Traduction de "The Dark Years are here" - Publi�
par Egon von Greyerz, fondateur de Goldswitzerland.com (Mattherhorn Asset
Management) et membre
du conseil d'administration de Goldbroker.com.
Dans cet article, nous allons parler des futurs effets d�vastateurs des
bulles de cr�dit, de l�impression mon�taire par les gouvernements et des
d�cisions d�sastreuses qu�ils prennent. D'ici 2011-2012, le monde fera
l�exp�rience d��v�nements tumultueux qui changeront la vie de la plupart des
gens dans le monde. Mais 2011-2012 ne sera pas le d�but d�un revirement vers
le haut de l��conomie mondiale, mais plut�t le d�but d�une longue p�riode de
troubles �conomiques, politiques et sociaux qui pourrait s��tendre sur deux
d�cennies.
Nous allons discuter des trois situations qui pourraient d�terminer le
sort du monde dans un avenir proche : L�explosion � venir du ch�mage, la
prochaine phase (et beaucoup plus s�rieuse) dans les march�s du cr�dit et,
finalement, l�effet hyperinflationniste ou inflationniste que cela devrait
avoir sur l��conomie mondiale et les investissements.
LES EMPIRES SONT B�TIS SUR LE PILLAGE, L�ESCLAVAGE ET, FINALEMENT,
L�IMPRESSION MON�TAIRE
Retournons d�abord en arri�re dans l�Histoire et analysons ce qui cr�e un
empire et la prosp�rit� qui l�accompagne.
L�Empire britannique d�buta au 17�me si�cle et atteignit son sommet au
19�me si�cle sous le r�gne de la Reine Victoria. � la fin du 19�me si�cle,
l�Empire britannique repr�sentait pr�s de 20% de la surface du globe et 25%
de sa population. Donc l�Angleterre, qui ne repr�sente que 0,5% de la surface
du globe, contr�lait un empire plus de 50 fois sup�rieur � sa taille. Alors,
avec l�esclavage et le pillage des ressources de 20% du monde, il n'est pas
�tonnant que l�Angleterre ait �t� la nation la plus prosp�re pendant
plusieurs si�cles. Mais, comme tous les empires, l�Angleterre portait en elle
les graines de sa propre destruction. Tous les empires, mongolien, romain,
ottoman ou britannique etc, en arrivent � surexploiter leurs ressources
militaires et financi�res. Ajoutez-y la d�cadence et les id�es de grandeur,
et tout cela m�ne �ventuellement � l�effondrement de l�empire.
L�Empire am�ricain, quant � lui, est l�g�rement diff�rent, �tant donn�
qu�il n�a jamais conquis le monde, quoique les �tats-Unis, au d�part, �taient
une colonie conquise aux habitants autochtones. Mais les �tats-Unis sont
intervenus dans plusieurs endroits (Cor�e, Vietnam, Afghanistan, Irak etc).
Les �tats-Unis poss�dent �galement des bases militaires dans plus de 120
pays. Au d�but, les �tats-Unis repr�sentaient une super-puissance �conomique,
bas�e sur l�esprit entrepreneurial et une machine de production assise sur
une puissance militaire formidable. Mais, avec la Guerre du Vietnam, les
�tats-Unis ont �puis�s leurs ressources et, en 1971, Richard Nixon mit fin au
standard-or, afin de pouvoir se mettre s�rieusement � imprimer de l�argent.
La phase d�impression mon�taire est normalement la derni�re �tape d�un empire
avant qu�il ne s�effondre, et c�est � ce point l� qu'en sont les �tats-Unis
aujourd'hui. Le dollar US est devenu la monnaie de r�serve internationale �
une �poque o� les �tats-Unis �taient forts �conomiquement. Mais, � mesure que
l��conomie faiblissait dans les ann�es 1960-70, ils ont trouv� une bien
meilleure m�thode pour maintenir une �conomie forte : ils se sont mis �
imprimer de l�argent qu�ils vendaient aux autres pays en �change de biens et
services. Pendant pr�s de 50 ans, ce fut la fa�on la plus intelligente jamais
invent�e pour maintenir le niveau de vie d�une nation qui se d�t�riore
�conomiquement, sans avoir � d�penser les ressources normalement d�volues �
la cr�ation d�un empire. C�est un sch�me de Ponzi qui a fonctionn� pendant
des d�cennies, mais aujourd'hui, les pays du monde r�alisent qu�ils
d�tiennent du papier sans valeur imprim� par le gouvernement US. (Il
s�agit d�une version tr�s simplifi�e de la cr�ation et de la destruction des
empires mais, n�anmoins, cette analyse est juste.)
LE GOUVERNEMENT AM�RICAIN EST DANS LE D�NI
Les �tats-Unis souffrent d�h�morragie financi�re et �conomique. Ils ont
pr�t� ou engag� pr�s de $13 mille milliards pour soutenir le syst�me
financier. Le d�ficit gouvernemental estim� pour l�ann�e en cours approche
les $2 mille milliards, soit 50% du budget. Tout cet argent engag� n�a
produit que deux choses : premi�rement, cela a cr�� de l�espoir � court terme
lequel, avec des visions illusoires de reprise �conomique, a g�n�r� une
petite correction sur le march� (que nous avions pr�dite dans notre Market
Report de janvier) et la croyance que la crise touchait � sa fin.
Deuxi�mement, tout cet argent frais pour sauver le syst�me est all� � Wall
Street et n�a rien fait du tout pour l��conomie r�elle. Tous les secteurs de
l��conomie r�elle se d�t�riorent, que ce soit la production, le ch�mage, les
b�n�fices des soci�t�s, l�immobilier, les d�fauts de cr�dit, la construction,
les d�ficits f�d�raux, des �tats, les d�ficits publics, etc.
Et que fait le gouvernement ? La seule chose qu�il sait faire... imprimer
encore plus d�argent.
C�est de la folie pure! Comment une personne intelligente
peut-elle croire que du papier imprim� puisse nous sauver d�une catastrophe
�conomique?
Si c��tait le cas, nous pourrions tous imprimer des morceaux de papier ou
se servir de billets de Monopoly pour payer dans les boutiques ou rembourser
nos dettes.
Comment les gouvernements des �tats-Unis, d�Angleterre et de la plupart
des autres pays ne peuvent-ils pas comprendre que la seule fa�on de diriger
une �conomie est de se confectionner un habit selon le tissu que l�on
poss�de? C�est pourquoi l�empereur �tait nu... parce qu�il n�y avait plus de
fil d�or pour confectionner son habit.
Jusqu�� maintenant les �tats-Unis, comme les autres pays, ont �t� en
mesure d�acheter les habits, seulement parce que le monde a �t� assez stupide
pour accepter des morceaux de papier sans valeur comme paiement. Mais cela
s'ach�vera tr�s bient�t et plusieurs pays n�auront ni habits, ni tissus.
Les gouvernements d�truisent la valeur de l�argent du peuple. Le pouvoir
d�achat aux �tats-Unis et ailleurs a d�clin� de plus de 95% ces 100 derni�res
ann�es. Cela peut acheter des votes � court terme mais, � long terme, cela
cr�era de la mis�re en masse. Et c�est ce que plusieurs pays commencent �
exp�rimenter aujourd'hui. Malheureusement, cela va empirer. Nous n�en sommes
qu�� la la premi�re phase de cette tragique histoire. La seconde phase
devrait d�buter dans les prochains mois.
�TATS-UNIS : 100 MILLIONS DE PERSONNES AFFECT�ES PAR LE CH�MAGE
Le taux de ch�mage r�el aux �tats-Unis est de 20%, soit 30 millions de
personnes. Ces chiffres sont les taux r�els, non ajust�s, calcul�s selon la
m�thode officielle qui pr�valait avant que la m�thode de calcul soit chang�e
dans les ann�es �90. Les chiffres officiels du gouvernement, surtout aux
�tats-Unis, sont constamment manipul�s pour s�adapter aux objectifs
politiques du gouvernement. Il ne faut donc pas se fier aux chiffres
officiels.
Avec un taux de ch�mage de 20% aux �tats-Unis, on s�approche d�j� des
niveaux atteints dans les ann�es �30, lorsque le ch�mage total atteignait
25%. Le niveau actuel de 20% est celui du ch�mage non-agricole, et il est
encore beaucoup plus bas que celui des ann�es 1930, qui a atteint 35%.
Vu que nous n�en sommes qu�au d�but de cette crise, nous croyons fermement
que le niveaux de ch�mage non-agricole atteindra au moins 35% d�ici quelques
ann�es.
Mais m�me ce chiffre de 30 millions de personnes sans emploi est une
catastrophe. Si on ajoute ceux qui d�pendent de ces ch�meurs, il y a
aujourd'hui plus de 100 million de personnes touch�es par le ch�mage aux
�tats-Unis. Dans les prochains mois, 3 millions de gens n�auront plus acc�s �
leur filet de protection sociale. Il s�agit de ceux qui ont �t� mis en
ch�mage dans la seconde moiti� de 2008. En incluant leurs familles, cela repr�sente
environ 10 millions de personnes qui seront dans la mis�re, sans s�curit�
sociale et sans �pargnes. Si on y ajoute les 4 millions de personnes qui
seront dans le m�me cas dans la premi�re moiti� de 2009, on arrive � 13
millions de personnes en plus, en incluant les familles, qui seront en
difficult� pour la p�riode de No�l. Il s�agit d�une catastrophe aux
cons�quences inimaginables qui affectera le tissu-m�me de la soci�t�
am�ricaine.
Les cons�quences seront sociales, politiques et financi�res, et les effets
sur l��conomie am�ricaine seront d�une magnitude substantiellement sup�rieure
� ce qu�elle fut lors de la Grande D�pression des ann�es 1930.
Rappelons-nous qu�aucun des probl�mes dans le syst�me financier n�a �t�
r�gl�; ces probl�mes ne font qu�une pause tr�s temporaire. La hausse du
ch�mage combin�e avec des r�ductions de d�penses de consommation m�neront �
la prochaine crise bancaire, qui sera beaucoup plus s�v�re que la pr�c�dente.
Le ch�mage est aussi en hausse en Europe et ne semble pas vouloir
diminuer. Plusieurs pays atteignent 10% de ch�mage avec, par exemple,
l�Espagne � 19% et la Lettonie � 16%. Mais, comme nous disons depuis un bout
de temps, des grands pays europ�ens, le pays avec les plus gros probl�mes est
l�Angleterre. Le ch�mage en Angleterre est � seulement � de 2,5 millions, ou
7%, mais on estime qu�il atteindra 3 millions d�ici fin de 2009. Une
combinaison de d�ficits gouvernementaux, d�un syst�me bancaire extr�mement
fragile et trop gros pour le pays, d�un niveau d�endettement personnel tr�s
�lev� qui ne sera jamais rembours�, et d�une bulle immobili�re qui n�en a pas
fini d�exploser, font que l�Angleterre est tr�s vuln�rable � un choc
financier majeur.
Dans les six � neuf mois � venir, le ch�mage affectera s�v�rement la
plupart des pays, incluant la Chine, l�Asie et l�Afrique. Jamais auparavant
il n'y a eu une crise de ch�mage global affectant tout le monde en m�me
temps. Cela am�nera non seulement � un d�clin massif de la consommation et
des �changes mondiaux qui engendrera une r�cession ou une d�pression
mondiale, mais cela apportera aussi la pauvret�, la famine et les troubles
sociaux.
LES BANQUIERS DIRIGENT TOUJOURS LA SC�NE
Les ma�tres du cirque financier sont les banquiers. Non seulement ils ont
engrang� les b�n�fices d�coulant de leurs produits toxiques sous forme de
bonus et d�actions � hauteur de milliards de dollars lors des 15-20 derni�res
ann�es, mais ils sont aussi les seuls b�n�ficiaires des milliards de milliards
imprim�s par les gouvernements pour sauver le syst�me financier.
Pourquoi les banquiers b�n�ficient-ils du sauvetage de leurs propres
banques? Parce que ce sont eux qui contr�lent le gouvernement, qui
conseillent le gouvernement et qui contribuent aux campagnes des politiciens.
Le retour des bonus
Et oui, plusieurs banques paient de meilleurs bonus en 2009 qu�en 2008.
Goldman Sachs devrait payer des bonus � hauteur de $20 milliards, soit $700
par employ�, et Morgan Stanley augmente de 30% sa moyenne par employ� de
$262,000, l�an pass�, � $340,000 cette ann�e. Les bonus chez JP Morgan, pour
le premier trimestre de 2009, ont augment� de 175% � $3,3 milliards et le
nouveau grand patron de RBS, la banque nationalis�e par l�Angleterre, va
recevoir un bonus de plus de 10 millions de livres! Plusieurs autres banques
paient des bonus similaires. Barclays Capital, par exemple, est en mode
d�penses massives pour recruter des cadres, en offrant des ponts d'or et des
bonus garantis de plusieurs millions de dollars.
Les banques centrales et les gouvernements du monde entier ont d�pens� des
milliards de milliards de dollars pour sauver temporairement un syst�me
financier compl�tement ruin� et quelques mois plus tard, les banquiers
gagnent � nouveau des sommes d�argent d�lirantes, dans un syst�me bancaire
qui n�a pas �t� r�par� et qui est toujours en d�faut. C�est proprement
scandaleux.
Le retour des structures toxiques
Si ce n��tait que ca... mais ils en sont revenus � cr�er des nouveaux
programmes de titrisation afin de r�duire les capitaux requis et d�augmenter
l�effet de levier. Goldman Sachs et Barclays Capital le font d�j�, et
plusieurs banques suivront. Il s�agit de ces m�mes programmes qui ont cr�� la
crise au d�part, et les banquiers jouent encore au m�me jeu. Ceci est une
attitude grossi�re et irresponsable, venant de banquiers qui n�ont rien
appris d�autre de leurs actions d�sastreuses qu�� traire le syst�me au
maximum.
Comme nous l�avons dit plus haut, aucun des probl�mes du syst�me bancaire
n�a �t� r�solu. Le syst�me se sert toujours d�un effet de levier de 25 � 50,
il est plein de dette toxique et de produits d�riv�s, les bilans de pr�ts se
d�t�riorent au quotidien, il d�tient toujours des actifs papier sans valeur
mais �valu�s � des prix fantastiques, et la plupart des banques sont dirig�es
par les m�mes banquiers qui ont cr�� les probl�mes au d�part. Pour une banque
typique, une baisse de 4% de la valeur des actifs d�truirait les capitaux
propres ... c�est ce qu�on appelle une recette
pour une catastrophe.
Pendant ce temps, les gouvernements tentent, faiblement, de pr�venir une
crise future en planifiant de nouvelles r�glementations. Mais ces
r�glementations ne s�appliqueront qu�� des probl�mes connus, historiques. Les
banquiers pourront toujours contourner les autorit�s en cr�ant de nouvelles
structures pour outrepasser les nouvelles r�gles.
L�ACC�L�RATION DU MOUVEMENT � LA BAISSE VA BIENT�T COMMENCER
La prochaine phase de cette histoire tragique commencera bient�t. Si on
compare avec les ann�es 1930, nous sommes d�j� en plus mauvaise position qu��
la m�me �tape de la Grande D�presssion. La production industrielle est pire
dans plusieurs pays. Le commerce mondial est pire, et la chute de la Bourse
est plus prononc�e qu�� la p�riode correspondante de la D�pression, et la
dette, priv�e et gouvernementale, est bien pire.
Alors, que va-t-il se passer maintenant?
- Le ch�mage fera augmenter les d�ficits gouvernementaux
Premi�rement, le ch�mage augmentera sensiblement, comme nous l�avons dit
plus haut, et le ch�mage de masse aura des r�percussions majeures sur
l��conomie. Cela fera grossir les d�ficits gouvernementaux de fa�on
substantielle. Les revenus d�imp�ts sont d�j� en baisse de fa�on alarmante
aux �tats-Unis et en Angleterre et ailleurs, mais cela va empirer. Les
d�penses gouvernementales augmenteront rapidement � cause du ch�mage massif.
Les imp�ts augmenteront, mais i n�y aura pas beaucoup de revenu � imposer. Et
si les taxes sur valeur ajout�e (TVA) ou les taxes de vente sont augment�es,
cela nuira encore plus � la consommation. De plus, les gouvernements auront �
r�aliser plus de programmes d�aide pour les pauvres et les sans-abri. Cela
m�nera � d'avantage d�impression mon�taire.
- La prochaine crise bancaire
Deuxi�mement, la prochaine crise dans le syst�me financier d�butera �
l�automne 2009 au plus tard. Vu que cela sera per�u comme un choc par tous,
l�effet sera bien pire qu�en 2008. Jusqu'� pr�sent, les banques am�ricaines
ont subit des pertes de $1,1 mille milliards. Selon des estimations
prudentes, les pertes totales seraient de $2,2 mille milliards, mais des
estimations plus r�alistes annoncent $4 mille milliards, et cela exclut tout
probl�me pouvant survenir du march� des produits d�riv�s. Dans le prochain
tour de collecte de capitaux pour les banques il n'y aura qu'un seul
investisseur - le gouvernement. Donc, il y aura plus d�impression mon�taire.
- Les gouvernements s�effondreront, d�abord aux �tats-Unis et en
Angleterre
Avec l�escalade de l�impression mon�taire, les march�s seront inond�s de
titres de cr�ance �mis par le gouvernement dont personne ne voudra, laissant
le gouvernement comme seul acheteur de sa pacotille. Les deux pays qui ont
les pires probl�mes sont l�Angleterre et les �tats-Unis, et leur situation
pr�caire �mergera en premier. Dans les mois � venir, les agences de notation
vont sans doute d�coter la dette des deux pays. Cela m�nera � un effondrement
de la valeur des bons du Tr�sor et � une mont�e rapide des taux d�int�r�ts
au-dessus de 10%. Ces taux �lev�s feront en sorte que les co�ts de
financement de la dette augmenteront exponentiellement, ce qui am�nera encore
plus d�impression d�argent et des taux d�int�r�ts plus �lev�s. Ceci est le
cercle vicieux � parfait � qui se terminera en d�pression
hyperinflationniste.
- L�hyperinflation est aliment�e par les monnaies
Cela fait plusieurs ann�es que nous disons que cette crise m�nera �
l�hyperinflation. L��mission illimit�e de titres de cr�ance �mis par le
gouvernement am�nera le reste du monde � vendre les bons du Tr�sor am�ricain
ou anglais, aussi bien que leurs dollars et leurs livres sterling. La plupart
des soi-disant experts de la finance ont pr�dit une r�cession/d�pression
d�flationniste, vu qu�ils ne voient pas la hausse de la demande, qu�ils
pensent �tre la cause de l�hyperinflation. Nous faisons partie des rares
(avec le tr�s sage Jim Sinclair) individus � comprendre que l�inflation est
un �v�nement reli� aux monnaies. L��mission illimit�e de papier, mentionn�e
plus haut, m�nera � l�effondrement du dollar et de la livre sterling. C�est
l�effondrement de la monnaie qui m�ne � l�hyperinflation. Toujours, dans
l�Histoire, chaque �v�nement hyperinflationniste a �t� caus� par
l�effondrement de la monnaie, et non par une demande exacerb�e.
Plusieurs pays, tels les �tats baltiques, certains pays de l�Europe de
l�Est et de l�Asie, feront face � de l�hyperinflation. Encore plus de pays
auront une forte inflation.
LES ANN�ES SOMBRES
Dans les mois � venir, nous assisterons au d�but des ann�es sombres. Pour
la premi�re fois de l�Histoire, il y aura une baisse synchronis�e qui
affectera toutes les nations (quoique certaines beaucoup plus que d�autres).
Ceci sera le r�sultat d'un monde, et plus sp�cifiquement le monde occidental,
ayant v�cu au-dessus de ses moyens pendant des d�cennies dans une manie de
bulles de cr�dit, d�actifs, d�immobilier, menant � la d�cadence et � une
soci�t� ayant fort peu de valeurs morales et �thiques. (�videmment,
aucune soci�t� ne reconna�t cela avant d'etre touch�, mais seulement apr�s).
Les gouvernements ont aliment� ce processus en imprimant des quantit�s
illimit�es d�argent papier, d�truisant ainsi la monnaie et le pouvoir d�achat
de la plupart des pays.
Ces ann�es sombres seront extr�mement graves pour la plupart des pays,
financi�rement et socialement. Dans plusieurs pays du monde occidental, il y
aura une s�v�re d�pression qui marquera la fin de l��tat-providence. La
plupart des plans de pension priv�s et gouvernamentaux devraient s�effondrer.
Ce sera une d�pression mondiale mais quelques pays pourront s�en tirer avec
une r�cession profonde. Il y aura de la famine, des gens sans abri et de la
mis�re qui entraineront des troubles sociaux et politiques. Cela pourrait
mener � des types de leaders gouvernementaux ou de r�gimes diff�rents.
Combien de temps dureront les ann�es sombres? Il y a un livre intitul� The
Fourth Turning, �crit par Neil Howe. Il a identifi� une figure qui se
r�p�te � chaque 80 ans. Cette figure a �t� tr�s pr�cise dans le monde
anglophile. Nous sommes � l�aube du Fourth Turning, qui repr�sente les vingt
derni�res ann�es du cycle. Selon Howe, nous sommes � l�aube d�une p�riode de
vingt ans de chambardements �conomiques et institutionnels. Une p�riode de
crise o� le tissu-m�me de la soci�t� changera de fa�on dramatique. Les Fourth
Turnings pr�c�dents furent la R�volution am�ricaine, la Grande D�pression et
la Deuxi�me Guerre mondiale. Selon Howe, cette crise sera substantiellement
plus grave, et elle durera environ une vingtaine d�ann�es.
Toutes ces choses ne repr�sentent pas de bien bonnes nouvelles, et nous
esp�rons que nous, ainsi que Howe, nous trompons au sujet de la s�v�rit� et
de la dur�e de cette crise. Mais je crains que nous ayons raison tous les
deux. Nous devons encore une fois souligner que, jamais auparavant, le monde
entier ne s�est retrouv� dans une spirale baissi�re simultan�e et dans un
�tat aussi fragile, financi�rement et �conomiquement; c�est pourquoi ces
ann�es sombres devraient �tre si d�vastatrices et durer aussi longtemps.
LES MARCH�S FINANCIERS
La Bourse
La correction de la bourse est probablement termin�e, mais il subsiste une
possibilit� qu�elle continue quelques mois. Il est important de souligner
qu�il s�agit d�une correction (nous l�avions pr�dit en janvier), et elle
m�nera bient�t � un retour de la tendance baissi�re. Sur le Dow Jones, si le
plancher de 6400 c�de, cela pourrait mener � un d�clin, de 90% par rapport �
son sommet. Presque tous les march�s majeurs se dirigent vers des d�clins
similaires. Cela peut sembler incroyable; mais souvenez-vous que le Dow Jones
a perdu 90% dans les ann�es 1930, et gardez en t�te notre discussion du
paragraphe d�en haut... cette cible n�est pas impossible.
Les plus gros b�n�ficiaires de la crise seront certaines actions de
mati�res premi�res, ainsi que les actions des mini�res d�or et d�argent.
Les bons du tr�sor
Nous avons pr�dit au d�but de l�ann�e que les taux am�ricains sur les bons
� long terme augmenteraient, et ils ont presque doubl� depuis. Mais ce n�est
que le commencement, comme nous nous attendons � ce que ces taux am�ricains
et anglais atteignent au moins les 10-15% dans les deux ou trois ans � venir.
Les taux d�int�r�ts augmenteront dans tous les pays de fa�on importante dans
les ann�es � venir.
Les monnaies
Le dollar et la livre sterling baisseront � l�automne 2009. Un peu plus
tard, l�euro faiblira aussi, vu que certains pays se retireront de la Zone
Euro.
L�or
L'or sera la monnaie qui b�n�ficiera le plus de la crise. Nous conseillons
d'investir dans l�or depuis 2002, quand nous avons vu la crise arriver. L�or
a tripl� depuis. Mais ce n�est que le commencement. Le prochain mouvement �
la hausse surviendra dans les 4-5 prochains mois, et il sera majeur.
L�or, dans le but de pr�server son patrimoine, devrait �tre d�tenu
directement par l�investisseur et stock� en-dehors du syst�me bancaire, en
son nom. D�tenir de l�or sous forme de ETF, de futures, ou d�tenir des parts
de lingots d�or auxquelles vous n�avez pas acc�s ne constituent pas un bon
moyen de pr�server sa richesse.
"Il n�y a aucun moyen d��viter l�effondrement final d�un boom
�conomique d� � l�expansion de cr�dit. La seule alternative consiste � faire
en sorte que la crise arrive plus vite, suite � un abandon volontaire de
l�expansion de cr�dit, ou plus tard, impliquant ainsi une destruction finale
et totale du syst�me mon�taire en question." Ludwig von Mises