Le bureau des statistiques de la
BCE a publié aujourd’hui ses chiffres relatifs à Target2.
Ils reflètent une
intensification des fuites de capital en Italie et en Espagne.
Une majorité des pays majeurs
sont représentés ici.
En Italie, le solde de Target2 a
atteint un record historique à la baisse de -326,9 milliards d’euros en
juillet. Il s’agit au minimum d’un sixième record mensuel consécutif pour l’Italie,
dont la situation pourrait s’aggraver depuis le deuxième trimestre de 2015.
En Espagne, le solde de Target2
a atteint -313,6 milliards d’euros, contre -337,3 millions sur l’année 2012.
Discussions autour de
Target2
Aucune discussion quant aux
problèmes de la zone euro ne serait complète sans que soit mentionné Target2,
une abomination créée par les fondateurs de la zone euro, et l’un des défauts
fondamentaux de la devise unique.
Target2, qui signifie Trans-European
Automated Real-time Gross Settlement System, reflète les fuites de
capital depuis les pays « Club Med » du sud de l’Europe (Grèce, Espagne
et Italie) vers les banques du nord de l’Europe.
Pater Tenebrarum, du blog Acting
Man, nous en fournit un exemple facile à comprendre : « L’Espagne importe
des produits allemands, mais aucun produit espagnol n’est acheté par des
partis privés allemands. La seule chose qui est échangée est donc une reconnaissance
de dette envoyée par une banque commerciale espagnole à la Banque d’Espagne en
retour du financement nécessaire à ce paiement. »
C’est très différent d’un prêt
automobile obtenu auprès d’un concessionnaire ou d’une banque. Dans le cas de
Target2, les banques centrales garantissent cette reconnaissance de dette.
Target2 couvre également les
retraits de fonds depuis des dépôts personnels dans un certain pays en vue de
les déposer auprès d’une banque d’un autre pays. La Grèce en est un bon
exemple, et les conséquences ont été des contrôles de capital.
Si l’Italie ou la Grèce décidait
de quitter la zone euro et de faire défaut de son solde Target2, les autres
pays membres devraient couvrir ce défaut en fonction de leur poids dans la
zone euro.