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Les petits dysfonctionnements de l’Éducation Nationale

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Publié le 31 mars 2015
1328 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Par Baptiste Créteur et h16

L’actualité chargée, tant sur le plan bêtement politique que, plus triste, sur le plan aérien, aura sans doute détourné un peu l’attention de l’énorme scandale qui secoue maintenant le pays : on découvre, effaré, qu’un directeur d’école a commis une série de viols sur des enfants de la classe de CP dont il avait la charge. Neuf enfants, entre six et sept ans, auraient été victimes de ce pédophile.

C’est bien sûr, une histoire sordide et rien que ces faits justifient que la presse s’empare du sujet. Mais c’est aussi un terrible scandale, parce que ces viols auraient pu être évités.

En effet, à mesure qu’on en apprend plus sur ce directeur, on découvre qu’il avait déjà été condamné pour détention d’images à caractère pédopornographique il y a cinq ans, en 2008. Manifestement, cette condamnation, absolument pas anodine, n’a pas définitivement écarté l’individu d’activités le plaçant en responsabilité d’enfants. Rassurez-vous cependant, le problème, comme souvent, vient des autres et en l’espèce, de l’institution judiciaire qui n’aurait pas informé les autorités éducatives du pays. Pour Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale,

Il semblerait que l’Éducation nationale n’ait pas été informée de cette condamnation.

Oups. Vraiment, c’est ballot. Cela peut revenir à dire que la Justice ne fait pas son travail exactement comme elle le devrait. Ici, insérez immédiatement un petit couinement sur le manque de moyens, et vous brosserez un tableau assez réaliste. Il n’empêche qu’il semble assez peu complexe de faire savoir aux autorités de tutelles, après une telle condamnation d’un directeur d’école, que celui-ci ne peut plus occuper un autre poste qu’administratif, loin des enfants. Problème de fax ou e-mail défaillant ? Allez savoir.

Alternativement, difficile d’oublier que l’Éducation Nationale merdouille avec brio dans sa partie aussi. Mener quelques vérifications de base sur le personnel d’une institution censée assurer le bon développement des futurs citoyens est apparemment hors de portée de l’Éducation Nationale, qui a apparemment d’autres priorités avec les 63 milliards d’euros dont elle dispose annuellement. Pour le coup, le manque de moyen ne pourra servir d’excuse.

Et puis, n’écartons pas l’hypothèse, de plus en plus raisonnable, qui consiste à imaginer que ces deux institutions ont royalement merdé toutes les deux, de concert, bras-dessus, bras-dessous, et dans cette décontraction qui caractérise finalement ceux qui n’en ont absolument rien à carrer.

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Ces éléments, on le comprend, forment la base de la réflexion de tout parent qui se demande maintenant dans la gueule de quel loup il envoie ses enfants. Seulement voilà : au-delà de celles-ci et des constatations que quelques timides politiciens et discrets journalistes pourraient évoquer, il semble que tous, parents, politiciens, journalistes et responsables de l’Éducation nationale compris oublient un peu vite un facteur déterminant de la situation actuelle.

En France, l’instruction est obligatoire, et la carte scolaire l’est finalement tout autant, aussi réformée soit-elle. Très concrètement, cette carte empêche les parents de choisir l’école de leur progéniture. Et toujours aussi concrètement, l’État a donc envoyé des enfants directement entre les mains d’un pédophile qui avait déjà été identifié comme tel.

Rassurez-vous là encore, tout ceci n’est au plus, toujours dans la bouche de la ministre, qu’un « dysfonctionnement » :

Il a été condamné en juin 2008, juste avant les vacances scolaires. À cette date, il avait obtenu un changement d’académie et il s’est aussitôt mis en congé parental, puis en arrêt maladie jusqu’en février 2011. Et quand il a repris ses fonctions, il a changé d’école tous les ans.

Sapristi, un petit dysfonctionnement, et voilà que depuis 2011, un condamné pour pédophile va d’école en école sans que des vérifications de base soient effectuées à quelque moment que ce soit… À moins, bien sûr, que ces changements ne lui aient été imposés pour couvrir un comportement douteux ou des faits gênants – oh, qu’imaginez-vous là ? Eh bien disons qu’il est difficile, maintenant, de passer sous silence le fait que, depuis les révélations de la semaine dernière, les parents d’au moins quatorze victimes potentielles de plus se sont manifesté, venant de l’école où les faits ont été découverts mais aussi d’autres écoles où il a exercé ses fonctions – et potentiellement commis ses méfaits.

Sapristi, on dirait un chapelet de petits dysfonctionnements !

Au passage, difficile aussi d’oublier que son passé n’a été vérifié ni par l’Éducation Nationale, ni par le Parti Socialiste, pour lequel il avait été candidat aux municipales en février 2008 (quatre mois avant sa condamnation) et en juin 2014 (six ans après). Ni par le SNUIPP, syndicat enseignant de gauche dont il était adhérent et membre actif.

Les journaux se font fort discrets sur ces dernières informations. Pourtant, on imagine sans mal que s’il avait été encarté FN ou UMP, la charge informationnelle aurait été largement accrue. Et sans même vouloir jouer cette carte, on devra s’étonner qu’une personne avec un casier judiciaire puisse se présenter à un poste électif qui reviendra, de fait, à contrôler la vie des autres à un moment ou un autre.

Certes, de nos jours et avec la législorrhée dont le législateur est atteint, tout le monde est en fait un coupable qui s’ignore et un condamné en sursis. Mais justement : si un casier judiciaire strictement vierge était enfin nécessaire pour prétendre participer à une élection, on s’éviterait un sacré paquet de mafieux, de sociopathes et de tordus aux manettes de l’État… ou, pour revenir à notre cas, dans quelques écoles du pays. Indépendamment, il reste surprenant et inquiétant que le rectorat n’ait pas consulté le fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles, où il était inscrit et auquel le rectorat a accès.

Or, comme par hasard, ces vérifications sont jugées excessives par le syndicat enseignant UNSA :

On ne peut pas suspecter tous les enseignants ! Il ne faut pas sombrer dans l’excès.

Oui, ne sombrons pas dans l’excès de demander un casier vierge pour les fonctionnaires (pourtant, il me semblait que c’était le cas), l’excès de demander un casier vierge pour les candidats aux élections (cela ruinerait le paysage politique du pays), ou un casier vierge pour les enseignants (parce que, parce que bon, ce serait excessif, voyons, c’est un syndicat qui le dit).

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Et puis, tant qu’on y est, maintenons l’instruction obligatoire et la carte scolaire. Déjà, elle marche très bien pour éviter la mixité sociale. On peut maintenant lui ajouter la vertu indirecte de conserver parfaitement employable auprès d’enfants des pédophiles condamnés : les parents, captifs du système, ne pourront jamais imaginer qu’il n’y a pas de vérification de base, par une requête simple ou une notification automatique, que le personnel enseignant ne va pas contraindre des enfants à une fellation lors « d’ateliers du goût » (sic). C’est génial, non ?

24hGold - Les petits dysfoncti...On ne peut par ailleurs s’empêcher de noter un autre décalage pour le moins troublant. Alors que le législateur se montre si prompt à accroître la surveillance du web pour protéger les innocents enfants du dangereux pédophile qui rôde sur les tchats réservés aux moins de 12 ans, les contrôles les plus élémentaires ne sont tout simplement pas menés. Mais bon, il est normal que la surveillance de cet abominable espace de liberté qu’est Internet pour identifier d’hypothétiques menaces passe avant des vérifications de bon sens. Non ?

L’État veille, dit-on. Mais s’il le fait, c’est avant tout à se couvrir et couvrir les siens. Dans une chorégraphie méprisable, Justice et Éducation Nationale se renvoient donc la balle. Vite, une enquête est ouverte pour identifier et sanctionner les éventuels dysfonctionnements. Et bien sûr, on identifiera des mesures préventives pour que cela ne se reproduise pas, quand bien même, en réalité, elles sont toutes déjà là… à condition de les appliquer.

Pendant ce temps, dormez bien, braves gens : vos enfants sont entre de bonnes mains.

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Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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Cet histoire n'est pas neuve. Lorsque j'ai fait mes humanités au lyçée de Chambéry dans les années 60, il y avait un prof dont je tairai le nom par égard pour ses descendants qui avait été surnomé "Léon le Branleur" ou "Léon la tapette"... Tout un programme quand on sait que ce monsieur reçevait chez lui des élèves en difficulté pour leur apporter le soutien pédagogique nécessaire. Je ne sais pas tout, mais quand un prof est précédé de tels surnoms, ça la fout mal! Ce qu'il y a de sûr c'est qu'il avait fait le tour de l'académie, environ 2 ans par établissements...
Comme me disait feu mon frangin qui fut directeur de collège, un titulaire de l'éducation nationale est indéboulonnable quoiqu'il fasse, je n'ai jamais entendu parler de révocation de toutes mes années passées dans cette institution qu'il qualifiait d'ailleurs de repaire de gauchistes!
Quant au casier judicaire vierge pour certaines fonctions (voire les attestations de diplômes), il est évident que si on le(s) demandait à un futur élu, cela ferait un sacré ménage. A quand le coup de torchon, qui osera présenter une telle loi???? On les a encore pour un moment...
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Il semble que cela soit consubstantiel à la classe administrativopolitique bien avant Thevenoud et Cahuzac il y a eu l'absolution du sang contaminé.
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Ayant vécu, dans un établissement hospitalier, cette époque trouble et nouvelle que fut l'apparition du VIH vers 1985, l'énorme surprise et interrogation sur les premiers cas de SIDA et le comportement à avoir pour le milieu médical, je suis beaucoup moins catégorique sur la responsabilité des Politiques de l'époque, quant aux décisions brutales et rapides à prendre. Que ce soit les tests à utiliser, les stocks à détruire ou à chauffer, les donneurs à écarter, le sort des hémophiles très complexe (car beaucoup étaient déjà contaminés), je vois mal comment condamner ces élus quand les médecins eux-mêmes étaient en désaccord ou dans l'inconnu.
Imaginez le problème actuel des avions sans pilote et le choix à faire en vue d'un conflit mondial éventuel ! Le coût, la formation des pilotes, la reconversion du matériel, l'efficacité des systèmes de guidage, les hackers possibles, le brouillage ! Le Ministre des Armées confronté à de tels choix peut-il être tenu pour responsable en cas d'échec, alors que les Etats majors se bouffent le nez, que l'argent file et que le temps passe ? Souvenez vous du procès de Riom, où le général Vuillemin qui, invité par Goering en 1938 , avait vu la supériorité de l'aviation allemande, et à qui on reprochait son silence, déclara que l'opinion publique n'aurait pas supporté la vérité !
Comme disait Napoléon à quelqu'un qui lui recommandait un Général: " Oui ! Mais a-t-il de la chance ?"
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Avec tout ton du respect Monrose .
A cette belle époque je me sui pris deux poches de sang . . . sans conséquence , mais bon j'aurai chopé la chtouille je l'aurai eu mauvaise .
Ce qui n'empêche : je suis interdit à vie, vu la date, du don de sang.
Ce qui n'a pas dissuadé mon administration de me demander par la suite avec une insistance réitérée et plus qu'indécente si j'étais volontaire pour le don d'organe.
Tu absout ces charlots ?
Pour ce qui me concerne quand j'ai le volant et que la caisse va au trou le seul responsable c'est moi et nul autre .
Bien cordialement .
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Je n'absous personne, car je ne suis pas la Justice. Mais j'ai commencé médecine en 1953, j'ai vu l'évolution inouïe avec l'intrusion des antibiotiques, la "fausse" sécurité qu'ils amenaient au point que je voyais du personnel ne pas se laver les mains entre 2 manips, que je devais exiger qu'on me change de blouse quand je sortais de la chambre d'une méningite. J'ai fait en 1956 comme externe en Maternité, des exsanguino-transfusion sur des nourrissons, à même la paillasse d'une annexe avec une seringue à 3 voies et une sonde stérilisée X fois à l'ombilic, et une paire de gants en tout et pour tout. J'imagine , à présent , le déploiement de matos à usage unique, de champs jetables à profusion, de pression positive de la salle à air stérilisé et de paperasse en triple exemplaire. Je passe sur les interventions en plein champ avec du matériel bouilli, en opération durant la "guerre" d'Algérie, sous la tente ( base opérationnelle): infiltrations, sutures, injections diverses, ou encore extractions dentaires en plein air ( dont une suivie de septicémie) par le dentiste au retour d'OP.
C'est donc une évolution énorme, et probablement excessive qui a suivi avec "le principe de précaution", les formalités, l'intrusion de l'informatique, des examens systématiques et souvent inutiles au détriment de l'examen clinique et l'interrogatoire banale du malade. Les médecins accablés de tracasseries administratives et poursuivis au moindre pépin ont compris: ils aiguillent systématiquement vers les Urgences et surchargent l'Hôpital. Ils multiplient les examens complémentaires pour se protéger et botter en touche.
Avouer qu'être "interdit à vie" de don du sang n'est pas mortel pour vous. Quant au "don d'organes", nous sommes loin de l'extraction d'un œil à la morgue, "en douce" et après accord du gardien, pour pouvoir faire une greffe de cornée, le lendemain, ce qui entraina un ou 2 cas de rage du receveur à ma connaissance.
Pour juger sainement les protagonistes d'une affaire, il faut se remettre dans les données de l'époque. 1985, cela fait 30 ans, et en 30 ans, a médecine a fait des pas de géant. Le grand Larrey amputait sur le champ de bataille et arrêtait son intervention quand le malheureux "cassait sa pipe" au sens propre du terme.
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"un titulaire de l'éducation nationale est indéboulonnable "

Titulaire, syndiqué, et militant PS.
Manque juste une petite initiation à la loge locale et tout est bon:
Immunisé à vie contre les "aggressions des gens de Bien".

Un an d'arrêt maladie pour décès d'enfant... admettons... il est mort de quoi le pauvre ?
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A ma connaissance, on n'admet pas non plus n'importe qui en loge, donc faut voir.
Mais une année d'arrêt maladie, ça me rappelle les propos d'un collègue, autre artisan lui aussi: "ces gens-là s'en foutent, ils n'ont pas besoin de travailler, la paye tombe quand même!"
Mais pour un indépendant, 3 mois d'arrêt et il vaut mieux se faire radier, c'est plus sûr sinon vous ne pourrez pas faire face aux charges qui vous boufferont tout.
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Un fait divers il y a une quinzaine d'années:
Une pauvre femme enchaînait les CDD à l'Educ' depuis 11 ou 13ans... au même poste!
Interdit de la "titulariser".
Ce poste était comme la "propriété" d'une autre femme, un peu morose, pas trop le moral, un peu dépressive, qui était, elle, ... en arrêt maladie depuis tout ce temps là !
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Un fait divers il y a une quinzaine d'années: Une pauvre femme enchaînait les CDD à l'Educ' depuis 11 ou 13ans... au même poste! Interdit de la "titulariser". Ce poste était comme la "propriété" d'une autre femme, un peu morose, pas trop le moral, un pe  Lire la suite
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