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Cela s’est passé un
18 avril.
18 avril 1988, mauvaise nouvelle : Pierre
Desproges est mort. 18 avril 2008, autre mauvaise nouvelle : Guy Bedos vit
encore. Bonjour ma colère, salut ma hargne, et mon courroux...
courroux.
Donc, il y a vingt ans, le 18 avril 1988 du
calendrier grégorien et des sapeurs pompiers de paris, celui avec des
chats dessus, mais ça marche aussi avec le calendrier Pirelli, avec
des... Mais je m'égare. Donc, le 18 avril 1988, Pierre Desproges,
artiste dégagé, qui aimait moins nous donner de la joie
et du rire que de nous en vendre, faut pas déconner, Pierre Desproges,
disais-je donc avant de me perdre en digressions futiles dont il était
lui-même friand, baladant ses lecteurs et auditeurs de flagrants
délires en piques plus assassines qu’un cancer de la gorge,
Pierre Desproges, re-donc, provoquait la consternation de son épouse
et de son jardinier en quittant ce bas monde sans avoir fini de bêcher
ses camélias, car si le camélia était à sa
fenêtre, l’ennemi, lui, était à nos portes et dans
ses bronches.
Fort heureusement, il avait pris soin de
laisser au monde et à Pierre Perret, un autre comique langagier,
dernier dinosaure vivant d’une espèce de plaisantins au verbe
haut en voie de disparition, il avait donc, disais-je, laissé au monde
sa recette de cassoulet toulousain, pour laquelle il passera sans aucun doute
à la postérité, et surtout, n’ajoutez pas le
confit en début de cuisson, malheureux !
Comme ce grand amateur de Château
Figeac 1971, qui détestait le football, Bernard Henri Levy et
l’humanité, ce qui prouve qu’il n’était pas
totalement mauvais --- d’ailleurs, le bon Dieu lui avait
donné des initiales ridicules, bien fait pour lui --- bref,
disais-je donc avant que la logorrhée de mes infinies
prolégomènes ne m’entraîne au fin fond d’une
abîme textuelle --- cherchez pas la contrepétrie, y en a pas
--- d’une insondable vulgarité prétendant singer le
maître, avec une pitoyable maladresse dont seule une pirouette de
raccroc me permettra de faire semblant de me tirer sans génie et sans
bouillir, avec force points d’exclamations, ponctuation dont le dessin
monocouille et bital choquait sa pudeur, d’où ma répugnance
à l’employer à tort et à travers,
quoiqu’à travers quoi, je vous le demande !
Bref, comme je voulais dire avant de
perdre le fil rouge de mon absence d’idées et de ma crème
de gruyère, Desproges le disait lui-même, "Plus
cancéreux que moi, tumeur", et de rappeler dans la foulée,
qu’il avait certes moins alerte que le verbe, ce remarquable proverbe
carabin oublié, "Noël au scanner, Pâques au
cimetière".
Desproges nous a-t-il quitté trop
tôt, comme le disent aujourd’hui toutes
les pleureuses qui feignent de regretter l’espace
qu’il a libéré pour permettre à des intermittents
du rire d’attirer quelque public malgré leur insondable
médiocrité, ce ne sont pas Muriel Robin et Mickael
Youn qui pourront me prouver le contraire ? Desproges a-t-il eu tort de se
dépêcher d’aller rejoindre ses potes Colucci et Le Luron
tout juste rappelés à Dieu avant lui pour aller ensemble
se fendre la gueule dans l’eau de là bas, ou plus
vraisemblablement dans le bordeaux grand cru, loin de la
médiocrité de tous les Gérard le Grubier que nous sommes
et qui, à défaut de croire au père Noël, votent,
prouvant ainsi l’indiscutable supériorité de
l’adulte sur l’enfant et le jeune réunis ?
Et bien non, chers lecteurs lassés
par tant de pitreries stériles totalement hors sujet par rapport aux
pensums ennuyeux généralement abordés dans ce blog sans
la moindre présence d’humour, et bien non, osons le dire, les
vacances de Monsieur Cyclopède étaient nécessaires.
Etonnant, non ? Car Desproges, tel le
whisky, ce Cognac du con qu’il fustigeait sans modération,
n’aurait il pas, en vieillissant, gagné en fadeur ce qu’il
aurait perdu en infamie ? N’aurait-il pas avachi son verbe au niveau de
celui d’un Dubosc de camping ? Ce que Dieudonné, lui aurait-il
repris ? Aurait-il sombré dans l’oubli après la victoire
de la France lors de la coupe du monde 98, portant aux nues ces footballeurs
honnis dont seuls les accès de tourista lui donnaient quelque frisson
? Se serait-il remis de la longue et cruelle maladie de son premier mentor
Jacques Martin, si tant est qu’il existât de courtes maladies
rigolotes ? Aurait il poussé la bassesse jusqu’à accepter
d’entrer à là qu’y des mies françaises en
lieu et place de Louis Leprince-Ringuet, dont il se plaisait à
dépeindre l’érotisme torride que lui inspiraient ses
oreilles décollées si elles avaient été des
couilles ?
On reconnaît un véritable
ami à sa capacité de nous décevoir. En partant plus
tôt que prévu par le code du travail, Desproges a raté
l’occasion de devenir notre ami.
Donc, mesdames et messieurs les
jurés, monsieur l’avocat le plus bas d’Internet, public
chéri, mon amour, au moment de rendre votre jugement sur ce jongleur
de la langue qu’il n’avait pas de bois, cet enfant précoce
et éjaculateur prodige d’encre caustique, n’oubliez pas
que Desproges n’avait pas le courage de tous ces bloggueurs
engagés qui osent critiquer Poutine à moins de trois mille
kilomètres de Moscou ! Par conséquent, Desproges
était coupable, coupable de quoi, on s’en fout, mais coupable
quand même, alors condamnez le à être continuellement
admiré par cette humanité --- le genre humain, pas la
feuille de chou pour soixante-huitard lobotomisé devenu chef de
choucroute chez Carrefour --- qu’il disait tant détester.
En attendant, Dieu me sustente, et vivons
heureux en attendant la mort. Quant à ces féroces soldats, je
le dis, c’est pas pour cafter, mais il font
rien qu’à mugir dans nos campagnes.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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