L'économie
mondiale se trouve aujourd'hui à la porte de grands changements. Une
crise se profile en Europe, qui risque de fractionner le continent en
deux blocs opposés. Alors que les dirigeants se confrontent les
uns contre les autres dans un
jeu à enjeux élevés, le reste du monde regarde,
impuissant, le naufrage du navire se produire lentement mais surement.
Les
dirigeants politiques des deux côtés de l'Atlantique ne
parviennent pas à saisir la fragilité de l'ordre mondial
actuel et ne comprennent pas les forces qu'ils sont en train de
déchainer. Un parallèle peut être ici établi
avec la situation politique qui existait à la veille de la
Première Guerre mondiale. A l’époque, la majeure
partie des dirigeants européens n'était pas résolue
à poursuivre le chemin de la mort et de la destruction. Toutefois,
ces hommes ordinaires ont été largement tenus en
captivité par des idées nationalistes délirantes et
un système complexe d'alliances et de traités dont les
conséquences logiques n’avaient pas été
envisagées jusqu’au bout.
Il
en est résulté une situation où un seul assassinat a
suffi à plonger le continent dans un bain de sang.
Bien
que nous ne soyons pas au bord d'une guerre mondiale, les dirigeants
d'aujourd'hui sont néanmoins actuellement confrontés
à des conditions économiques et financières d'une
dimension similaire. Confrontés à des problèmes
économiques qu'ils sont incapables de comprendre et à des
problèmes politiques qu'ils ne sont pas disposés à
démêler, ils espèrent résoudre les
problèmes existants en injectant des quantités toujours
plus grandes de papier monnaie dans leurs économies. Et tout comme
les dirigeants avant la Première Guerre mondiale n’auraient
pas pu prévoir la perte massive de vies humaines qui était
la conséquence de leurs actions, c'est aussi le cas des leaders
mondiaux actuels, aveugles
aux conséquences de la création monétaire
effrénée et à la nécessité urgente d’une
libéralisation des marchés.
A
la grande frustration des hommes politiques, la profusion actuelle de création
monétaire ne produit pas les résultats souhaités. Au
lieu de cela, le chômage reste élevé et les prix
immobiliers continuent de stagner dans la plupart des régions du
monde, dévastant le moral des consommateurs. Les entreprises, face
à la baisse de la demande des consommateurs, à l’envolée
des impôts et aux incertitudes réglementaires, maintiennent leurs niveaux d'embauche
à un rythme tellement lent que le nombre de chômeurs de
longue durée continue de croître.
Les
dirigeants de notre monde keynésien regardent avec une panique
à peine déguisée leurs politiques de pas cher et d'argent
facile ne produire aucun effet significatif. L’assouplissement
quantitatif a perdu sa crédibilité publique au point d’être
devenu politiquement dangereux aux Etats Unis. Malgré cela, les banques
centrales keynésiennes telles que la Banque d'Angleterre réfléchissent
à augmenter l’impression monétaire pour encourager
les prêts aux entreprises et aux consommateurs. Dans son discours de
politique annuelle du 14 Juin, Mervyn King, le gouverneur de la Banque
d'Angleterre a dit que, "les signes de détérioration
des perspectives, en particulier dans les marchés mondiaux, indiquent
qu’il faut envisager un nouvel assouplissement monétaire."
Pendant
ce temps les autres banques centrales comme la Fed et la Banque centrale
européenne ont eu recours à des formes
déguisées de Quantitative Easing comme leurs opérations
« Twist » ou LTRO, et ont réduit la qualité
des titres qu'ils acceptent à titre de garantie. Mais en
dépit de tout la
récession rampante continue.
La
seule réponse des banques centrales aux problèmes
économique est de déverser encore et toujours plus de
monnaie dans le système.
Et de la même manière que les généraux
de la Première Guerre mondiale ont continué à
commander des offensives frontales, et ce même après qu’il
ait été prouvé que ces offensives étaient
meurtrières et inutiles, les politiciens d'aujourd'hui continuent
à injecter de la monnaie fiduciaire dans les lignes de front.
Donc,
dans un tel environnement, quel conseil donner aux investisseurs ?
Beaucoup
achètent des métaux précieux. Ils font cela pour se
couvrir contre l'inflation et à se protéger de la dévaluation
des monnaies. Cela dit, comme les besoins en liquidités augmentent
en période de récession, il est probable que beaucoup de métaux
précieux seront vendus dans les mois qui viennent pour obtenir des
liquidités, ce qui pèsera sur leur prix.
En
conséquence, les perspectives à court terme pour l'or et
l'argent restent volatiles, ce qui reflète l'incertitude politique
chronique. À plus long terme, cependant, le potentiel de hausse de
l’or et de l’argent reste intact au fur et à mesure
que les intervenants se rendront compte que la reprise promise ne viendra
jamais et que la récession se transforme en
dépression. La panique politique qui s’ensuivra
et les craintes d'un effondrement du système monétaire exacerberont
ensuite la demande de ces actifs qui sont considérés comme
des valeurs refuge.
En
période de récession, le cash est roi. Mais lorsque le
pouvoir d’achat de la monnaie s’effrite ou s’effondre,
l’or prend le trône. L’incompréhension des
mécanismes économiques et monétaires par les hommes
politiques va mutiler l’économie mondiale pour longtemps et
met en risque le système monétaire international. Les investisseurs ont donc
tout intérêt à regarder de plus en plus vers les
métaux précieux comme un moyen raisonnable de
protéger leurs actifs.
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