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Les équilibristes toujours plus haut

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Publié le 12 octobre 2010
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

A Washington, la conclusion qui vient d’être apportée aux multiples réunions et assemblées qui se sont tenues à propos de la situation monétaire internationale tient en une seule consigne : les 187 Etats membres du FMI l’ont appelé « à approfondir son travail », par la voix de son Comité monétaire et financier international, qui a conclu: « Nous avons hâte d’examiner de nouvelles analyses et propositions au cours de l’année prochaine ». Ce ne pouvait être plus maigre.


Dans la grande tradition des discussions qui n’aboutissent pas, les propositions ont fusé à propos du meilleur cadre possible pour que celles-ci aboutissent plus tard. Pour les uns le FMI, pour les autres le G20, pour les derniers le G7+1 (la Chine). Le FMI l’a emporté, qui avait la préférence des Américains puisqu’ils le contrôlent de fait.


Timothy Geithner, le secrétaire d’Etat au Trésor américain, s’est chargé de donner une explication de texte : « Le FMI doit renforcer sa surveillance des politiques de taux de change et des pratiques d’accumulation des réserves ». Il a ajouté « … une accumulation excessive de réserves à l’échelle mondiale entraîne des distorsions graves sur le système monétaire et financier international, et inhibe le processus international d’ajustement [entre les taux de change] ».


Pour mémoire, la Chine avait au 30 juin dernier les plus grandes réserves en devises du monde, soit 2.447 milliards de dollars, ce qui représente près de 30% des réserves mondiales. Mais on voit mal comment, dans le cadre de la nouvelle donne et de la croissance qu’ils connaissent, les pays émergents pourraient cesser d’accumuler des réserves. Ni comment le FMI pourrait y faire obstacle.


Les grands principes ont bien entendu été réaffirmés  : « il faut retrouver les fondamentaux » a déclaré George Osborne, le ministre britannique des finances. La question est de savoir comment, dans un contexte où de plus en plus de pays interviennent pour influer sur le cours de leur monnaie, au premier rang desquels figurent les Etats-Unis, quoiqu’ils en disent. Le marché a-t-il encore son mot à dire dans ces circonstances ? Quels seraient donc les taux de change optimum, si celui-ci n’est pas en mesure de les établir ? Qui en décide alors  ?


Les Chinois auront finalement fait preuve de plus de flexibilité que les Américains, à bien lire les déclarations de Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque populaire de Chine. Il exclut une réévaluation massive du yuan – « une thérapie de choc » – mais admet un processus progressif par étapes. D’autant que tous les analystes ne partagent pas l’estimation américaine d’une sous-évaluation du yuan de 20 à 40%.


En réalité, tout comme les Américains, les dirigeants chinois sont confrontés à un redoutable problème intérieur, qui leur laisse peu de marge de manoeuvre. Leurs exportations représentent 40% de leur PIB et ils ne pourraient pas brutalement réorienter leur activité économique vers le marché intérieur, sans créer une véritable crise sociale en raison de la fermeture de nombreuses usines qui en découlerait. Ils ne seraient pas davantage en mesure de réinjecter, comme ils l’ont déjà fait, une nouvelle masse de crédits via les banques pour stimuler une relance interne, alors qu’ils peinent à contrôler la bulle financière qui s’en est suivi.


Les Américains viennent pour leur part d’enregistrer d’exécrables nouvelles à propos de l’emploi : si le taux officiel de chômage est de 9,6%, le taux réel avoisine 17%. Les dernières mauvaises prévisions de croissance économique publiées par le FMI confirment par ailleurs que cette pente ne va pas pouvoir être remontée.


La Fed poursuit de son côté ses discussions internes – qui transparaissent maintenant presque ouvertement – témoignant de la grande indécision qui y règne. Celle-ci porte en premier lieu sur l’efficacité de la dernière arme dont dispose la Fed pour favoriser une relance économique, la planche à billet. Ce que le Financial Times a traduit en remarquant que la Fed « s’aventurait dans l’inconnu ».


La situation est à ce point contradictoire que l’un des effets des mesures préconisées par Tim Geithner – si elles devaient être appliquées – serait de restreindre le financement de la dette américaine grâce aux acquisitions chinoises, car leurs surplus commerciaux diminueraient. Les effets d’une réévaluation du yuan sur une hypothétique relance de l’économie américaine étant rien de moins qu’évidents par ailleurs.


Au vu de ce qui a été décidé à Washington, c’est à dire rien, tout le reste du monde n’a plus qu’à prendre son mal en patience et s’accommoder des soubresauts monétaires. Pour, sans l’ombre d’un doute, continuer de résister tant bien que mal à l’appréciation des monnaies résultant de l’affaiblissement du dollar.


Stoïques, les Européens ne s’engageront pas sur ce chemin. Officiellement en raison d’une orthodoxie qui sied si bien à la BCE – on n’intervient pas sur les marchés des changes – car elle n’en a d’ailleurs pas le mandat. Pratiquement parce qu’elle sait que cela serait en pure perte.


La machine est en marche qui dirige les pays développés vers une récession larvée, quand ils n’y sont pas déjà, et va affaiblir la croissance économique des pays émergents. Jusqu’où faudra-t-il que la situation se tende pour que le FMI aboutisse dans l’approfondissement de son travail ?



Billet rédigé par François Leclerc

 

Paul Jorion

pauljorion.com

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).


 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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