Marc Faber nous a mis en garde
contre l’arrivée d’une nouvelle crise financière, qui s’avèrera pire encore
que celle de 2008. Comme il l’a expliqué à Bloomberg TV, le petit jeu des
banques centrales, qui se prennent pour des messies à jeter de l’argent
depuis des hélicoptères, ne se terminera pas bien.
Marc Faber
Selon Faber, « il est impossible
de faire croître une économie en distribuant simplement de l’argent aux gens »,
et les « assouplissements quantitatifs pour le peuple » ne
reviennent qu’à « jeter de l’huile sur le feu ».
Faber est intéressant, se moque
des politiques monétaires des banques centrales et du FMI, et rit de l’absurdité
de la récente déclaration faite par Lagarde, selon qui l’économie du monde s’en
tirerait moins bien encore sans les taux d’intérêt négatifs :
« … ils diront toujours
que s’ils n’avaient pas fait ceci ou cela, la situation serait bien pire. Ils
ne peuvent pas le prouver. De mon point de vue, il aurait mieux valu laisser
la crise, même celle survenue en 2000, suivre son cours, afin d’empêcher le
développement de la bulle colossale sur le crédit qui nous a ensuite mené
vers une crise plus sévère encore. Ils refont encore une fois la même erreur
aujourd’hui. »
Selon Faber, le crédit, en
termes de pourcentage de l’économie globale, a « fortement augmenté »
depuis 2007.
« Une majorité du
crédit concerne le transfert de paiements, ce qui est très mauvais pour la
structure de croissance économique de long terme, parce que ce crédit permet
au gouvernement de gagner en importance et d’adopter toujours plus de
régulations. Et je peux vous assurer que, parce que je fais partie du secteur
financier, je parle à des gens qui en font eux-aussi partie. Tous passent la
moitié de leur temps à remplir des formulaires pour des agences de régulation. »
Les crises financières de 2000
et 2008 auraient pu mieux se terminer si les banques centrales n’étaient pas
intervenues. Faber nous met en garde contre les politiques à la sauce « hélicoptère
Ben » :
« Les magiciens des
banques centrales parviennent toujours à concocter une nouvelle solution
miracle, et les taux négatifs que nous avons aujourd’hui, pour la première
fois tout au long de l’Histoire humaine depuis Babylone, ne se termineront
pas bien. Je peux vous l’assurer. Quant à savoir comment la situation se
terminera, je n’en suis pas certain. Les banques ont encore des munitions.
Elles peuvent encore faire appel à hélicoptère Ben. En d’autres termes, elles
peuvent vous envoyer, à vous et à M. Bloomberg comme à n’importe qui, un
chèque de 10.000 dollars. Mais ce serait là comme jeter de l’huile sur le
feu. L’économie s’en trouvera-t-elle améliorée ? C’est là toute la
question. Sur le long terme, nous n’en tireront aucun bénéfice. Il est
impossible de faire croître une économie en distribuant de l’argent aux gens.
Mieux vaut avoir le moins de
politiques possible. Nous avons tous appris à l’époque que le marché libre et
le système capitaliste sont les meilleurs allocateurs de ressources qui
soient, et nous avons aujourd’hui la pire distribution de ressources possible,
parce que le gouvernement décide comment elles sont allouées, et élargit
continuellement ses interventions. J’ai commencé à travailler en 1970. Dans
les années 1970 et au début de 1980, les banques centrales n’étaient jamais
mentionnées dans les discussions. Elles sont depuis devenues une sorte de
messie, tout le monde observe ce qu’elles font et, d’après-moi, elles n’auront
sur le long terme aucun impact quel qu’il soit. Peuvent-elles influencer les
marchés sur le court terme ? Oui, mais pas dans la direction qu’elles
désirent. »
Faber a récemment expliqué à
GoldCore lors d’un webinaire qu’il ne vendrait jamais son or, qu’il en achète
plus chaque mois, et estime que le stockage de son métal à Singapour soit la solution la
plus sûre.
L’entretien de Faber
avec Bloomberg (datant du 18 mars 2016) peut être visionné ici.