Le savon d’Alep, qui a largement par ses qualités exceptionnelles fait la réputation de cette si ancienne citée, renaît en région parisienne ! Et le savon à Alep, c’était vraiment toute une industrie et aussi une économie très florissante.
Les savonneries d’Alep produisaient beaucoup de richesse, avec un savoir-faire ancestral, c’était aussi une attraction touristique très célèbre.
Du jour au lendemain, tout cela a pris fin. Brutalement.
L’exemple syrien est très éclairant sur la fragilité des pays et nos pays sont fragiles. La paix, toujours précaire.
Mais il y a une belle histoire dans tout cela et c’est aussi une histoire d’entrepreneur. C’est ainsi que finalement, on se retrouve avec du savon d’Alep Made in France, et je trouve que ça, oui, c’est positif parce que c’est du savoir-faire, de l’histoire, du patrimoine qui sont ainsi sauvés et préservés pour tous.
« Victime collatérale de la guerre en Syrie, le fameux savon d’Alep, réputé pour ses qualités hydratantes et apaisantes, a trouvé refuge ailleurs. Comme en banlieue parisienne, où une entreprise perpétue la tradition avec l’aide d’un maître savonnier syrien.
La zone industrielle de Santeny, au sud-est de la capitale française, ne ressemble en rien au souk d’Alep, jadis remplis d’échoppes centenaires et ses caravansérails, aujourd’hui en grande partie détruit. Pourtant, un de ses bâtiments abrite depuis deux ans une fabrique de savon d’Alep, héritage d’un savoir-faire ancestral.
Dès l’entrée, les parfums de laurier et d’olivier se répandent dans les couloirs. Dans les locaux, des montagnes de pains de savon achèvent leur maturation.
Blouse blanche sur le dos, Hassan Harastani remue un mélange verdâtre dans un énorme chaudron bouillant. Avec Samir Constantini, un médecin reconverti dans la cosmétique, il dialogue en arabe.
C’est ce dernier qui a monté la société « Alepia » en 2004. D’abord en important depuis la Syrie, puis en se lançant dans la production. Son projet était de monter une fabrique de savon dans la périphérie d’Alep en collaboration avec Hassan Harastani, maître savonnier.
Mais le conflit a éclaté et presque toutes les fabriques de savons, qui attiraient des touristes du monde entier, ont été détruites.
Le savonnier et sa famille ont alors quitté leur ville en proie à de violents combats et devenue une ville martyre du conflit. « On a quitté notre pays, nos maisons, nos entreprises, nos amis… », soupire-t-il.
Avant la guerre, la région d’Alep comptait une cinquantaine d’usines. Aujourd’hui, plus qu' »une ou deux » persistent, selon lui. « J’avais beaucoup de clients en Syrie mais aussi à l’étranger, en France, en Italie, en Allemagne, dans le Golfe, en Corée du Sud, au Japon, en Chine… », se souvient Hassan Harastani.