L’une des ironies les plus
tragiques de l’Histoire est qu’au moment où est née la liberté en Amérique,
avec l’adoption de la Constitution en 1787, au lendemain de la signature de la
Déclaration d’indépendance, le concept de liberté lui-même a été menacé par
les philosophes européens qui ont coulé les fondations de l’étatisme des
temps modernes. L’idéologie est maîtresse de l’Histoire. Les sociétés
humaines sont façonnées par les idées qui prévalent sur les grands esprits de
leur temps. Ainsi, la liberté en tant que concept philosophique est
aujourd’hui en retrait de par le monde, y compris aux Etats-Unis.
Ce recul a d’abord commencé en
France au début du XIXe siècle, en conséquence de l’influence du philosophe
Jean-Jacques Rousseau sur les penseurs de son époque. En 1900, il s’était
déjà frayé un chemin au travers de l’Europe, sous l’égide d’Auguste Comte et
de Karl Marx, et a explosé en 1917 pour donner lieu à la Révolution bolchevique
en Russie. Il s’est ensuite répandu au Royaume-Uni et en Amérique, et consume
très subtilement la civilisation occidentale depuis quatre-vingt ans.
Je perçois ce recul comme un
évènement « moderne », parce que le rejet de la liberté
individuelle n’a rien de nouveau. Il peut être observé sous une forme ou sous
une autre à toutes les époques de l’Histoire depuis le début de la
civilisation humaine, comme par exemple au travers des atrocités commises en
France par les terroristes jacobins pendant la Révolution française de 1789,
ou encore les inquisitions religieuses des XIV et XVe siècles, la stagnation
et les superstitions des Âges sombres, la chute des démocraties grecque et
romaine, les vastes Etats byzantins des Pharaons, et les efforts du peuple de
l’Israël de l’Ancien testament de désigner un roi chargé de gouverner leurs
vies.
Le désir insatiable de
collectivisme
La propension des Hommes à se
révolter contre une vie établie autour de la liberté personnelle est
profondément ancrée dans leur désir collectiviste éternel de sécurité
matérielle qui excède leur autosuffisance et de sécurité intellectuelle qui
les libère de la nécessité de penser pour eux-mêmes. A chaque fois que se
développe une civilisation, elle fleurit parce que les Hommes ont été, dans
un certain degré, libres de réfléchir aux questions intellectuelles et à
l’économie de la vie. A chaque fois qu’une civilisation décline, elle se
meurt parce que la mentalité collectiviste de l’Homme est pleinement libérée,
et en mesure d’utiliser la contrainte de l’Etat pour dicter la vérité et
redistribuer la productivité, afin d’obtenir quelque chose en échange de rien
au travers de l’expropriation des autres.
Il y en aura toujours parmi
nous qui haïront la liberté. C’est la raison pour laquelle Jefferson et les
grands penseurs du XVIIIe siècle nous ont dit que « le prix de la
liberté est une vigilance éternelle ». Il existe quelque chose au plus
profond des hommes et des femmes qui les pousse naturellement à rechercher la
liberté avec enthousiasme, ou à la rejeter avec affront. C’est inscrit dans
leur ADN. Il est vrai que nous soyons tous, dans une certaine mesure, le
produit de l’éducation que nous a donné notre famille, de notre enseignement
et de notre culture ; mais ces facteurs ne sont qu’un déterminant de
l’homme ou de la femme que nous devenons. L’autre déterminant nous est inné.
Nous sommes programmés non seulement par notre éducation, mais aussi par la
nature. Malheureusement, cette vérité est méprisée par les intellectuels des
temps modernes. Dans les esprits des érudits d’aujourd’hui, nos chemins sont
tracés par l’« environnement » de nos premières années, et le
« code génétique » avec lequel nous sommes nés n’est d’aucune
importance.
La programmation
naturelle
Je suis, en revanche, d’avis
que la modernité se soit gravement trompée, et ait établi une image déformée
de la personnalité humaine en se basant sur une fausse représentation de la
génétique, de la physiologie, de l’idéologie, de la philosophie et de la vie
elle-même. Comme le célèbre physicien, Henry G. Bieler, l’a une fois dit,
« votre carcasse est un indice de votre caractère ». La physiologie
humaine, l’endocrinologie et l’héritage génétique sont de puissants
déterminants de ce que nous recherchons et de ce que nous devenons. En tant
qu’humaines, nous sommes forgés par la nature et par notre éducation. En
conséquence, nos convictions politiques ne naissent pas seulement de ce que
nous avons appris à l’école.
Certains Hommes sont
naturellement programmés pour préférer moins de liberté. Ils appartiennent à
deux catégories fondamentales – ceux qui souhaitent gouverner et ceux qui
souhaitent être gouvernés. Ils naissent en étant naturellement prédisposés à
accepter une existence de dominance gouvernementale. La liberté, le
laisser-faire et l’autosuffisance leur sont désagréables, et le seront
toujours. Même si on leur apprend les bénéfices et la propriété morale de la
liberté tout au long de leur jeunesse, ils rejettent inconsciemment ces
vérités, et cherchent toujours à justifier leur soif de pouvoir sur les
autres, ou leur soif de soumission à d’autres. Ils sont par nature des
ennemis de la liberté.
Ces Hommes sont
continuellement attirés vers une société de collectivisme. Ils ne considèrent
bien évidemment pas l’approche qu’ils recommandent comme une forme
d’esclavage. Ils se confortent dans l’idée que l’Etat-monstre pour lequel ils
travaillent assidument est « nécessaire à la justice », que
« la liberté ne fonctionne plus à l’heure d’aujourd’hui », et que
« le capitalisme est antédiluvien ». Les forces physiologiques qui
les poussent vers l’oblitération de la liberté ne sont pas reconnues par leur
esprit conscient. Mais elles s’y trouvent depuis le début. Jefferson et les
Pères fondateurs ont tenté de nous y préparer.
Ces « ennemis de la
liberté » prennent le dessus sur notre société à la manière de germes
sur une blessure de guerre. Beaucoup de patriotes pensent, comme moi, que les
pires de ces germes ont été, au cours de ces vingt-cinq dernières années,
Barack Obama et Hillary Clinton. En revanche, aussi virulents et traitres
qu’ils aient pu être, ils ne sont que deux des nombreux pathogènes qui nous
nuisent aujourd’hui.
Voici dix des plus dangereux
pathogènes qui demandent aujourd’hui plus encore de collectivisme aux
Etats-Unis :
Paul Krugman - Professeur d’économie à l’Université de
New York, et chroniqueur du New
York Times. Krugman, âgé de 63 ans, est aujourd’hui le plus
important chroniqueur libéral aux Etats-Unis. Il a travaillé au MIT, à Yale,
à Princeton et dans d’autres universités, et est l’exemple parfait de ce qui
ne va pas avec le concept économique keynésien et son endossement d’un
étatisme accru. Orwell ne le savait pas, mais en écrivant son livre 1984,
il a raconté la vie d’hommes comme Krugman – de maîtres du sophisme adeptes
d’une fausse idéologie, désireux de gouverner leurs semblables au travers
d’un gouvernementalisme arbitraire et monstrueux.
Chuck
Schumer - Sénateur
libéral de l’Etat de New York depuis dix-huit ans, ayant précédemment
travaillé à la Chambre pendant dix-neuf ans. Il n’a jamais eu de travail à proprement
parler, et a été élu à l’Assemblée de l’Etat de New York à 25 ans, à sa
sortie de l’université. Sa vision du monde est la manifestation moderne du
corporatisme de Mussolini, c’est-à-dire le fascisme économique. A ses yeux,
le gouvernement représente le Salut non seulement des Américains, mais de la
race humaine dans son ensemble. Il a capitulé face aux banques de Wall Street
et aux magnats bancaires qui le soutiennent à l’approche de chaque élection
et qui, en retour, apprécient grandement son corporatisme. Il est un
machiavélique qui a su maîtriser la logique de l’étatisme aussi bien qu’Il
Duce a maîtrisé le pas d’oie.
Nancy
Pelosi – Membre
du Congrès californienne et chef de la minorité à la Chambre, cette
pourvoyeuse de poison législatif est l’une des femmes politiques les plus
puissantes de l’Histoire des Etats-Unis, et pour toutes les mauvaises
raisons. Elle n’a jamais posé les yeux sur un programme gouvernemental qui
n’est pas parvenu à la faire saliver. Elle vient d’une famille politique et
est amoureuse de la politique depuis son enfance. Elle a été élue au Congrès
en 1987 au cœur du royaume de la folie libérale, San Francisco. Connue pour
son trop-plein d’énergie, elle méprise ses vacances pour se concentrer sur sa
mission obsessionnelle de transformation des Etats-Unis en une utopie
collectiviste. Elle a soutenu le Patriot Act, ne cesse de demander
l’interdiction des armes à feu, et a fièrement imposé Obamacare aux
Américains en difficulté. Les patriotes comptent les jours qui les séparent
de sa retraite.
Ben Bernanke – Directeur de la Réserve fédérale
entre 2006 et 2014. Il a fait ses études à Harvard et au MIT, et est captivé
par la déclaration faite par Keynes en 1936 selon laquelle « le
capitalisme a atteint sa maturité » et requiert désormais un Etat
omniprésent accompagné d’une banque centrale dotée de copieuses quantités de
devises fiduciaires pour alimenter le moteur de l’inflation, sans laquelle le
marché s’effondrerait dans le primitivisme. C’est la raison pour laquelle
Bernanke a injecté des trillions de dollars d’assouplissement quantitatif sur
le marché en 2008 plutôt que de laisser l’économie se débarrasser de la dette
et du mal-investissement. Les erreurs idéologiques de Keynes dominent
Bernanke et l’établissement étatiste d’aujourd’hui. Le péril économique dans
lequel se trouvent aujourd’hui les Etats-Unis ne pourra pas être résolu tant
que les acolytes keynésiens ne seront pas relégués au cimetière de l’Histoire
avec les avocats de la société pour la promotion de la thèse de la Terre
plate.
Rachel Maddow – Hôte de l’émission télévisée Rachel Maddow Show sur
MSNBC et opposée à l’idée de gouvernement constitutionnel limité. Elle est
intensément partisane, et est le testament du fait que les médias grand
public américains sont corrompus par la vision gauchiste. On dit souvent que
le cinéma reflète la santé ou la détérioration de la société. La même chose
peut être dite des médias. Leurs personnalités et les idéologies que
transpirent leurs programmes sont le reflet de la société que nous forgeons.
MSNBC, CNN et les autres grandes chaines sont truffées des germes du
gauchisme. Rachel Maddow en est l’une des plus létales.
Cass Sunstein – Proche conseiller du président
Obama, nommé au Bureau des affaires règlementaires et de l’information. Il a
enseigné le droit à l’université de Chicago pendant trente ans. Il est un
auteur prolifique d’ouvrage sophistiqués qui s’opposent tous à la liberté,
tels que The Second Bill of
Rights: FDR’s Unfinished Revolution and Why We Need It More than Ever,
et a cherché tout au long de sa carrière à imposer la « justice
sociale » aux Américains au travers d’un gouvernement toujours plus
impérialiste. Il a revendiqué son soutien pour toujours plus d’infiltration
gouvernementale dans les affaires privées des citoyens, groupes et
entreprises, et se présente comme un défenseur des libertés humaines de la
manière la plus orwellienne qui soit. Il pense fondamentalement que les
hommes, les femmes et le marché devraient être contrôlés par de « sages
élites » aux commandes d’un Etat paternaliste et omniprésent.
Arianna Huffington – Femme d’affaires et écrivaine
glamour gréco-américaine, elle a fondé le très influent Huffington Post. Née en Grèce en
1950, elle a émigré aux Etats-Unis en 1980, a adhéré à une politique
républicaine traditionnelle et épousé l’élitiste millionnaire, Michael
Huffington, membre républicain du Congrès de 1993 à 1995. Mais son
républicanisme n’a pas duré. En 2000, Arianna avait embrassé tous les aspects
du libéralisme. Elle est le parfait exemple du génie des médias dépourvu de
convictions philosophiques, ce qui explique pourquoi il lui a été si facile
de se tourner vers le gauchisme après avoir compté parmi les conservateurs.
Son opinion intellectuelle est certainement plus motivée par la
« popularité » que par le « principe ».
Bill de Blasio – Maire de New York City et strident
défenseur de la cause libérale, depuis le contrôle des loyers jusqu’à
l’expansion des aides sociales, en passant par la naturalisation des
sans-papiers, le mariage homosexuel et les impôts progressifs. Il a fait ses
études aux universités de New York et de Columbia. Après ses études, il est
parti dans le Nicaragua et s’est engagé à soutenir les sandinistes
socialistes. Le gauchisme est né en lui à la manière de prédation dans un
vautour. Les factions multiculturelles de New York ont trouvé en lui leur
champion de la confiscation gouvernementale. Et il ne fait aucun doute qu’il
cherche à utiliser son tremplin municipal pour se présenter aux
présidentielles de 2020.
John Podesta – Ancien chef de cabinet du président Bill
Clinton, conseiller du président Barack Obama et directeur de la campagne
d’Hillary Clinton en 2016. Il est l’opérateur politique ultime de la gauche,
actuellement directeur du Centre américain pour le progrès, un groupe de
pensée libéral de Washington, et membre du Podesta Group, une firme de
lobbying représentant de grosses corporations telles que WalMart, British
Petroleum et Lockheed Martin. Il parle la langue de la liberté, mais ses mots
relèvent plus de la charlatanerie cérébrale que des idées des Pères
fondateurs. Son esprit est aux prises avec le jargon stratégique du
gradualisme du gros gouvernement, autrement dit du fabianisme.
Maureen Dowd – La princesse journalistique de
l’étatisme aux Etats-Unis, chroniqueuse pour le New York Times ; elle est l’une des
collectivistes les plus subtiles, et aussi les plus sinistres. Elle est
suffisamment intelligente pour convaincre les forces politiques des deux
côtés de l’hémicycle. Mais pour ceux qui comprennent comment l’idéologie
détermine la vision du monde de tout un chacun, Dowd est indubitablement une
sympathisante gauchiste. Ayant reçu le Prix Pulitzer en 1999 et été élue
femme de l’année par le magazine Glamour en 1996, elle articule savamment les
images de la politique, de l’économie et de la culture américaine pour ses
loyaux lecteurs. Son écriture habile lui confère le pouvoir de séduire les
amoureux de littérature tout en dissimulant son gauchisme dormant.
Purger les ennemis de
la liberté
Tous nos problèmes découlent
aujourd’hui de l’idée marxiste et keynésienne selon laquelle le capitalisme
est diabolique, et qu’il a, pour reprendre les mots de Keynes, « atteint
sa maturité » en 1929 et devrait désormais être remplacé par un Etat
bienveillant et puissant chargé de guider les forces économiques de la vie.
Les dix personnes citées plus haut sont de véhéments défenseurs de ce concept
économique tragiquement erroné.
Une telle vision du monde est
évidemment absurde. Il n’existe rien de tel qu’une maturité du capitalisme.
Le capitalisme pourrait exister à jamais si les hommes et femmes étaient
simplement libres d’innover, de rêver et de construire à leur guise. Penser
comme le fait la gauche, c’est décréter que la liberté est une valeur qui
prend de l’âge et peut être abandonnée si tel est notre désir. C’est une
proposition honteuse ; qui revient à dire que la musique, l’amour et
l’héroïsme pourraient être exclus de nos vies. La vie ne peut être vécue sans
vérités éternelles. La liberté est l’une de ces vérités. Les dix personnes
mentionnées ci-dessus sont des ennemis de la liberté. Elles la pensent
dépassée. Notre salut réside en la purge de ces traitres de la liberté et de
tous ces autres qui pensent comme eux.