Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Je dois vous avouer un truc… J’ai failli passer à côté mais alors quelque chose de bien mes chers amis. Il y a quelques semaines, nous étions encore 2014, je reçois un mail fort sympathique d’un camarade contrarien qui m’explique qu’il va sortir un bouquin, enfin la traduction en français d’un ouvrage écrit par un économiste grec en 2008 sur la crise économique que nous traversons… Mouais… Pourquoi pas. D’abord, j’adore les livres que j’accumule au plus grand désespoir de ma tendre épouse de façon aussi compulsive que j’entasse les boîtes de raviolis… Et puis c’est un livre d’éco, et l’économie ça me passionne donc du coup notre camarade contrarien m’adresse ce bouquin, je lis ce bouquin et je me dis tiens, faudra que j’en parle dans un édito, c’est pas mal du tout et ça apporte un autre angle de vision sur la crise et le fonctionnement de l’économie mondiale donc pas mal du tout pour faire avancer la réflexion collective. Les fêtes de Noël arrivent, je mange des huîtres, je joue le Père Noël, machin toussa et j’oublie complètement ce bouquin, mais alors totalement….
Puis vint la rentrée, la reprise, le travail, et… les élections en Grèce. Puis Syriza l’emporte, puis Tsipras nomme son nouveau ministre de l’Économie, un certain Yanis Varoufakis, et puis rien, toujours rien, ayant décidé de véritablement passer à côté… Bref, gentiment notre camarade contrarien est venu toquer à la porte de mon adresse mail et me dis juste « et le bouquin de Yanis Varoufakis que je vous ai envoyé il y a 6 semaines, vous en avez pensé quoi ? » (gentil et bienveillant le camarade sur ce coup-là).
Bon, lorsque l’information a réussi à se frayer un chemin à travers mon esprit nuageux, j’ai évidemment lâché une bordée d’injures dont je vous épargne la teneur et qui m’a valu un regard courroucé de ma tendre moitié (pas très tendre avec les grossièretés).
Alors voilà, sachez que Yanis Varoufakis, ministre de l’Économie en Grèce, a non seulement un parcours relativement atypique, original et qu’en plus c’est un garçon qui a véritablement réfléchi sur cette crise mais au-delà, pour le moment, il affiche un courage sans faille.
Nous allons détruire le système oligarchique grec !
Voilà ce qu’il a déclaré en prenant son poste au ministère de l’Économie. Tsipras, quant à lui, a dit que son équipe était prête à verser son sang pour la Grèce… Ce qui est certain c’est que les intimidations et les menaces seront la base de leur quotidien. Mais jusqu’où ces hommes auront-ils le courage d’aller ? Je n’ai pas de réponse, je pense même que leur tâche sera particulièrement difficile et périlleuse. Mais ces hommes ont la possibilité d’écrire l’histoire et de nous aider à écrire la nôtre.
Ils seront peut-être des abrutis de cocos à l’ancienne ne pensant que collectivisation ou peut-être pas. Ils seront peut-être nuls ou brillants… Je ne sais, pas et l’avenir nous le dira, mais les Grecs ont eu raison de les porter au pouvoir car pour la première fois, ils vont essayer autre chose et ce n’est pas plus stupide que de faire toujours plus de la même ânerie en espérant un résultat différent.
Le Krach de 2008 était-il programmé ?
« Tout commence en 1929, avec la Grande Dépression et son cortège d’immenses souffrances. L’absence de régulation bancaire aux États-Unis et la cupidité sans bornes des acteurs de Wall Street plongèrent le monde dans un chaos tel qu’il fallut une guerre mondiale – plus de 50 millions de morts et un champ de ruines sur l’Europe et le Japon – pour remettre un peu d’ordre dans les esprits.
Se saisissant de l’occasion qui leur fut offerte au sortir de la guerre, les États-Unis s’arrogèrent alors le rôle de maître d’œuvre de la reconstruction du monde occidental. Les ennemis d’hier, l’Allemagne et le Japon, sont désormais leurs protégés et deviennent de fait les deux piliers de leur nouvel ordre mondial, ouvrant ainsi la voie aux « Trente Glorieuses ».
Cet ordre mondial cédera cependant sous le poids écrasant des déficits américains et poussera Washington, en 1971, à suspendre la convertibilité du dollar en or afin d’assurer son hégémonie sur des bases radicalement différentes. C’est à ce nouvel arrangement que Yanis Varoufakis donne le nom de Minotaure planétaire : un ogre à la fois tuteur et cannibale de l’économie mondiale.
Portant en lui les gènes de sa propre destruction, le Minotaure planétaire tombera sous les coups de la nouvelle dérégulation bancaire aux États-Unis et de la cupidité redoublée de la finance internationale, provoquant le Krach de 2008.
Quel avenir pour le monde après le Minotaure planétaire ? Et qu’espérer de l’Europe quand l’insuffisance de ses dirigeants et les égoïsmes nationaux mènent droit à la désunion ?
C’est la question, vitale, à laquelle Yanis Varoufakis tente de répondre dans cet essai à la fois brillant, iconoclaste et palpitant. »
Biographie de l’auteur :
« Yanis Varoufakis, économiste politique, fait partie du petit nombre d’experts à avoir prédit la crise des subprimes. Ancien conseiller économique de George Papandréou, il s’est rendu célèbre en critiquant sévèrement les plans de sauvetage d’Athènes, s’attirant au passage les foudres des cercles dirigeants du pays, au point de devoir s’exiler aux États-Unis, en 2011.
Yanis Varoufakis est professeur d’économie à l’Université d’Athènes, professeur détaché à l’Université du Texas et économiste en titre au sein de l’entreprise Valve Corporation. Né à Athènes en 1961, après avoir terminé ses études secondaires en Grèce, Yanis Varoufakis part en Angleterre poursuivre des études de mathématiques et d’économie aux universités d’Essex et de Birmingham. Il enseigne dans diverses universités britanniques (Essex, East Anglia, Cambridge, Glasgow), puis pendant douze ans à l’Université de Sidney, en Australie. Plus récemment, il est devenu un ardent participant aux débats sur les crises, américaine, européenne et, en fait, mondiale qui affectent notre planète depuis 2008. Il a cofondé le site vitalspace.org. »
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Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)