Les pauvres nippons ! Ils se prennent régulièrement des typhons, des
tremblements de terre, et même des tsunamis avec des accidents nucléaires…
Et vous savez ce que font les Nippons ? Ils décident de passer à l’achat
sur la dette française.
De vous à moi, je crois que c’est un signal très fort de vente.
Si les Nippons achètent, surtout, vendons-leur tout !!
Non, ne m’accusez pas de « nipponphobie ». Je n’ai rien contre
les Nippons !
Redevenons sérieux deux secondes, et je vais vous expliquer pourquoi le
fait que les Japonais achètent de la dette française, ce n’est pas forcément
une bonne nouvelle ni pour eux ni pour nous !
Au Japon, les rendements c’est 0 !
Cela fait des années que les taux d’intérêt sont maintenus au plus bas par
la Banque centrale japonaise, la BoJ (Bank of Japan). Il faut dire qu’avec
plus de 250 % de dettes sur PIB, mieux vaut que les Japonais ne payent pas
trop d’intérêts sur leur dette.
Le problème c’est que quand les taux sont à zéro, vos placements
rapportent… 0 aussi ! Le rendement de vos placements, c’est le taux payé par
les États moins les commissions de gestion des banques.
Voilà pourquoi les placements ne rapportent rien aux épargnants japonais.
Logiquement, les Japonais, qui font marcher leur planche à billets à toute
vitesse, cherchent du rendement ailleurs.
Et où trouvent-ils du rendement dit « garanti » ? En France pardi !!
Ce mécanisme ne vous rappelle rien ?
C’est avec ce genre de stratégies financières un peu bidon et de courte
vue que les Allemands, dont les taux étaient à zéro, sont allés chercher du
rendement en… Grèce. Enfin, pas les Allemands, les banques allemandes pour
être plus précis.
Les banques françaises ont d’ailleurs fait exactement la même chose, je ne
dénoncerai personne, mais cela a coûté quelques milliards à pas mal de nos
établissements.
L’idée du siècle est donc toujours la même : on va chercher le rendement
là où il se trouve en croisant les doigts pour que tout se passe bien.
Quand l’appât du gain prend le pas sur l’analyse fondamentale de risque,
alors les problèmes ne sont jamais loin. Il se passera la même chose pour les
Japonais et leurs banques que ce qui est arrivé pour les banques européennes
en Grèce.
Sauf que, en France, avec la crise des gilets jaunes, il semble que le
problème de consentement à l’impôt vient de sauter à la figure de nos
mamamouchis.
Si la France ne dispose plus de la capacité à augmenter les impôts sans
déclencher une révolution, si la France ne peut plus battre monnaie puisque
ce pouvoir a été confié à la Banque centrale européenne, et que la France ne
peut pas baisser ses dépenses sans déclencher le mécontentement de tous les
bénéficiaires de la dépense publique, alors il n’y a plus qu’à s’installer
confortablement, un verre de bon vin à la main, et contempler notre faillite
se faire.
Il ne faut jamais acheter de la dette d’un pays qui ne dispose plus de la
capacité de battre monnaie. C’est assez simple à comprendre. Un pays qui peut
imprimer autant de billets qu’il le souhaite ne peut pas faire faillite. Sa
monnaie peut perdre de la valeur (relativement aux autres), mais il ne peut
pas faire faillite !!
Enfin, surtout ne disons rien et refourguons tous nos fonds euros et
autres bonnes obligations du Trésor directement aux Japonais qui pensent que
l’on va les rembourser hahahahahahahahahahahahahahaha… Pauvres nippons !
L’État français vient de trouver un pigeon pour remplacer les gilets jaunes.
Pas sûr que cela dure aussi longtemps avec les Japonais.
Les investisseurs japonais viennent tout de même d’acheter pour près de 3
600 milliards de yens sur les 10 premiers mois de l’année, soit environ 28
milliards d’euros, un montant qui ne représente rien de moins que la moitié
des émissions nettes de dettes de cette année. Cela va sans doute baisser sur
les deux derniers mois de l’année.
Bercy aura peut-être même du mal à boucler les fins de mois.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend
inévitables les révolutions violentes » (JFK)