On aurait pu
croire à une mauvaise blague ou à un canular. Rien de tel.
Alors que la zone euro risque de s’effondrer et avec elle l’Union
européenne telle qu’on la connaît, des bureaucrates
européens n’ont rien trouver de mieux que de décider
– le 16 novembre dernier – qu’il n’existe aucun lien
entre le fait de ne pas boire d’eau et être
déshydraté (et ce même si la racine étymologique
du mot hydratation vient du grec « hudôr »=eau).
Pour parvenir
à une telle décision, pas moins de 21 scientifiques auraient
été réunis à Parme par la Commission
européenne – tout cela aux frais d’États-membres
qui rencontrent pourtant de graves difficultés financières.
Pire. Les
bureaucrates européens ne se sont pas arrêtés là.
Selon le règlement
(UE) N°1170/2011 du 16 novembre 2011, directement applicable dans
tous les États membres de l’UE, Bruxelles a en
réalité interdit le fait de prétendre que
« la consommation régulière de quantités
significatives d'eau peut réduire le risque de
déshydratation ». La raison ? Une telle
« allégation » ne satisferait pas aux exigences
d’un autre règlement, le règlement (CE) n°1924/2006.
Ainsi, sous
peine de poursuites et de sanctions, il est désormais
légalement interdit à toute entreprise – qui
commercialiserait, par exemple, de l’eau en bouteille – de
mentionner que boire permettrait d’éviter la déshydratation.
À
l’évidence, le Ministère français de la
santé – comme ceux d’autres pays membres sans doute
– est en contradiction avec la logique de cette nouvelle
réglementation européenne. Ne recommande-t-il pas de boire
« souvent et en bonnes quantités », sur le site
Internet du ministère en question, notamment en période de
canicule quand le risque de déshydratation est plus
élevé?
Les recommandations du Ministère
français de la santé pour lutter contre la
déshydratation
Source :
site du Ministère
de la santé.
Non seulement,
cette nouvelle réglementation européenne n’apporte aucun
bénéfice en matière de santé (on pourrait
même affirmer le contraire), mais elle pénalise de
manière absurde les entreprises commercialisant des boissons dans
l’UE et, in fine, le
consommateur. Cette Europe-là qui pousse l’absurdité
bureaucratique à son paroxysme, mérite-t-elle réellement
d’être sauvée ?
|