Bien qu’un certain nombre de
sociétés américaines éprouvent des difficultés face à la faiblesse du prix du
pétrole, une nouvelle
vague d'innovations a fait son entrée, entraînant avec elle une réduction
du coût de forage pour ces entreprises.
Une variété de différentes
améliorations de production commencent à voir le jour à tous les niveaux,
depuis les plus petites firmes jusqu’aux plus grosses sociétés. Statoil a
récemment noté
qu’elle avait commencé à étudier différents types de sables et de produits
chimiques afin d’améliorer sa production. Un certain nombre de sociétés ont
déclaré passer d’un forage à l’autre sur une base individuelle ad hoc, à de
multiples forages en simultané. GE Oil & Gas a produit des pompes à
usages variés qui peuvent être allumées ou éteintes afin d’économiser de
l’énergie, et qui révolutionnent les cycles d’opération de 24 heures qui
existaient jusqu’alors.
La conséquence de ces actions
est, selon les analystes
de Citi, la baisse du prix du pétrole jusqu’à 60 dollars le baril, contre
75 dollars il y a un an. Les directeurs de sociétés pétrolières s’attendent
désormais à voir le prix au baril passer à 50 dollars. Les Etats-Unis n’ont
pas encore perdu la guerre des prix.
Une petite société pétrolière
basée à Denver a eu l’idée de développer un nouveau
modèle de production afin de réduire ses coûts. Décrite comme étant une
« usine pétrolière », Liberty Resources LLC et son directeur Chris
Wright ont développé une méthode révolutionnaire d’extraction de pétrole. La
firme commencera par faire tout son possible pour éliminer le besoin de
camions circulant depuis et vers son site. Selon la compagnie, les camions
ont tendance à mettre en colère les locaux et, plus important encore,
ajoutent énormément au coût de production du pétrole.
Pour ce faire, Liberty
construira une série de pipelines sur son terrain de 10.00 acres situé dans
le bassin du Bakken. La société dispose de pipelines qui peuvent transporter
de l’eau et du gaz produits par ses puits, ainsi que des pipelines réservés
au transport de pétrole. Cette technique est appelée « centralisation
des ressources », et bien que d’autres firmes comme Continental l’aient déjà
explorée, Liberty est la première à se lancer dans ce procédé. Elle tente
d’apporter la question d’efficacité et d’ingénierie industrielle à la
production pétrolière.
Comme Statoil et d’autres
sociétés plus importantes, Liberty se concentre également sur un processus de
production qui puisse être suspendu sur la base de l’optimisation des coûts
et des horaires de production, mais aussi en fonction du prix du pétrole.
Voilà qui pourrait être une avancée de taille. Prenons la Russie, par
exemple. Les puits russes gèlent
lorsqu’ils sont éteints, et le pays manque d’infrastructures de stockage. En
conséquence, les producteurs russes ne peuvent pas répondre à une baisse de
prix.
Liberty développe actuellement
un site de 10.000 acres qui devrait être fracturé pour produire 100 puits qui
commenceront à produire simultanément. En creusant de multiples puits en même
temps et en contrôlant la production, la firme disposera de gros avantages de
coût face aux méthodes de production traditionnelles ad hoc. Même les coûts
relatifs aux employés seront réduits, puisque Liberty dit avoir besoin des
deux tiers du nombre de travailleurs nécessaires au processus de production
conventionnel.
Quels sont les résultats
combinés de ces améliorations de production ? Liberty dit pouvoir
enregistrer des profits même à 50 dollars le baril. Et la société s’attend à
voir ses coûts baisser à mesure que les sociétés énergétiques deviendront
plus efficaces et feront baisser leurs prix. Ainsi, la production des
Etats-Unis pourra redevenir compétitive face à n'importe
quel autre producteur. Et si les améliorations continuent de se faire à
ce rythme, les Etats-Unis pourraient subir l’attaque saoudienne bien plus
aisément que nous aurions pu le croire.