Lénine est
supposé avoir qualifié les apologistes et les défenseurs
aveugles de l'Union soviétique qui existent dans les
démocraties occidentales "d'idiots utiles". Pourtant,
même Lénine serait probablement surpris de voir à quel
point ces idiots utiles ont pu mener leur esprit partisan - y compris
à notre propre époque.
La famine
créée par Staline en Union soviétique au cours des
années 1930 a tué plus de millions de gens que n'en a
tué Hitler avec l'Holocauste - et la famine créée par
Mao en Chine a tué plus de millions de gens qu'il n'en mourut en URSS.
Cependant, non seulement nous entendons aujourd'hui très peu de
choses, voire rien du tout, sur ces deux catastrophes atterrantes du monde
communistes, mais on en a très peu parlé dans les démocraties
occidentales quand elles avaient lieu. En fait, beaucoup d'idiots utiles ont
nié que de telles famines se produisaient en Union soviétique
ou en Chine.
Le plus
célèbre de ces idiots fut le correspondant à Moscou
du New York Times, Walter Duranty, qui reçut un prix
Pulitzer pour avoir raconté aux gens ce qu'ils voulaient entendre,
plutôt que ce qu'il se passait réellement. Duranty affirmait
à ses lecteurs "qu'il n'y a pas de famine ou de disette véritable,
et qu'il n'est pas vraisemblable qu'il y en ait". De plus, il mettait
les comptes rendus contraires sur le dos "de fabriques de rumeurs"
porteuses d'un biais antisoviétique.
C'était des
décennies après les faits, avant la première
étude universitaire sérieuse sur cette famine, écrite par
Robert Conquest de l'Institut Hoover, toujours
défini comme "de droite" dans les cercles politiquement
correct. Toutefois, quand les propres statistiques soviétiques sur les
morts de la famine furent finalement publiés, sous Mikhaïl Gorbatchev,
elles montrèrent que le nombre véritable des morts
dépassait même les millions estimés par le Dr. Conquest.
Les statistiques
officielles des morts de la famine chinoise sous Mao n'ont jamais
été publiées, mais des estimations bien
documentées dépassent les 20 millions de gens. Et pourtant,
même ici, il y eut les mêmes négations narquoises des
sympathisants et des compagnons de route occidentaux que lors de la famine
soviétique précédente. Un "expert"
célèbre de la Chine écrivait : "Je ne vois pas de
personnes mourir de faim en Chine, rien qui ressemble aux vieilles
famines." Aussi horribles que furent les famines pré-communistes,
elles ne tuèrent jamais autant de monde que la famine de Mao.
Aujourd'hui, même
après l'évidence de ces famines artificielles massives du monde
communiste, après les révélations de Soljenitsyne sur
les goulags et après les horreurs des camps de la mort du Cambodge,
les idiots utiles continuent à nier ou à minimiser les effroyables
tragédies humaines des dictatures communistes. Ou sinon ils commencent
à établir une équivalence morale, comme Eleanor Clift, rédactrice à Newsweek et
experte à la télévision, l'a fait lors de la controverse
sur Elian Gonzalez, quand elle a dit :
"Être un enfant pauvre à Cuba peut être sur plusieurs
points mieux qu'être un enfant pauvre à Miami, et je ne veux pas
condamner leur mode de vie aussi facilement."
Apparemment, la dictature
totalitaire est juste un mode de vie, comme de porter des sandales et des
colliers ou comme utiliser la médecine des plantes. Il ne semble pas
venir à l'esprit d'Eleanor Clift de se
demander pourquoi les pauvres à Miami ne prennent pas des embarcations
de fortune avec leurs enfants dans un effort désespéré
de gagner Cuba.
Elian Gonzalez et sa mère
ne furent que les derniers de millions d'individus à avoir fui les
dictatures communistes au péril de leur vie. Certains ont
été tués par balles en essayant de franchir le mur de
Berlin et des centaines de milliers de "boat people" ont
été noyés en essayant fuir le Vietnam communiste que
beaucoup d'idiots utiles célébraient au même moment
depuis les démocraties libres. Parmi ceux qui réussir à
fuir l'Union soviétique pour l'Ouest durant la Seconde Guerre
mondiale, nombreux est ceux qui furent renvoyés par les
autorités américaines, à l'exception de ceux qui
préférèrent le suicide au retour.
Et, cependant, rien de tout
ceci n'a vraiment été compris pour une très grande
partie de l'intelligentsia occidentale. Les capitalistes de l'Ouest ne sont
d'ailleurs pas à l'abri d'un tel aveuglement. Le propriétaire
des Baltimore Orioles a
annoncé qu'il n'engagerait pas de joueurs de base-ball s'étant
enfuis de Cuba, parce que ce serait une "insulte" envers Castro. Le
magnat de la télévision Ted Turner a sponsorisé une
mini-série sur la Guerre froide qui a régulièrement
adopté la ligne de l'équivalence morale.
Les instructions de Turner
à l'historien responsable de cette série étaient de
renoncer à tout "triomphalisme", ce qui voulait apparemment
dire ne pas dépeindre le triomphe de la démocratie sur le
communisme. De nombreux chercheurs qui se sont spécialisés dans
l'étude des pays communistes ont critiqué les distorsions de
cette mini-série dans un livre récemment publié et intitulé
"Le documentaire de CNN sur la Guerre froide : questions et
controverse" [CNN's Cold War Documentary: Issues and Controversy], édité par Arnold Beichman.
Pendant ce temps, cette
mini-série, avec son équivalence morale, est diffusée
dans les écoles américaines de tout le pays, comme pour
transformer nos enfants en idiots utiles du futur.
Traduction :
Hervé de Quengo
Article
tiré de The Jewish World Review (numéro
du 1er septembre 2000), également disponible sur Newsmax.com
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