aimer et à se soutenir mutuellement ne lui semble pas suffisant pour accéder à ce saint sacrement.

Une conception sacramentale

Sacrement: le mot est lâché. Le gros problème du mariage  « républicain » actuel est qu’il transcrit dans un acte juridique – un contrat géré par le droit commun, contenant de nombreuses dispositions auxquelles les parties ne peuvent déroger – les préceptes de l’Église, obligation de reproduction mise à part. À mon sens, et c’était là ma première objection, ceci représente une contradiction flagrante avec le principe de séparation de l’Église et de l’État. En institutionnalisant le mariage catholique, l’État s’oppose de facto à la liberté de conscience: un athée, un musulman, un bouddhiste, un zoroastrien se reconnaissent-ils dans cette conception? Il est permis d’en douter. En tout cas, le musulman qui souhaite être polygame ou l’athée qui souhaite s’engager à unir son destin avec une femme sans cohabiter avec elle ne s’y retrouvera pas. Sans parler des couples homosexuels. En ce sens, le mariage, en République Française comme en Belgique, constitue une institution. En Belgique, le  pas a cependant été pris de la découpler de la conception catholique. Que la Belgique ait précédé la France en ce domaine semble même étonnant: dans mon joli royaume, l’État et l’Église sont beaucoup plus étroitement liés, notamment par l’institution de la famille royale, que dans l’Hexagone. Mais passons.


PACS, cohabitation légale et institution du mariage

Donc, le mariage est une institution. Fort bien. À la rigueur, et en mettant de côté la question de la séparation de l’Église et de l’État, il est possible de l’admettre. Cette institution confèrerait un caractère  « légalement sacré » - si j’ose dire – à l’union d’un homme et d’une femme qui tiennent à s’engager publiquement l’un envers l’autre. D’une certaine manière, la création du PACS (en France) et du contrat de cohabitation légale (en Belgique) peut alors s’envisager comme une tentative de créer à côté de cette institution un cadre contractuel destiné à unir ceux qui souhaitent s’engager autrement. D’ailleurs, dans le cas de la Belgique (car j’ignore ce que prévoit le PACS en la matière), la cohabitation légale a effectivement un effet similaire au mariage en matière successorale, qu’il s’agisse du droit de la succession ou du paiement des droits de succession.

Oui, mais...

Malheureusement, cette situation nous laisse face à un gros problème: l’État doit en principe traiter de manière égale tous ses citoyens. S’il peut leur imposer des règles destinées à rendre possible la vie en société, il ne peut  en revanche les obliger à accepter une conception particulière de la morale dès lors que celle-ci ne perturbe pas l’ordre public. Dès lors, leur imposer, pour avoir accès à l’institution du mariage, de remplir certaines conditions héritées de la conception catholique de l’union d’un homme et d’une femme est-il bien conforme à l’esprit républicain? Pourquoi refuser à celles et ceux qui ne souhaitent pas s’unir devant un prêtre, un imam, un bonze ou leurs amis réunis, d’obtenir au moins la sanction publique de leur union?

Confusion des genres

Qui plus est, l’État s’est arrogé le monopole de cette sanction publique. Il est en effet interdit à un couple de se marier religieusement sans avoir préalablement consacré cette union au civil par un mariage (et non un PACS ou une cohabitation légale). Nous restons donc dans situation où l’État entremêle le contrat (lequel ne permet même pas encore tous les cas de figure) et l’institution dans une confusion qui ne me semble guère convenir à un État démocratique qui devrait traiter de manière égale tous ses citoyens.

 

 

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Frédéric Wauters est journaliste économique indépendant et professeur de sciences commerciales et de communication à la Haute Ecole Galilée à Bruxelles. Entrepreneur (www.ex-abrupto.be), il est également essayiste et vient de publier, avec son confrère Ludovic Delory, d'un ouvrage intitulé "Retraites Plombées: comment l'Etat vole votre avenir" (plus de détails sur www.retraites-plombees.be).
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Dans cette vaste question, votre analyse est biaisée au départ, si le mariage est un simple contrat, les cosignataires ( actuellement un homme et une femme ) devraient pouvoir en choisir les clauses, de celles qui sont obligatoires aux plus particulières, mais à l'exclusion de celles jugées illégales comme dans tous les contrats.
Le choix réel est beaucoup plus restreint, et se borne principalement à la considération des apports de chacun(e)s. Comme vous le signalez rien n'est prévu pour le lieu d'habitation ( sensé être commun ) , le nombre de conjoints ( Rappel : la polygamie est encore interdite en France ), quand au(x) sexe(s) ( par nature opposé(s), pardon mais je préfère dire complémentaire(s) ) et bien d'autres variantes mineures ( qui est le chef de famille, etc ... ). Le mariage civil n'est pas un contrat, ou bien c'est un contrat léonin.

Les sacrements étant par nature "sacrés", donc d'ordre religieux et ne devant pas concerné l'État, le mariage civil n'est pas non plus un sacrement.

La vraie question serait "le mariage pourquoi ?" :
On peu vivre avec quelqu'un sans être marié, donc ce n'est pas une obligation, à mon avis la seule réponse expliquant ce besoin de mariage, c'est pour créer une Famille, là nous ne somme plus dans le contrat mais dans l'engagement réciproque et égal ( ou presque ) de deux ( pour l'instant, mais qui sait ? ) personnes et une famille pourquoi ? généralement pour avoir une descendance ( des enfants ), même s'il existe des mariages sans descendance.

Ma conclusion sans arguments religieux, est basée sur la biologie la plus élémentaire pour que des mammifères ( ce que nous sommes encore, même si nous avons trop souvent remplacé le sein maternel par du "lait maternisé" pas meilleur, mais plus pratique ) se reproduisent, il faut un mâle et une femelle ( pour ceux qui trouvent cette formulation déplaisante : Papa + Maman = Bébé ), c'est dans la Nature ( les gènes), pas dans les religions.

Surtout, n'oublions pas l'Enfant et l'intérêt de l'Enfant. Si des accidents de la vie ( décès, divorce, séparations, ... ) nous amène à la mono-parentalité et les remariages à la multi-parentalité ( couples recomposées ) les deux parents ont existé, et ont eu un lien direct.


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Ici, la confusion est aussi bien culturelle que mentale, assez considérable, mêlant religion et droit civil, sans référence à quelque organisation sociale que ce soit. De tous temps, la famille, fondée sur l'alliance d'un homme et d'une femme, a constitué la cellule de base de toutes sociétés. les religions, pour leur part, n'ont fait que renforcer et institutionnaliser cette cellule, avec assez peu de variantes depuis des siècles. En occident la civilisation ne s'en est pas mal portée, au contraire, puisque son rayonnement n'a pas été jusqu'ici trop négligeable. Vouloir abolir cette institution, en disant "advienne que pourra" des incidences "collatérales", c'est négliger ces "à cotés" que sont la filiation et tous les droits civil attachés à cette notion, successions, donations, notion de foyer et d'organisation sociale, notions de consanguinité, d'inceste, et différentes précautions sanitaires. Si les parents portent désormais de numéros, quel sera celui des frères et soeurs , cousins, cousines, oncles et tantes ( mais , s'ils sont asexués, cela divisera ces nécessités par deux, il est vrai), si tant est qu'ils continuent à exister, ce qui peut être perçu comme une intolérable contrainte. Bien entendu l'intérêt des droits de l'enfant (privé d'un père et d'une mère,avec les traumatismes observés par les dernières études, honnêtement menées sur une durée suffisantes pour interroger des adultes adoptés, en nombre, et non des candidats homosexuels en "désir" d'enfant) tel que reconnu par les peuples en général, les institutions comme l'ONU, la Cour européenne de justice, sont des facteurs non évoqués, et négligeables puisqu'il sera bientôt autorisé, par une dérive naturelle (et déjà observée dans ce genre de situation, telle la remise en cause, en catimini, des lois éthiques récentes) à des reproductions humaines artificielles pour suivre les bons conseils du professeur Aldous Huxley.
Est-ce bien démocratique d'accepter une transformation fondamentale de la société sur le simple désir d'une petite minorité ou d'un Président dont ce n'est aucunement la mission (il est vrai que pour lui la famille ne semble pas être une notion fondamentale) sans autre débat que de rapides échanges de vue en pure perte de députés "godillots" tout neufs se croyant investis d'une mission contre-civilisatrice. Certes les sondages ne sont pas toujours représentatifs, mais un nombre de plus en plus grand indiquent le désaccord profond de la population générale, et ceux menés auprès de responsables ou associations spécialement intéressées (Sécurité sociale, association des maires de France, certaines associations "gays" elles mêmes qui ne sont pas demandeurs, représentants des religions , pas seulement une), de multiples juristes, également les différentes pétitions signées par un nombre de citoyens non négligeable, s'élèvent contre cette absurdité d'un projet qui ne peut être qu'une provocation déstabilisatrice et un rideau de fumée destiné à voiler l'incapacité de nos dirigeants actuels à résoudre les vrais difficultés qui se présentent au pays. De quelles discriminations seront victimes les citoyens, sans aucun doute majoritaires, qui ne voudront pas abandonner un ordre social qui a fait ses preuves, (c'est le moins que l'on puisse dire!) et qui seront contraints par une loi qu'on pourra dire scélérate, à subir le viol de leurs convictions les plus intimes, sans recours possible à une quelconque objection de leur conscience ?
De grâce ! réfléchissons avant de jouer aux apprentis sorciers !
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Si le mariage civil occidental prend ses racines dans la mariage chrétien, il reste cependant en son cœur une expression du mariage universel. Des caractéristiques spécifiques de ce mariage -cohabitation obligatoire des époux, monogamie, fidélité sexuelle-, seule cette dernière tient de la religion car les peuples européens pré-chrétiens étaient déjà monogames et patrilocaux. Ce mariage occidental -le mariage d'amour, leg typique de la vison sentimentale chrétienne, version romantique- est d'ailleurs en situation de déconfiture si l'on regarde la dynamique des statistiques de divorce. Cette déconfiture atteste de son caractère aberrant. L'homme n'est pas fait pour vivre en tête-à-tête avec son épouse (et réciproquement) durant des décennies et c'est pourquoi il a toujours auparavant vécu à l'intérieur de la famille étendue, voire du clan, avec un certain degré de séparation des sexes et surtout une multiplicité d'individus adultes. L'homme est fondamentalement un animal tribal.
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En ce qui me concerne, votre nouvel article ne reprend en rien les arguments que je vous avais opposés dans mon commentaire associé au 1er article. En particulier rien sur le devenir des enfants. N'allez pas croire que vous avez marqué un point. Je finis par croire que vous êtes obtus
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Bien dit Bernard V !
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Voilà une rectification qui n'améliore en rien la confusion mentale attestée dans le premier article. Vous partez d'une définition du mariage donnée par un contradicteur, définition qui n'est pas en rapport avec votre thématique (Le mariage : institution ou contrat?). Mais il est vrai qu'elle vous sert dans la mesure où elle reflète cette particularité culturelle qu'est le mariage chrétien. Par un amalgame progressif, vous assimilez le mariage civil au mariage catholique (oubliant au passage que ce mariage catholique n'est pas lui-même né du néant culturel mais a pris l'héritage du mariage antique, païen donc), et dans la foulée, l'institution au sacrement. Vous oubliez encore qu'un mariage civil peut se faire avec ou sans contrat (lequel règle uniquement le domaine des patrimoines). Le mariage civil reste un engagement, ce n'est pas un contrat en lui-même. Pour pouvoir parler pertinemment du mariage et traiter de son caractère institutionnel, vous auriez dû partir de cette définition : (c'est le seul commentaire qui apportait cette notion d'institution) : "qu'est le mariage? universelle, cette institution met en scène un cérémonial chargé de symboles par lequel un homme et une femme se lient pour constituer une structure originelle de référence aux générations nouvelles et, à travers eux, deux familles ou clans s'allient et assurent la transmission de leur patrimoine (…) le mariage constitue une norme universelle. Les gens mariés sont dans la norme, les autres hors de cette norme. Et la société a toute raison de favoriser cette institution (qui n'a fondamentalement rien à voir avec les religions). Le but du mariage reste d'avoir des enfants." Qu'il soit monogame, polygame, zoroastrien ou taoiste, il reste fondamentalement identique à lui-même dans sa visée survivaliste. L'évitement du vrai débat autour de la dimension anthropologique du mariage que constitue cet article augure mal de votre bonne foi. Dommage.
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Que cet article est pertinent ! bravo à vous M. Wauters, vous résumez clairement la pensée de millions de non catholiques et même aussi de certains catholiques (plus nombreux qu'on le croit) qui pensent en effet qu'il est grand temps de découpler le mariage civil du mariage chrétien. Je pense que, avec le temps, le législateur suivra la voie que vous tracez si brillamment dans cet exposé. A moins d'être quelqu'un d'irrationnel, il est difficile de vous apporter une contradiction qui tienne la route.
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Dernier commentaire publié pour cet article
Dans cette vaste question, votre analyse est biaisée au départ, si le mariage est un simple contrat, les cosignataires ( actuellement un homme et une femme ) devraient pouvoir en choisir les clauses, de celles qui sont obligatoires aux plus particulières  Lire la suite
Idée à liste - 27/10/2012 à 06:47 GMT
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