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Voici, publiée par le peu suspect
de sympathies droitières Huffington Post, la liste des 15 principaux bénéficiaires (à ce jour)
de dons en provenance de Wall Street en vue de l'élection 2010, de façon
tout à fait officielle.
1. Charles Schumer, Démocrate (>2M$)
2. Kirsten Gillibrand, Démocrate (>1M$)
3. Harry Reid, Démocrate (>1M$)
4. Chris Dodd, Démocrate
5. Michael Bennett, Démocrate
Il y a accumulation de démocrates au sommet de la liste ! Suivent, de
la 6ème à la 15ème place, on trouve encore 4
républicains (#6,8,10,12) et 6 démocrates, dont un certain M.
Thune, ça ne s'invente pas. Les choses n'ont pas changé depuis
l'époque où Fannie
Mae et Freddie Mac arrosaient MM. Dodd (encore), John
Kerry et... Barack Obama.
Naturellement, ce soutien n'est pas sans contrepartie.
Renvoi d'ascenseur
Prenons par exemple, en quinzième position, un habitué des
contributions généreuses du secteur financier, Barney Frank
(D), qui vient encore de se distinguer en déclarant
que des prêts "quasi subprimes" financés sur dette
publique par la Federal Housing Administration (FHA) étaient
nécessaires pour empêcher les prix de l'immobilier de tomber
trop vite. Ce que, comme le fait M.
Shedlock, on peut traduire, en clair, par cette
révolution de la science économique:
"Il faut aider les
gens qui ne peuvent pas s'acheter une maison aux prix du marché
à le faire tout de même pour empêcher les prix du
marché de tomber".
Ce sophisme ne se comprend que dans la perspective de la préservation
des intérêts banques détentrices ou émettrices
d'obligations d'emprunts titrisés (CDO). Car si les prix continuent de
tomber, le taux d'emprunteurs choisissant de faire défaut sur leur
dette (car leur dette
sera beaucoup plus élevée que leur patrimoine) va
exploser, ce qui ne fera que renforcer les difficultés... Du secteur
financier, qui se dirige de toute façon vers de
nouvelles turbulences sérieuses. Tenter de
"regonfler" les prix de l'immobilier en plongeant dans de nouvelles
spirales d'endettement des personnes peu armées pour y faire face est
le seul moyen que ces gens imaginent pour épargner restructurations et
pertes de juteux bonus à leurs si généreux soutiens. Qui
a dit que l'intervention des politiciens était source de moralisation de
l'économie ?
Presser le citron,
encore, encore...
Mais cette stratégie semble emmener tout droit le trésor US vers un sauvetage de la FHA,
avec l'argent que le contribuable n'a pas... En effet, la FHA est devenue un
acteur majeur de la titrisation des prêts
immobiliers depuis le début de la crise, en multipliant son
portefeuille par 4, dont une partie à des emprunteurs moins que
stables, surtout en période agitée en terme d'emploi. Or, les
prix immobiliers dans les zones bullaires sont redescendus aux niveau de
2003, en dollars constants, selon l'indice Case-Schiller: il y a encore un
certain potentiel de baisse pour revenir aux prix de 1999, voire en dessous,
car à l'époque, il n'y avait pas 10.5% de chômeurs
officiels. De plus, les réserves financières de la FHA sont au
plus bas. Que la conjoncture continue de se détériorer, et
celui ci sera en faillite, et le contribuable sera appelé à la
rescousse. A moins que la FED ne procède à une nouvelle cure de
"Quantitative Easing", ce qui est une autre façon de voler
le pouvoir d'achat de la population...
Ainsi fonctionne, à l'instar de ce qui se passe en France, la gauche
caviar américaine façon Obama, avec la complicité de la
frange étatiste conservatrice du parti républicain : une gauche
prête à surendetter les pauvres et pressurer les contribuables
pour permettre à un petit nombre de gros intérêts
financiers de pouvoir continuer à festoyer pendant la crise. Plus que
jamais, cette collusion entre élites politiques et financières
apparaît comme le problème politique majeur des
démocraties occidentales, au point de représenter, à
terme, une menace pour leur pérennité.
Il faut d'urgence organiser la séparation du capitalisme et de
l'état.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, bientôt la quarantaine,
a une formation d'ingénieur et est un ancien militant syndical de
Force Ouvrière, passé graduellement au libéralisme entre
94 et 2000, ayant fini par déduire de ses multiples expériences
personnelles et professionnelles que l'intervention de l'état ne
résolvait que rarement les problèmes de société
qu'elles prétendait combattre, mais qu'elle était au contraire
en grande partie le problème.
Vincent Bénard est Président de l'institut Hayek
(Bruxelles) et Senior Fellow de Turgot
(Paris), deux thinks tanks francophones dédiés à la
diffusion de la pensée libérale, et sympathisant des deux seuls
partis libéraux français, le PLD et AL.
Publications
:
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec
Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen",
2003, La doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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