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Les droits aériens

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Publié le 31 octobre 2012
545 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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La vente de l’air est un sujet qui n’est pratiquement jamais abordé dans les débats environnementaux sur la pollution, et l’on pourrait imaginer que cet oubli est dû au fait qu’il est impossible de vendre ou d’acheter l’air. Les débats politiques récurrents sur la dégradation de la qualité de l’air témoignent toutefois de l’importance du sujet.


Lorsqu’on met de côté le discours politique, on peut noter qu’il est non seulement possible de vendre et d’acheter de l’air, mais aussi que l’air des citoyens de la plupart des pays occidentaux a déjà été vendu par leurs gouvernements respectifs. L’air a en effet fait l’objet de régulations politiques telles que le « marché des permis de pollution » ou la bourse du carbone (cap and trade system), qui permettent à certaines entreprises d’acheter les droits de pollution (SO2, NOX) ou d’émission de gaz à effet de serre (CO2) d’autres entreprises, qui préfèrent quant à elles réduire leur émissions.


Les États mettent en vente non seulement des droits de pollution mais aussi des droits de passage des avions. La Russie perçoit par exemple des droits aériens d’environ 300 millions d’euros par an pour le passage des avions civils européens. Le marché de l’air n’a donc rien de différent de ceux d’autres biens, si ce n’est qu’il est dans la plus part des pays entièrement monopolisé par les États.


Il n’existe pourtant aucun obstacle technique qui empêcherait de privatiser l’air comme c’est le cas du sol. Dans le droit romain, on trouve d’ailleurs un principe simple qui permettait déjà à l’époque de déterminer la légitimité de la propriété de l’espace aérien : a cælo usque ad centrum (« du ciel au centre de la Terre »). Ce principe a été repris au 13ème siècle par le juriste florentin Accursius (principalement connu pour ses commentaires de la codification justinienne du droit romain), puis dans le traité de droit anglais de William Blackstone (Commentaires sur le droit anglais, 1766). Selon ce principe, il revient au propriétaire du sol tout ce qui est jusqu'au ciel et tout ce qui est jusqu'au centre de la Terre. (cuius est solum eius est usque ad coelum et ad inferos).


Bien que ce principe ne soit pas reconnu par le droit français, il est encore aujourd’hui souvent utilisé, dans le droit anglais et américain, notamment dans le domaine immobilier. Plus récemment, il s’est trouvé au cœur de nombreuses affaires. L’achat des droits aériens du voisin permet ainsi de s’agrandir à l’horizontale (au-dessus du toit de l’immeuble voisin) ou, au moins de s’assurer qu’il ne construira pas d’autres étages susceptibles d’entraver la vue de la maison du nouveau propriétaire de l’espace aérien. Pour prendre un exemple récent, l’archevêché de New York s’est récemment déclaré prêt à vendre des droits aériens au-dessus de nombreuses églises, dont la cathédrale Saint-Patrick.


A la lumière de cet exemple, l’on comprend mieux que la vente et l’achat de l’air par les propriétaires du sol ne rencontre guère de difficultés techniques. Dès lors qu’il est possible de calculer des volumes et de mesurer des taux de pollution, il est tout à fait possible de vendre et d’acheter de l’air. Le marché de l’air pose en définitive un seul problème moral : pourquoi l’État s’arrogerait-il la prérogative de vendre l’air de ses citoyens ?


 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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