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Le soutien à l’État providence vacille

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Publié le 06 janvier 2015
788 mots - Temps de lecture : 1 - 3 minutes
( 7 votes, 4,7/5 ) , 6 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Ce n’est pas un souhait, encore moins un rêve. Il semble que ce soit une réalité. C’est du moins ce qu’affirme le Crédoc dans une étude[1] récente.

 

Selon les auteurs de l’étude, « la solidarité envers les plus démunis n’apparaît plus véritablement comme une idée fédératrice de la société française ». Cette affirmation est étayée par des chiffres.

 

Ainsi, malgré la hausse continue du chômage depuis plusieurs années, les Français sont de plus en plus nombreux à penser que la plupart des chômeurs pourraient trouver un emploi s’ils le voulaient vraiment : 64 % ont cette opinion (+4 points par rapport à 2013). Ensuite, on observe que 44 % des personnes interrogées considèrent que faire prendre en charge par la collectivité les familles aux ressources insuffisantes leur enlève tous sens des responsabilités. Enfin, 37% des Français considèrent que les personnes qui vivent dans la pauvreté n’ont pas fait d’effort pour s’en sortir. Elles n’étaient que 25% à défendre ce point de vue en 2009.

 

Logiques avec eux-mêmes, les Français mettent en cause les politiques sociales. Pour 76 % des personnes interrogées (+ 9 points par rapport à 2013), il est parfois plus avantageux de percevoir des minima sociaux que de travailler avec un bas salaire. Les Français sont également 54 % à estimer que les pouvoirs publics en font trop ou assez pour les plus démunis, et 53 % à penser que le RSA incite les gens à s'en contenter et ne pas travailler. Ces deux derniers taux progressent respectivement de 11 points et de 7 points entre 2008 et 2014.

 

Pour les chercheurs du Crédoc, « après être restée relativement stable entre 1982 et 2009, l’opinion s’est entièrement retournée entre 2008 et 2014 au sujet des aides à apporter aux familles modestes ». La preuve ? La proportion de Français qui pensent que les aides aux familles qui ont des enfants sont suffisantes, progresse de 32 points entre 2009 et 2014, passant de 31% à 63%.

 

Les auteurs de l’étude avancent plusieurs hypothèses pour comprendre ce qu’ils appellent « le scepticisme croissant des Français quant à l’utilité du maintien du modèle social dans sa forme actuelle ».

 

La première hypothèse est que les Français sont convaincus que les caisses publiques sont vides et qu’il convient, en conséquence, de reconsidérer les aides sociales. Elles ne peuvent plus être aussi généreuses que par le passé.

 

La deuxième hypothèse est que le manque d’efficacité des politiques sociales saute maintenant aux yeux de tous. En effet, l’argent dépensé n’a pas fait baisser le chômage. Ainsi beaucoup pensent que les individus doivent se prendre en main eux-mêmes. Cela pourrait expliquer, comme vient de le confirmer l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), le franchissement à l’été 2014, du cap du million d’auto-entreprises actives.

 

Troisième hypothèse, les Français sont de plus en plus conscients que trop d’aides n’incite pas à travailler. Dans une étude[2] publiée en début d’année 2014, la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère des affaires sociales) remarquait que, depuis 2008, la population est de plus en plus nombreuse à penser que les allocations familiales et chômage ne doivent plus bénéficier à tous, mais aux seuls cotisants. Par ailleurs, l’enquête annuelle du Crédoc « Conditions de vie et aspirations » montre qu’un nombre croissant de Français (78 %) pensent qu’il convient de privilégier les aides en nature plutôt que les aides monétaires.

 

Enfin, quatrième hypothèse des auteurs de l’étude, la situation financière des classes moyennes se dégrade de façon continue depuis vingt ans, en particulier avec l’augmentation des dépenses contraintes. Elles sont ainsi de plus en plus critiques face à l’inefficacité des politiques sociales et fiscales. Pour simplifier, elles considèrent payer de plus en plus pour bénéficier de moins en moins de contreparties.

 

Pour terminer, réjouissons-nous du changement d’attitude des Français vis-à-vis des riches. En 2012, 71 % des personnes interrogées par le Crédoc approuvaient l’idée qu’il faille prendre aux riches pour donner aux pauvres afin d’établir la justice sociale. En 2014, le taux n’est plus que de 55 %, soit une baisse de 16 points depuis deux ans.

 

Avec l’arrivée des socialistes au pouvoir en 2012, les prélèvements obligatoires ont considérablement augmenté. Et les riches n’ont pas été épargnés. Pourtant, la situation économique de la France ne s’est pas améliorée.

 

Les Français sont-ils en train de comprendre que ce n’est pas la solution ?

 

 



[1] Régis Bigot, Émilie Daudey et Sandra Hoibian, En 2014, le soutien à l’État providence vacille, Crédoc, Note de synthèse n°11, septembre 2014.

[2] Une étude dont l’intitulé – « Inquiets de la montée des inégalités, les Français restent attachés à leur système de protection sociale » - est à l’opposé de celui de l’étude du Crédoc.

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On voit bien effectivement de gros changements dans l'attitude des français qui ouvrent de plus en plus les yeux...mais qui revotent pour les mêmes... Ou alors il y a un problème avec le système électoral ou tout simplement l'accès à la nationalité française ???
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"mais qui revotent pour les mêmes"

Ceux qui accordent les investitures n'ont pas changé. Leurs critères non plus.

Pour casser le système des investitures, il faut cesser avec celui de remboursement des campagnes.
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Très intéressant mais la vraie question n'a pas été posé : oui ou non accepteriez vous de payer des impôts en plus pour que d'autres vivent mieux que vous gratuitement ? Le résultat serait évident, 95% de non si on décompte les "oui" des distraits, des débiles et des socialistes. Un petit exemple pour illustrer mon propos : j'ai eu l'occasion de visiter un centre d'accueil pour SDF, rien à redire jusqu'à midi, le moment ou j'ai vu arriver les rognons en sauce. Les SDF se goinfrent quotidiennement de bons plats que je ne mange que très rarement!
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Mouais...
Difficile de hiérarchiser les besoins minima de la dignité.
Manger du caviar champagne sous un pont, avec deux sacs Tati comme tout patrimoine, c'est évidemment mieux que de manger des boîtes pour chat.
Mais un frigo vide dans une maison individuelle bien étanche et bien chauffée n'est pas satisfaisant non plus.
Classer les deux manques m'intéresse peu, chacun a besoin d'un bon toit ET d'un bon plat.
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Et la dignité ? Une chose que l'état providence n'apportera jamais.
Autrefois, on appelait les SDF des stylites ou des ascètes, il y a les sadous en Inde. Tous ceux là n'ont jamais rien coûté aux autres et sont plutôt respectés. Pourquoi les SDF ne se trouvent-ils pas un coin à la campagne pour vivre de la chasse et d'un lopin de terre ? Pourquoi ne se regroupent-ils pas en communauté et reconstruire un village abandonné pour s'entraider ? Commencer par partir à l'aventure et trouver où se poser ?
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J'en ai connu (peu), qui revenaient de loin, qui ne voyaient pas grand' monde dans leur désert français, qui ne pouvaient se payer ni bridge ni couronnes mais qui pouvaient être fiers de leurs tomates et de leur poulailler.

J'en connait un autre qui a probablement remplacé un RMi par une retraite à trois (petits) chiffres. Il est exceptionnellement feignant mais pas méchant et honnête. Il laisse sa maison tomber de toutes parts et la végétation monter sur le toits, mais il en est propriétaire. Il ne gagne presque rien mais n'a pas de dettes. En gros il est libre, dans tous les sens du terme.

Ayant un toit fixe on ne peut par contre pas les compter comme sdf.


Pourquoi un clodo parisien ne vient pas squatter en Ardèche? Mis part le montant réel des aumônes et l'éventuelle paresse, il me semble qu'il s'agisse d'espoir. Celui qui s'isole renonce à s'en sortir par les voies main Stream.

Sinon, la fin du nomadisme est base de civilisation, et il n'y a pas de civilisation qui ne s'inscrive dans les projets pluri générationnels. En l'occurrence, même s'ils n'ont plus l'âge de fonder une famille, les "colons" que j'ai vu revenir à la terre, l'ont tous fait en couple.

Les communautés comme vous évoquez existent chez Emmaüs (Abbé Pierre) mais leur but est de restaurer les hommes pour ensuite les renvoyer "réparés" dans la vie standard.
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J'en ai connu (peu), qui revenaient de loin, qui ne voyaient pas grand' monde dans leur désert français, qui ne pouvaient se payer ni bridge ni couronnes mais qui pouvaient être fiers de leurs tomates et de leur poulailler. J'en connait un autre qui a p  Lire la suite
Pâris - 07/01/2015 à 20:39 GMT
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