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Le "non" irlandais: une chance à saisir pour remettre l'Europe sur de bons rails

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Publié le 14 juin 2008
1049 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Allez les verts ! Non, évidemment, je ne parle pas ce soir de football, ni même de la victoire des Celtics de Boston sur le parquet les Lakers, qui leur donne une sérieuse option sur le titre NBA -- quoique cela m'intéresse plus que la politique en ce moment --, mais de l'heureuse surprise irlandaise d'hier, à savoir un Non assez net au traité européen de Lisbonne. Trop confus, trop technocratique, trop porteur de menaces sur la souveraineté populaire des plus petits pays, le traité a été rejeté... Et puis, franchement, pourquoi les Irlandais ne se seraient-ils pas méfié d'un traité que les 26 autres nations ont préféré surtout ne pas soumettre à leur population, préférant des ratifications entre technocrates et politiciens professionnels ? Au nom de tous les peuples à qui des politiciens ont tenté d'imposer un replatrage maladroit d'un texte rejeté par vote populaire, merci l'Irlande !

 

Le sujet divise franchement les libéraux, comme il a divisé, déjà, l'ensemble des partis politiques en 2005. Pour ma part, j'avais voté "Non" en 2005, pour de nombreuses raisons que j'ai exposées en leur temps. Le traité "simplifié" de Lisbonne, quoiqu' arrondi au niveau de certains angles, en restait très proche, et si j'avais été consulté, nul doute que j'aurais renouvelé mon geste de 2005.

 

Les libéraux tenants du oui considèrent également que le traité est un texte assez médiocre -- aux antipodes du fantasme "ultra-libéral" décrit par l'extrême gauche --, mais qu'ils ont une sorte de dette vis à vis de la construction européenne, qui a permis de redresser un continent exsangue après guerre, et d'en éloigner durablement le spectre de la guerre. Pour cette raison, ils estiment que "faire avancer l'Europe" vaut bien quelques sacrifices.

 

J'aime l'idée Européenne, du moins celle d'un espace européen des libertés. J'aime l'idée que l'interpénétration des peuples, des économies, des cultures rende improbable l'accession au pouvoir de tyrans capables de dresser leurs populations contre les autres. J'aime la prospérité que les différentes étapes de la construction du marché européen unique a permis d'engendrer, et j'enrage lorsque certaines barrières à la libéralisation de la création de sociétés de services de niveau européen tardent à tomber.

 

Bref, je suis tout sauf un eurosceptique atavique. Mais la construction Européenne, d'abord fondée sur le développement d'une Europe des libertés, a depuis pris des chemins plus tortueux, plus bureaucratiques, chemins par lesquels des technocraties tentent de réduire la liberté de choix des individus de rechercher le bonheur par des voies qui leur sont propres. Ma dette vis à vis de l'Europe d'hier ne signifie pas que je doive donner un blanc seing pour construire "n'importe quelle Europe" demain.

 

Pour le dire plus simplement: si le traité proposé avait ressemblé à la constitution suisse, ou américaine, caractérisées par une défense sans concession des libertés individuelles et un confortement important des pouvoirs locaux, je l'aurai  soutenu sans hésiter.

 

Si le texte avait, au contraire, ressemblé à  une version soft de la constitution de  l'URSS, je n'aurais même pas eu besoin de le lire pour le pourfendre.

 

Le texte proposé se situait entre les deux. Toute la question était de savoir si les apports du traité par rapport à la situation existante  justifiaient des concessions sur les aspects qui me dérangent. A l'évidence, la réponse est non. Les bases du droit Européen sont bien posées, les institutions juridiques de l'Europe fonctionnent bien, le travail parlementaire se poursuit... Comme je l'écrivais il y a deux ans, et contrairement à ce que les partisans de "l'Europe à n'importe quel prix" affirment, l'Europe n'est pas bloquée du fait de l'absence de traité modifiant celui de Nice, qui reste pleinement en vigueur.

 

Le point qui gêne les euro-crates le plus, est la règle de l'unanimité qui aujurd'hui, bloque de nombreuses décisions. Il est certes déplorable de voir que la France ne peut pas librement fixer ses taux de TVA, mais il est également réjouissant de voir que la France et l'Allemagne, mammouths étatiques obèses (quoique l'Allemagne ait entrepris des efforts d'amaigrissement notables), ne puissent imposer leur volonté fiscale (pardon, "l'harmonisation") aux pays qui ont la décence de considérer que l'argent gagné par les individus n'est pas, par défaut, propriété de l'Etat, ou que que l'Autriche et le Luxembourg ne pourront pas se voir imposer des lois bancaires remettant en cause les fondements de leur économie.

 

Bref, si la situation actuelle n'est pas parfaite, les blocages qu'elle suscite ne se situent pas, de mon point de vue, au mauvais endroit. De fait, il vaut mieux garder les traités actuels que  d'adopter une version bien plus mauvaise, consacrant le rôle de bureaucraties non élues, et un accroissement du centralisme européen dans ce qu'il a de plus mauvais. L'Europe mérite sans aucun doute un remodelage de ses institutions, mais avant tout, elle doit retrouver, pour les peuples qui la composent, un sens qu'elle est en train de perdre, noyé dans l'inflation bureaucratique, la dictature du politiquement correct, et les pressions liberticides des pays les plus mal gérés.

 

Plutôt que d'accepter un texte médiocre par défaut, il paraît préférable d'essayer de profiter du non Irlandais pour rebâtir un projet européen, une véritable Europe des libertés. Espérons qu'un véritable projet européen libéral  pourra émerger et valablement être défendu en 2009, lors des élections continentales.

 

Vincent Bénard

Objectif Liberte.fr

Egalement par Vincent Bénard

 

Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement, crise publique, remèdes privés", ouvrage publié fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de marché pour y remédier.

 

Il est l'auteur du blog "Objectif Liberté" www.objectifliberte.fr

 

Publications :

"Logement: crise publique, remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat

Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république, bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La doc française, avec Pierre de la Coste

 

 

Publié avec l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits réservés par Vincent Bénard.

 

 

 

 

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Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org).
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