Si l’on entend les déclarations de constructeurs aux projets ambitieux en matière de VÉ, on a l’impression que le monde est sur le point de faire une véritable révolution automobile et que ceux d’entre nous qui vivons à l’âge moyen vivront en réalité de voir un monde avec une architecture presque entièrement électrique. flotte. Hélas, les constructeurs avec des projets ambitieux concernant les véhicules électriques ont tout intérêt à faire de telles déclarations. Comme d'habitude, la réalité tend à être différente et ces projets ambitieux se heurtent maintenant à un défi: les coûts de recyclage des batteries.
Le recyclage des batteries attire de plus en plus l'attention des médias, précisément à cause des projets ambitieux des constructeurs automobiles internationaux, qui promettent des dizaines de nouveaux modèles EV en quelques années et des millions, voire des millions, de ventes. Pourtant, ces millions de ventes dépendent de plusieurs facteurs, dont la parité des prix avec les voitures ICE. La question du recyclage des piles pourrait compromettre cette parité de prix.
Le mois dernier, un vice-président senior de Volkswagen a déclaré à Automotive News: «Nous sommes fermement convaincus que le point de basculement est proche et que le point de basculement sera l’équité des prix». Reinhard Fischer a admis que des problèmes restaient en dehors de l'équité des prix, mais que le temps et l'exposition aux véhicules électriques les régleraient. Malheureusement, le point de basculement peut s'avérer être plus loin que ne le croit l'exécutif de VW.
Selon BloombergNEF, l'augmentation de la production de VE augmenterait considérablement la demande de matières premières pour batteries. Dans le cas du cobalt, la demande dépassera considérablement la production minière actuelle. Cette tendance fait naturellement du recyclage une alternative à l'extraction de nouvelles matières premières. Cependant, le recyclage a aussi un coût. C’est ce coût du recyclage qui pourrait gâcher les plans de parité des prix des constructeurs automobiles et c’est parce que, pour certains minéraux, cela pourrait ne pas devenir une alternative à l’exploitation minière mais bien un substitut nécessaire. Connexes: les investisseurs se débarrassent des fonds des marchés émergents alors que la guerre des échanges s'intensifie
«À un moment donné, il ne sera plus logique de chercher des matières premières, car il y a suffisamment de batteries», a récemment déclaré le directeur général d'une usine allemande de recyclage de batteries, Christian Hanisch, à Bloomberg. Le problème, note Bloomberg, est que la valeur des minéraux extraits par le processus de recyclage ne couvre pas le coût du processus lui-même. Cela signifie que le prix de vente d'un VE devrait inclure le coût du recyclage de sa batterie. Les batteries sont déjà le composant le plus coûteux des voitures électriques et les constructeurs automobiles cherchent activement des moyens de réduire leurs coûts. Au lieu de cela, ils font maintenant face à plus de coûts.
La durée de vie moyenne d'une batterie de véhicules électriques est d'environ huit ans ou 100 000 km . À lui seul, VW prévoit de produire 22 millions de véhicules électriques d'ici 2028. Selon les plans du gouvernement, 5 millions de véhicules seront encore en circulation d'ici à la seule Chine. Ce nombre devrait augmenter dans les prochaines années. En 2030, Glencore s'attend à ce que la flotte mondiale compte quelque 140 millions de véhicules électriques. Cela représente 140 millions de piles à recycler en moins de deux décennies.
L'industrie minière a été prudente avec les investissements ces dernières années, pour des raisons similaires à celles qui imposent une discipline de coûts plus stricte dans le secteur du pétrole et du gaz. Cela signifie que le recyclage pourrait devenir la seule source d'une partie des 3 millions de tonnes supplémentaires de cuivre que la production croissante de VÉ demandera chaque année, sans parler des autres métaux et minéraux utilisés dans les VÉ. Étant donné que le recyclage coûte plus cher que l'extraction minière, les coûts augmenteront également. Ces coûts plus élevés pourraient perturber la vision d’un avenir du transport entièrement électrique.
«Ce qui doit encore percoler l’industrie et les consommateurs, c’est que la fin de vie, quelle qu’elle soit, aura un coût, et cela doit être intégré dans le prix de vente», a déclaré le PDG du producteur belge de produits chimiques Umicore, Marc Grynberg, a déclaré Bloomberg. "Il y a des frais à payer."
Par Irina Slav pour Oilprice.com
