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Les douloureuses questions de gros sous

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Publié le 16 janvier 2012
906 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 7 votes, 2,7/5 ) , 2 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Les négociations à propos de la restructuration de la dette grecque (le PSI) se sont considérablement tendues, incitant Guido Westerwelle, le ministre allemand des affaires étrangères, à se rendre samedi en urgence à Athènes, officiellement pour porter un message “d’encouragement et d’espoir”… Son déplacement inopiné a en réalité pour objectif de conclure impérativement les discussions avant la réunion du 23 janvier des ministres des finances de l’eurozone, pratiquement dans une semaine.


Parallèlement un nouveau round de négociations va débuter mardi prochain à Athènes avec les représentants de la Troïka (Union européenne, FMI et BCE), afin de mettre au point un nouveau programme fiscal et de réformes structurelles, qui devra être approuvé pour que l’accord du PSI puisse entrer en application et que de nouveaux prêts d’un montant de 130 milliards d’euros soient accordés.


Le tout doit dans l’immédiat permettre à la Grèce de faire face à son échéance de 14,4 milliards d’euros du 20 mars prochain, faute de quoi elle fera défaut. Or l’accord est loin d’être conclu entre l’Institute of International Finance, qui représente les créanciers privés, et le gouvernement grec.


La discussion porte sur le taux d’intérêt des nouvelles obligations qui seront échangées avec les titres actuels. Le gouvernement allemand est en effet intervenu dans les négociations, afin de proposer un taux de 2-3% – ce qui ferait monter les pertes des créanciers de 60% à 80% – alors que les créditeurs voulaient obtenir 5%. La position allemande prend en effet en compte la diminution du nombre de créanciers prêts à se joindre à l’accord volontaire, résultant notamment du refus des hedge funds qui spéculent sur le défaut grec, en cherchant à le compenser par une augmentation de la décote supportée par les banques. L’objectif est en effet de parvenir à réduire la dette de la Grèce de 160% à 120% du PIB à l’horizon 2020, pour que le plan soit considéré comme crédible.


Ne voulant pas augmenter leur mise, les États européens reportent donc sur les banques la charge supplémentaire. Mais elles créent ce faisant un autre problème, étant donné qu’il va falloir davantage renflouer les banques grecques, grosses détentrices de la dette grecque. Le choix suivant va alors être soit d’augmenter encore les efforts demandés au gouvernement grec pour dégager les ressources correspondantes, soit d’accroître les prêts de l’Union européenne et du FMI.


Un défaut de la Grèce dans le contexte actuel est un luxe que ne peuvent pas se permettre les dirigeants européens, ni les émetteurs de CDS sur la dette grecque, mais la corde est à tous égards très tendue.


D’autres négociations financières se profilent, qui ne vont pas être plus aisées, en attendant d’observer la réaction du marché obligataire suite aux dégradations des pays européens, en particulier à l’occasion d’une émission française jeudi prochain. Elles vont avoir pour objet le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui pourrait devoir supporter des taux plus élevés – et les répercuter sur les pays bénéficiant de ses prêts – s’il venait à perdre à son tour sa note AAA, ce qui alourdirait leurs charges d’autant. La perspective de voir des investisseurs non-européens financer le FESF, déjà faible, en sortirait par ailleurs encore moins probable.


Dans l’immédiat, le verdict de S&P concernant cette notation est attendu dans les jours prochains ; John Chambers, président du comité des notations souveraines de S&P, a précisé que le FESF pourrait conserver sa note AAA, si l’Allemagne et les trois autres pays restants qui en bénéficient toujours accroissaient le montant de leur garantie pour se substituer à la France, qui l’a perdue). Une perspective immédiatement écartée par Angela Merkel. Il ne reste alors comme issue que la possibilité que les émissions à court terme du FESF (3 à 6 mois) continuent à bénéficier de la note AAA, ce qui permettrait au moins des prêts relais aux pays bénéficiant déjà des plans de sauvetage, quitte à les renouveler. En utilisant de plus en plus des bouts de ficelle.


Le montage du Mécanisme européen de stabilité (MES), désormais prévu pour être effectif en juillet prochain après des décisions inscrites à l’ordre du jour d’un sommet en mars, devrait si possible être accéléré, car il n’y aura plus que le FMI de disponible, aux moyens lui aussi limités, pour faire la soudure en attendant son lancement, les pays européens devant financer le fonds pour qu’il puisse s’engager dans des opérations de sauvetage européennes. Toujours du bricolage.


Le même problème de financement va se trouver posé avec le MES car il est prévu qu’il bénéficie non pas de garanties, comme c’était le cas du FESF, mais cette fois-ci d’un capital, dont le montant prévu est pour l’instant de 620 milliards d’euros. Une nouvelle négociation délicate va devoir être bouclée, afin de déterminer le montant du capital appelé sans attendre. Celui de 80 milliards d’euros a été évoqué dans un premier temps, mais cela pourrait être davantage afin de donner au MES une meilleure assise financière immédiate. Pour ce faire, les États européens qui le financent vont devoir emprunter sur le marché, en même temps qu’ils cherchent à diminuer leur endettement !


Les sauvetages en cours, ou le montage des instruments de stabilisation financière pour assurer les prochains, impliquent des négociations de gros sous à répétition. Mais les États européens n’ont pas les moyens de la stratégie qu’ils ont adoptée. C’est devant cette triste vérité qu’ils sont plus que jamais placés, sans vouloir ni ne pouvoir l’admettre.




Billet rédigé par François Leclerc

 

 



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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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Allez, allez. Les mêmes gouvernements qui semblent faire pression sur les banques pour leur arracher un "haircut" supplémentaire de 10% sur la dette grecque viennent de violer la BCE pour qu'elle prêt aux mêmes banques 500 milliards d'euros sur trois ans à un taux quasi nul.

Des boniments et du boneteau.

Des artifices et personne n'y voit que du feu.

Sauf que bien sur, tout ceci se terminera en Feu d'artifice !
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bien vu, ELS, j'aime beaucoup votre analyse par contre je ne crois pas au feu d'artifice final, je crois plutot a un renforcement de la zone Euro tout ce qui lui manque aujourd'hui c'est un bon outil de gouvernance democratique, cette etape une fois franchie on devrait voir naitre une zone d'influence monetaire forte au meme titre que la zone Yuan et la zone dollar (pour ce qui en restera:-))
allez, allez encore 3 ans et on sera dans la 3eme (guerre mondiale)
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Dernier commentaire publié pour cet article
bien vu, ELS, j'aime beaucoup votre analyse par contre je ne crois pas au feu d'artifice final, je crois plutot a un renforcement de la zone Euro tout ce qui lui manque aujourd'hui c'est un bon outil de gouvernance democratique, cette etape une fois fran  Lire la suite
guyfawkes - 18/01/2012 à 10:14 GMT
Note :  4  2
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