Le PRIX DE L'OR a atteint de nouveaux records dans toutes les devises mardi, défiant la hausse des taux d'intérêt réels et augmentant alors que les marchés boursiers occidentaux ont chuté. De nouvelles données avant l'élection présidentielle américaine de la semaine prochaine ont montré que l'Amérique avait un déficit commercial presque record dans les marchandises alors que les offres d'emploi dans la plus grande économie du monde ont chuté.
Au lieu d'augmenter le mois dernier comme le prévoyaient les analystes, le nombre d'emplois vacants aux États-Unis a chuté de 5,3 % par rapport au mois d'août pour atteindre 7,4 millions selon la mesure Jolts.
Il s'agit du pire chiffre depuis le Nouvel An 2021, alors que la pandémie de grippe aviaire continue de sévir.
Le déficit commercial américain de septembre s'est quant à lui creusé à 108 milliards de dollars selon l'estimation préliminaire du Census Bureau, juste derrière le record historique de mars 2022, où les États-Unis ont importé 121 milliards de dollars de plus qu'ils n'en ont exporté.
L'or libellé en dollar a bondi à 2 765 dollars l'once troy, dépassant de plus de 20 dollars le nouveau record de Londres à 15 heures, alors même que le dollar s'est encore renforcé sur le marché des changes et que le taux d'intérêt réel sur la dette publique américaine a également augmenté, retrouvant le niveau de 2,00 % sur les rendements des TIPS à 10 ans.
Ce niveau a marqué un record de près de dix ans et demi lorsqu'il a été atteint pour la première fois en août de l'année dernière.
Coïncidant avec un nouveau record historique pour le prix de l'or aujourd'hui - le 37e de 2024 à ce jour - qui a également continué à briser la relation négative de longue date entre les prix de l'or et les rendements obligataires corrigés de l'inflation, une connexion qui s'est rompue lorsque Washington et ses alliés occidentaux ont frappé la Russie avec des sanctions financières pour l'invasion de l'Ukraine à partir de février 2022, un conflit accusé d'accélérer l'inflation post-pandémique et donc le cycle de relèvement des taux des banques centrales occidentales dirigées par la Fed américaine.
La Banque de Russie a fixé aujourd'hui son prix de référence pour le lingot d'or raffiné à 8 538 roubles par gramme, soit une hausse de plus de 42,4 % pour 2024 à ce jour et plus de 1 200 roubles au-dessus du pic de Moscou pour l'invasion de l'Ukraine au début de l'année 2022.
Le prix de l'or au Royaume-Uni a augmenté de 0,8 % au cours de la nuit pour atteindre un nouveau sommet de près de 630 ¥ par gramme pour les acheteurs en Chine - le premier consommateur d'or - le prix de l'or au Royaume-Uni en livres par once a bondi à 2130 £ et l'or en euros a atteint 2655 € suite aux données sur l'emploi et le déficit commercial aux États-Unis.
Le prix du dollar australien a dépassé les 4200 dollars australiens, les investisseurs canadiens ont vu l'or atteindre les 3850 dollars canadiens, le prix du franc suisse a augmenté de 38,3 % depuis le début de l'année, dépassant les 2400 francs suisses, et le prix du yen japonais a atteint les 13 670 ¥ le gramme.
Cela représente une hausse de 83,1 % par rapport à la veille du Nouvel An.
« L'or devrait continuer à bénéficier de la baisse des taux réels », indique une note de la banque suisse et du gestionnaire du marché de l'or londonien UBS, ignorant à la fois la hausse de près d'un demi-point des rendements des TIPS à 10 ans au cours des quatre dernières semaines et l'immunité continue de l'or face à ces taux plus élevés, ajoutant plus de 150 dollars par once Troy dans ce laps de temps.
« Je m'inquiète de savoir quel risque nous sous-évaluons dans la hausse de l'or. Il s'agit peut-être de la possibilité que les rendements obligataires augmentent vraiment après l'élection », déclare Mark Cudmore, journaliste à Bloomberg, qui ne voit pas non plus la rupture actuelle de la relation à long terme entre l'or et les taux réels.
« Si l'on considère que l'or est un actif sans rendement, explique Karim Chedid, responsable de la stratégie d'investissement européenne chez BlackRock, les rendements baissent effectivement, même si ce n'est pas aussi rapidement que lors des précédents cycles de réduction des taux.
« Cela réduit également le coût d'opportunité de la détention d'or », ajoute-t-il, même si l'action réelle est opposée.
L'indice mondial MSCI des principales bourses a chuté mardi pour la cinquième séance depuis le début de la semaine dernière, tandis que les coûts d'emprunt à plus long terme ont continué à augmenter sur les marchés obligataires occidentaux, portant les rendements à 10 ans à de nouveaux sommets plurimensuels pour le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon, alors même que le prix de l'or en livres sterling, en euros et en yens a atteint de nouveaux records historiques.
