Selon cette dépêche de l’AFP, notre ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a affirmé mardi que la pénurie de beurre, qui commence à se faire sentir en France, “ne va pas durer” car la production de lait “va remonter”…
Donc selon le principe bien connu du quand on vous dit un truc c’est l’inverse qui va se passer, je vous invite à stocker du beurre, matière qui se congèle sans problème particulier, ce qui augmente d’autant sa durée de conservation.
“Notre marché national se trouve en déficit de fourniture (…) de beurre”, a reconnu M. Travert sur Sud Radio… Sauf que c’est totalement faux. Il n’y a aucune pénurie liée à un problème de production. Aucune.
Notre problème est purement commercial et les industriels préfèrent vendre aux Chinois qui payent qu’à la grande distribution française qui ne veut pas revenir sur les prix négociés il y a déjà quelques mois.
Du coup, les industriels vont vendre ailleurs et la grande distribution, elle, refuse massivement les hausses de prix.
“Cette situation découle d'”une baisse de la collecte (de lait, ndlr) sur la période d’été, conjuguée à (une) demande très forte de pays étrangers (…) ce qui a fait monter les prix”, a-t-il expliqué…
Là encore c’est faux. Il n’y a pas de tensions particulièrement horribles sur le marché du lait, et les vaches, ce n’est pas ce qui manque dans ce pays et les cours du lait ne sont pas du tout au plus haut, et quand ils étaient plus élevés nous avions tout de même du lait… Et du beurre !
“Nous allons revenir sur une collecte beaucoup plus importante et donc je pense que les choses vont revenir progressivement dans l’ordre”, a-t-il déclaré, assurant qu'”il y aura de toute façon assez de matière première pour que les uns et les autres puissent faire leur travail”.
Le ministre de l’Agriculture envisage cependant de “saisir le médiateur des relations commerciales agricoles” au sujet des prix du beurre.
Les cours mondiaux ont flambé sous l’effet de la pénurie, passant de 2 500 euros la tonne au printemps 2016 à 7 000 euros cet été.
“Le médiateur pourrait être utilement saisi pour (…) trouver les moyens de remettre autour de la table les distributeurs et les transformateurs pour trouver un accord”, a estimé M. Travert.
“Il va falloir le faire”, mais “il n’y a pas d’ultimatum aujourd’hui”, a-t-il toutefois ajouté.
C’est tout de même malheureux de devoir sortir autant d’âneries pour mieux cacher dans un flot de mensonges la vérité.