Suite au « succès »
des opérations de refinancement sur le plus long terme, qui n’ont rien fait
pour stimuler les prêts et tout pour générer la plus grosse bulle sur les
obligations que le monde ait jamais vu, le président de la BCE Mario Draghi a annoncé le 4 septembre une opération ciblée de
refinancement sur le plus long terme.
La BCE a pour objectif de
stimuler l’activité de prêt.
Des volumes de prêt qui ne
correspondent pas aux attentes
Voici un extrait de l’article
intitulé ECB’s Lending
Spree Short of Expectations, publié par le Financial Times.
La première
offre par la Banque centrale européenne de prêts abordables sur quatre ans n’a
pas répondu aux attentes, ce qui handicape fortement les espoirs de Mario Draghi de maintenir l’économie de la zone euro à flots
grâce à l’expansion des bilans de la banque centrale.
Les banques
ont emprunté 82,6 milliards d'euros suite au lancement de la première
opération ciblée de refinancement sur le plus long terme de la BCE, l’une des
grandes idées de nos législateurs pour raviver la reprise de la zone euro. Un
sondage mené par Bloomberg en début d’année montrait que les économistes s’attendaient
en moyenne à des demandes de prêts s’élevant entre 174 et 400 milliards d’euros.
Selon certains
analystes, ces résultats décevants pourraient faire pression sur la BCE, qui
pourrait se trouver tentée de se lancer dans une campagne d’achats d’obligations
souveraines de grande échelle, ou de quantitative easing,
avant la fin de cette année. Avec une inflation de 0,4% enregistrée de
janvier à août, la banque centrale éprouve des difficultés à atteindre son
objectif d’inflation de 2%.
Les opérations
de refinancement sur le plus long terme permettent aux banques d’emprunter à
un taux légèrement plus élevé que le taux de refinancement de 0,5% de la BCE
jusqu’en 2018, et tant qu’elles respectent les critères de prêts aux
entreprises. Les banques qui manquent à satisfaire ces critères devront
rembourser ces fonds en 2016.
La BCE est sur
le point de conduire sept autres enchères, et sa prochaine opération de
refinancement sur le plus long terme sera mise en place en décembre. Les
banques centrales espèrent que ces enchères, qui lui permettront de prêter
jusqu’à un trillion d’euro au cours de ces trois prochaines années, visent à
stimuler l’inflation et relancer l’économie de la région en intensifiant les
prêts aux petites entreprises.
Pourquoi
les opérations de refinancement sur le plus long terme ne relanceront pas l’activité
de prêt
Les banques finiront par accepter cet argent. Après tout, pourquoi ne le
feraient-elles pas ? La seule pénalité qu’elles risquent est d’avoir à
le rembourser en 2016 si elles ne le prêtent pas. Mais accepter de l’argent
et en prêter sont deux choses différentes. Pour l’instant, les banques n’en
ont même pas accepté tant que ça.
Pour une
explication plus approfondie de la raison pour laquelle les opérations de
refinancement sur le plus long terme ne stimuleront pas l’activité de prêt,
voyez cet article : ECB Pulls Out Bazooka, Cuts Rates, Buys Assets; Will this
Stimulate Lending?
La folie
monétaire moderne
Les banques
centrales devraient s’inquiéter des bulles sur les actifs et de la déflation
des actifs, et non de la déflation des prix à la consommation. Il n’en est
pas moins que les banques centrales prennent les prix pour cibles bien qu’elles
ne semblent pas capables d’atteindre leurs objectifs d’inflation.
C’est la
déflation des actifs (plus précisément les prêts qui ne peuvent pas être
remboursés à mesure que les prix des actifs baissent), et non la déflation
des prix, qui paralyse les banques. Et pourtant, en imposant un objectif d’inflation
aux prix à la consommation, elles génèrent une inflation puis une déflation
des actifs, ce qui est précisément ce qu’elles devraient éviter.
De ce point de
vue, la BCE ne peut qu’aggraver la situation. Voilà à quoi ressemble la folie
monétaire moderne.