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Cours Or & Argent

Les intérêts pourront-ils un jour être remboursés ?

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Publié le 21 janvier 2015
1518 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Un lecteur m’a récemment demandé ainsi comment, au sein d’une économie basée sur le crédit, les intérêts pouvaient être  remboursés :


« 

Je me demandais s’il vous serait possible de commenter ce qu’a dit Bill Gross  ici :


« Une économie de marché libre dépend d’un niveau de crédit en constante expansion. Sans crédit additionnel, les intérêts des passifs déjà émis ne pourraient plus être remboursés sans la vente d’actifs existants, ce qui nous mènerait à un cercle vicieux de déflation de la dette, de récession puis de dépression.


Pour dire les choses simplement, si le crédit a besoin de s’étendre de 4,5% par an, alors les secteurs privé et public combinés doivent créer approximativement 2,5 trillions de dollars de dette par an pour rembourser les intérêts en souffrance ».




Voilà qui semble parfaitement corréler avec la réalité, mais les implications en sont épatantes. Il semblerait que la valeur des actifs doive grimper au taux du prêt original plus paiements d’intérêts. Cela signifie aussi qu’il y aura un jour un renversement brutal lorsque le dernier prêt remboursable sera accordé et que le système ne sera plus en mesure de s’élargir. J’ai toujours pensé que le niveau de dette atteindrait un jour un plateau pour s’y maintenir, mais selon Gross, ce ne serait pas possible.


Si le système que nous avons requiert une création d’intérêts chaque année (sous la forme de nouveaux prêts), il semble qu’il soit la définition parfaite d’une combine à la Ponzi.


Avez-vous connaissance des raisons mécaniques pour lesquelles les paiements d’intérêts doivent être créés par la création de nouvelle dette ? Il est bien entendu possible que vous ne tombiez pas d’accord avec Bill Gross, mais puisqu’il en connaît sans doute plus long que tout homme au sujet du fonctionnement de la dette, je suppose que vous adhérez à son point de vue.


Je suis certain que vous recevez un grand nombre de requêtes, mais cette question est si fondamentale que je vous en serai extrêmement reconnaissant si vous preniez le temps d’y répondre dans un article ».


Ma réponse


Mathématiques exponentielles


Nous sommes dans une situation difficile aujourd’hui précisément en raison des prêts de réserves fractionnaires et des politiques inflationnistes des banques centrales, qui ne semblent pas comprendre les ramifications de long terme des mathématiques exponentielles.


J’ai déjà couvert ce sujet auparavant. Pour plus de détails, je vous prie d’en référer à Money as Communication: A Purposely "Non-Educational" Fallacious Video by the Atlanta Fed.


Le crédit dans un monde garanti par l’or


Il n’y a rien de mal à étendre le crédit à des fins productives. Si nous avions un dollar garanti par de l’or à hauteur de 100%, sans FDIC, les mauvaises dettes disparaîtraient instantanément.


Les taux d’intérêts seraient relativement bas pour les entreprises à faible risque, et élevés pour les entreprises à haut-risque. Ce sont les prêteurs (des déposants qui acceptent de prêter de l’argent) qui assumeraient ce risque.


Pour ce qui concerne les entreprises à haut-risque, certains projets devraient rencontrer le succès, d’autres non. C’est dans la nature des choses.


Plus important encore, aucune quantité d’argent déposée sur un compte ne pourrait courir un risque sous un système garanti par l’or. Il n’y aurait pas non plus de besoin mathématique d’expansion exponentielle du crédit.


Les prêts immobiliers sur trente ans pourraient même ne pas exister, mais cela ne poserait aucun problème.


La déflation (qui apparaît naturellement en raison de la hausse de productivité) apporterait la stabilité des prix que recherchent aujourd’hui les banquiers centraux.


Mais nous ne vivons pas dans ce monde.


Mathématiques du monde fiduciaire


Nous vivons malheureusement dans un monde fiduciaire, et non dans un monde où le dollar est garanti par l’or. Nous avons un système de prêt fractionnaire, qui présente d’importants déséquilibres en matière d’échéance. Les banques empruntent à découvert et prêtent à la vente. De quoi générer un désastre.


Grâce à l’encouragement des banques centrales de taux très bas, le crédit est hors-de-contrôle. Les prêts qui ont été accordés ne peuvent plus être remboursés. Les sociétés zombies improductives  ne survivent que parce qu’elles peuvent se rouler dans la dette tout en l’élargissant. Les dettes sans engagement représentent désormais 50% de la nouvelle dette.


Pire encore, les salaires réels diminuent en raison des politiques inflationnistes des banques centrales, dans un monde qui dépend aujourd’hui plus du travail des robots que de celui des Hommes.


Les lois sur le salaire de base, Obamacare, les politiques fiscales du Congrès, les politiques de taux d’intérêt de la Fed, les syndicats publics et les politiques inflationnistes du gouvernement poussent de plus en plus de sociétés à se tourner vers les robots.


Quelque chose devra finir par céder.


Les mal-investissements et les problèmes d’une dette illimitée


J’ai demandé à mon ami Pater Tenebrarum, du blog Acting Man, de se pencher sur la situation. Voici ce qu’il en a écrit :


Les taux d’intérêts  ne sont rien de plus que des prix futurs inférieurs aux prix actuels. Les intérêts sont au départ un phénomène non monétaire. Dans le système de réserve fractionnaire, il est devenu possible d’élargir la monnaie et le crédit. La raison pour laquelle l’iceberg de la dette a pu prendre de telles proportions est la baisse des taux d’intérêts à laquelle nous avons assisté depuis plus de trente ans. Nous en sommes aujourd’hui à un point critique, parce que les taux d’intérêt ne peuvent désormais plus tomber plus bas. La possibilité de refinancer la dette existante indéfiniment pour en faire baisser le prix n’est plus.


La taille de la dette ne fait aucune importance si cette dette est utilisée à des fins productives et peut s’auto-liquider. Imaginez que vous ayez une société qui emprunte 200 millions de dollars à 3%. Si vous utilisez cet argent pour produire des biens qui ont une marge nette de 6%, le remboursement de votre dette et de ses intérêts ne vous pose aucun problème.


Mais la dette qui pèse aujourd’hui sur le système est un « poids mort » qui ne produit absolument rien. La dette des gouvernements n’est en quelque sorte que la réflexion de dépenses passées. Les fonds ont été entièrement consommés. Il en va de même pour la dette des consommateurs, mais ces derniers disposent au moins de revenus liés à la production (leur travail génèrera de la valeur dans le futur). Les revenus du gouvernement ne reposent que sur la production des autres, ce qui n’est pas nécessairement approprié.


Dans le monde de la dette des entreprises, qui pourrait en principe être considérée productive, de trop nombreux investissements ont été entrepris alors qu’ils n’auraient pas dû l’être, puisque les calculs économiuqes ont été falsifiés par l’impression monétaire. La dette qui a servi à financer le capital de mal-investissement est elle-aussi un poids mort, bien que cela ne puisse devenir évident que plus tard.


La situation est donc la suivante : le service de la dette va désormais grimper à chaque fois que la dette totale augmentera, puisque les taux d’intérêt sont au plus bas. Puisque le marché du crédit a perdu 60 trillions de dollars aux Etats-Unis, il deviendra de plus en plus difficile de produire la valeur ajoutée requise par le service de cette dette. Beaucoup pourront se trouver tentés d’entrer une combine à la Ponzi similaire à celle mise en place par le gouvernement. De nombreuses sociétés ne pourront survivre qu’en faisant défaut de leur dette lorsqu’elle arrivera à échéance.


Il n’en est pas moins que les calculs de Gross puissent être un peu trop simplistes. Après tout, si vous êtes un créditeur et recevez intérêts et capital, la monnaie ne se déplace que de A à B. Elle est toujours là, elle n’a fait que changer de mains. Le problème, c’est que les banques centrales croient en l’inflation comme en un remède à l’endettement et à la « stabilisation » des prix.


Dans une économie de marché libre, les prix ne sont pas stables, ils baissent. Les intérêts sont assez peu élevés, et chaque dollar  peut au fil du temps être échangé contre plus de biens et services.


Nous nous dirigeons aujourd’hui vers toujours plus d’expansion. Bien entendu, le coût du service de la dette devrait augmenter, et la création de capital n’est plus garantie. Nous pouvons déduire cela du fait que de plus en plus de dette soit ajoutée pour chaque dollar de croissance du PIB. Gros a raison. Il y a un problème. Et ce problème, c’est la bulle qui se développe aujourd’hui. Une telle bulle requiert en effet une accélération constante de la dette et de la masse monétaire pour continuer de gonfler.


Il me semble que le système actuel se rapproche de plus en plus du gouffre.


Au bord du gouffre


  • Le Japon est au bord du gouffre
  • L’Europe est au bord du gouffre
  • La Chine s’en rapproche dangereusement
  • Et tel est le cas des Etats-Unis


Personne ne peut prédire quand un pays finira par y tomber, mais les finances exponentielles, les combines à la Ponzi et les taux d’intérêts zéro suggèrent que nous n’ayons pas longtemps à attendre. Comme je l’ai déjà dit, une crise monétaire globale nous attend au prochain tournant.

 

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Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur l’or, l’argent, les monnaies, les taux d’intérêts et les politiques monétaires affectant les marchés mondiaux.
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