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Machiavel et l’Etat

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Extrait des Archives : publié le 05 juin 2016
3219 mots - Temps de lecture : 8 - 12 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

 

 

 

Ce discours a été prononcé le 15 septembre 2012 lors d’un séminaire sponsorisé par le Département d’Italien de l’Université de Columbia en association avec l’Institut Ludwig von Mises.

Alors que se développait le courant libertarien  dans la société Américaine ces quelques dernières années, les attaques et les caricatures contre le mouvement se sont multipliées. Les libertaires, nous dit-on, sont des antisociaux qui préfèrent l’isolation à l’interaction avec les autres. Ils sont avides, et ne se soucient que très peu de la souffrance du pauvre. Ils sont naïfs devant nos plus dangereux ennemis, et refusent d’accomplir leur devoir patriotique qu’est le soutien de leur gouvernement en temps de guerre.

Il suffit cependant de définir ce qu’est le mouvement libertaire pour dissiper ces caricatures et idées fausses. L’idée libertaire est basée sur le principe fondamental de non-agression. Personne n’a le droit d’utiliser la force contre quiconque.

Rien d’antisocial dans tout ça. Bien au contraire, c’est le refus de ce principe qui est antisocial, puisque les interactions pacifiques sont au cœur de la société civilisée.

Au premier abord, personne ne peut réellement s’opposer à la notion de non-agression. Très peu de gens supportent ouvertement les actes d’agression à l’encontre de partis pacifiques. Mais les libertaires appliquent ce principe à tous, à tous les acteurs de la société, qu’ils soient publics ou privés. Notre idée va bien au-delà d’une simple suggestion de non-violation des lois morales par l’Etat. Nous demandons à ce que l’Etat n’ait pas le droit de faire ce qui est interdit à un individu. Les normes morales existent pour tous, ou elles n’existent pas du tout.

Nous ne pouvons accepter le kidnapping d’Etat simplement parce qu’il est appelé conscription. Nous ne pouvons permettre l’incarcération des citoyens qui ingèrent les mauvaise substances, simplement parce qu’on appelle ça la guerre contre la drogue. Nous ne pouvons accepter le vol simplement parce qu’il est appelé imposition. Et nous ne pouvons accepter le meurtre parce qu’il est appelé politique étrangère.

Murray Rothbard, qui a obtenu son doctorat dans notre institution en 1956 et est aujourd’hui connu sous le nom de Mr Libertaire, a dit lui-même qu’il est possible de découvrir la position libertaire sur quelque sujet que ce soit en imaginant un groupe de criminels perpétrer l’action en question.

En d’autres termes, le mouvement libertaire regroupe des principes moraux et politiques partagés par un très grand nombre de personnes et les regroupe de manière consistante.

Par exemple, les gens s’opposent au monopole parce qu’ils craignent une augmentation des prix, une dégradation de la qualité des produits, et la centralisation du pouvoir qui l’accompagne.

Les libertaires appliquent cette vision du monopole à l’Etat. Après tout, les sociétés privées, que nous sommes supposés craindre, ne peuvent pas demander n’importe quelle somme en échange de leurs biens et services. Les consommateurs peuvent simplement se tourner vers d’autres fournisseurs ou trouver des substituts à leurs produits. Les sociétés ne peuvent pas s’engager dans un processus de détérioration qualitative sans perdre de clients, qui peuvent simplement décider de se tourner vers la concurrence.

Mais l’Etat peut, par définition, demander au public de payer n’importe quelle somme en l’échange de ses fameux services. Ses sujets doivent accepter le niveau de qualité que l’Etat daigne leur offrir. Il ne peut par définition jamais y avoir de compétition face à l’Etat, puisque l’Etat se définit comme le monopoliste territorial de la contrainte.

Avec ses guerres, ses génocides et ses atrocités totalitaires, l’Etat s’est prouvé être l’institution la plus meurtrière de l’Histoire. Parmi ses moindres crimes, citons notamment la crise de la dette, les bureaucraties qui s’auto-perpétuent et se nourrissent de la population productrice, ou encore le gaspillage des ressources – qui auraient autrement pu améliorer le niveau de vie au travers de la formation de capital – dans le cadre de projets arbitraires ou à caractère politique.

L’Etat, malgré ses échecs, bénéficie encore d’un bénéfice du doute que personne n’oserait accorder aux acteurs et sociétés du secteur privé. Pour citer un exemple, les résultats de l’éducation sont lamentables malgré d’énormes dépenses et de moins en moins d’élèves par classe. Si le secteur privé avait persisté face à un tel désastre, nous n’entendrions aujourd’hui plus que parler de dénonciations de malfaiteurs très riches qui s’efforcent de garder nos enfants ignorants. Quand le secteur gouvernemental s’en sort si mal, tout le monde garde le silence. Un silence toutefois interrompu par des demandes d’obtention de toujours plus de ressources par l’Etat.

Il y a des années, alors que John Chubb, de l’Institution Brookings, tentait de découvrir combien de bureaucrates étaient employés par le système scolaire de New York, il lui a fallu passer six coups de téléphone pour tomber sur quelqu’un qui connaissait la réponse à sa question – et qui n’était malheureusement pas autorisée à lui fournir cette information. Il lui a fallu passer une douzaine de coups de téléphone supplémentaires pour tomber sur quelqu’un qui connaissait la réponse à sa question et était autorisé à la lui fournir. Quelle était-elle ? Six-mille.

Chubb a ensuite contacté l’archidiocèse de New York pour savoir combien de bureaucrates étaient employés par les écoles Catholiques de la ville, responsable de l’éducation de mille enfants. Lorsque la personne au bout du fil lui a indiqué ne pas connaître la réponse à sa question, il a pensé qu’il lui faudrait à nouveau passer d’innombrables coups de téléphone. Mais la personne lui a finalement dit « Attendez, je vais compter ». La réponse était vingt-six.

Imaginez maintenant la situation inverse, et que le système scolaire principal ait été le système privé. Les enquêtes, les rapports médiatiques et l’outrage public ne prendraient jamais fin. Mais quand l’Etat est jugé coupable, personne ne semble intéressé, et personne n’en entend même parler.

De la même manière, lorsque la cour du gouvernement force des partis innocents à endurer d’interminables délais et des coûts insurmontables, personne ne mène l’enquête ou ne demande justice. Quand les riches et les célèbres sont ouvertement favorisés par le système, tout le monde l’accepte comme s’il s’agissait d’une réalité de la vie. Les sociétés d’arbitrage privées continuent de se développer et de venir combler les terribles manques du système judiciaire étatique – et personne ne s’en rend compte, personne n’apprécie les améliorations qu’elles apportent à notre bien-être.

Le gouvernement des Etats-Unis a commis des atrocités inimaginables au cours de ces dix dernières années, qu’il a justifiées grâce à une propagande que personne autour du monde, si ce ne sont les plus naïfs des Américains, n’a pu prendre au sérieux. Si K-Mart en avait fait de même, tous les partis impliqués auraient été condamnés, et les responsables emprisonnés sinon exécutés.

Le gouvernement convainc aussi les individus qu’ils sont sur un pied d’égalité avec lui, que les guerres que mène leur gouvernement sont leurs guerres, que ses conflits nous impliquent tous. Le compas moral des gens se brouille à mesure qu’ils s’identifient, ainsi que leur bonté personnelle, aux conflits dans lesquels leur gouvernement est engagé.

Pour le libertaire, les guerres menées par le gouvernement n’ont rien à voir avec la guerre d’une société avec une autre, mais avec celle d’un gouvernement contre un autre.

L’autre face de la pièce austro-libertaire est bien évidemment l’école autrichienne d’économie.

L’école autrichienne a connu une véritable renaissance depuis la panique de 2008, dans la mesure où les économistes appartenant à cette tradition vénérable ont su prédire ce qui allait se passer – malgré les promesses officielles du contraire, que ce soit de la part des médias, de la classe politique et de la réserve fédérale elle-même. Grâce à internet, il est désormais impossible pour l’opinion officielle de taire les voix dissidentes.

L’école autrichienne, rendue officielle par le livre écrit par Carl Menger en 1871 et intitulé Principles of Economics, est parfois confondue avec d’autres écoles de pensées associées au marché libre. Mais dans ses méthodes, ses théories des prix, ses théories du capital et ses théories des cycles économiques, elle se distingue de ces autres écoles de pensée et s’y oppose bien souvent.

Elle est solidement réaliste et se base sur les acteurs individuels et leurs décisions et préférences. Elle cherche à comprendre les prix du monde réel, et pas ceux d’un équilibre qui ne peut exister nulle part si ce n’est dans l’esprit d’économistes.

Ce sont les Autrichiens qui ont résolu le problème auquel se sont heurtés les économistes classiques, dont la théorie des prix ne parvient pas à déterminer pourquoi l’eau, qui est si chère à la vie, ne coûte virtuellement rien sur le marché alors que les diamants, qui ne sont rien de plus qu’un produit de luxe, coûtent tant.

Ce sont également les Autrichiens qui ont prédit la Grande dépression à une heure où les discours officiels clamaient que les cycles économiques avaient disparu à jamais, qui ont prédit l’explosion de la bulle sur la dot-com alors que le directeur de la Fed Alan Greenspan nous expliquait que les phases de croissance n’étaient pas nécessairement suivies par des phases de récession, et qui, comme je l’ai déjà dit, ont prédit les récentes crises alors que les régulateurs supposés maintenir la stabilité de l’économie décrétaient qu’il n’y avait pas de bulle sur l’immobilier et que les lois fondamentales du marché étaient saines.

Une caricature très célèbre veut que les avocats du marché libre pensent que le marché permet à un équilibre social parfait, quoi que cela veuille dire. Dans un monde d’incertitudes et de changements constants, aucun système ne permet un résultat parfait. Aucun système ne permet de s’assurer que la structure de production dans son ensemble s’ajuste instantanément à l’allocation de capital qui permet de fournir exactement ce que désire le public tout en bénéficiant de moindres coûts en termes d’opportunités perdues.

Nous pensons qu’aucun système compétitif ne peut effectuer de meilleur travail que le marché. Seuls les acteurs du marché peuvent allouer des ressources de manière non-arbitraire, parce qu’il n’est pas possible d’évaluer une action en fonction du principe de profit et de perte ailleurs que sur le marché. C’est ce que les Autrichiens appellent le calcul économique.

Comme l’a expliqué Ludwig von Mises en 1920, c’est la raison pour laquelle le socialisme ne pourrait pas fonctionner. Sous un régime socialiste comme nous l’imaginons traditionnellement, l’Etat est le propriétaire des moyens de production. Si l’Etat possède les moyens de production, alors il est impossible de les acheter ou de les vendre. Sans achats ni ventes, les prix ne peuvent pas être déterminés. Et sans prix, les planificateurs centraux ne peuvent pas allouer rationnellement les ressources. Ils ne peuvent pas déterminer si un processus de production particulier devrait utiliser dix unités de plastique et neuf unités de bois de charpente ou dix unités de bois de charpente et neuf unités de plastique (si d’un point de vue technologique, aucune différence n’est faite entre les deux combinaisons). Sans prix grâce auxquels comparer des biens tels que le bois de charpente et le plastique, ils ne peuvent pas connaître l’importance de la demande pour chaque produit. Multipliez ce problème par le nombre infini de combinaisons de facteurs productifs et vous comprendrez la situation impossible à laquelle se heurte la planification centrale.

Et même les Etats qui ne sont pas socialistes ont un problème de calcul économique. Puisqu’ils opèrent sans mécanisme de recensement de profits et de pertes, ils n’ont aucun moyen de déterminer s’ils ont alloué des ressources en accord avec les préférences des consommateurs et à moindre coût. Bien au contraire, pour ce qui est de quoi produire, en quelles quantités et de quelle manière, leurs décisions ne prennent pas en ligne de compte l’économie sociale. J’entends par là le processus par lequel il est possible d’achever le meilleur objectif en termes de valeur.

Si nous voulons nous assurer que les ressources ne soient pas gaspillées ou utilisées de manière arbitraire, nous devons les garder hors de la portée de l’Etat.

Strictement parlant, l’école autrichienne d’économie n’a rien à voir avec l’école de pensée libertaire. L’économie, comme le disait Ludwig von Mises, n’a pas de valeur. Elle décrit plutôt qu’elle ne prescrit. Elle ne nous dit pas ce que nous avons à faire. Elle ne fait qu’expliquer les divers phénomènes que nous pouvons observer, depuis les prix jusqu’aux taux d’intérêt, et nous apporte des analyses de cause à effet qui nous permettent de comprendre les conséquences d’une interférence forcée avec les achats et les ventes volontaires des individus.

De la même manière, les connaissances que nous apporte de l’école autrichienne impliquent que certaines décisions sont plus désirables que d’autres du point de vue du bien-être humain. Entre autres choses, nous apprenons de l’école autrichienne que les décisions d’allocation de l’Etat ne peuvent pas être économiques d’un point de vue social. Nous en apprenons que les désirs des consommateurs sont mieux servis par le système de détermination libre des prix, qui dirige les décisions de production au travers de la structure de capital en accord avec ce que demande la société. Et nous en apprenons que l’interférence de l’Etat avec la monnaie, la ressource qui forme la moitié de nos échanges hors-troc, est à l’origine de la dévastation que sont les cycles économiques.

Dans l’esprit de Rothbard, le mouvement austro-libertaire prend le principe de non-agression développé par le mouvement libertaire et l’accorde à la description que fait l’école autrichienne de l’économie de marché libre. Le résultat en est une manière élégante et fascinante de comprendre notre monde, qui a son tour nous apporte l’urgence morale et matérielle d’établir une société libre.

Le séminaire d’aujourd’hui est basé sur la question du pouvoir et de l’Etat du point de vue austro-libertaire, mais également de celui de Nicolo Machiavel, historien, théoricien politique et conseiller de princes de la fin du quinzième et du début du seizième siècles. La plupart des gens le connaissent grâce à son idée développée dans son livre intitulé Le Prince, et non pour ses autres travaux plus longs et certes plus substantiels dont entre autres Discourses on Livy et son histoire de Florence. Je me suis largement inspiré de son œuvre Le Prince pour mes remarques d’aujourd’hui.

Les moralistes Romains de l’antiquité, et les humanistes de la Renaissance qui s’en sont inspirés, demandaient à ce que les souverains disposent d’une certaine série de vertus. Elles consistaient principalement en les quatre vertus cardinales – du mot Latin signifiant charnière – que sont le courage, la justice, la tempérance et la sagesse. Tous les Hommes devaient cultiver ces vertus, mais les Princes étaient tenus de les respecter plus que quiconque, en parallèle à la magnanimité et la libéralité. Ces thèmes sont développés dans les œuvres de Cicéron De Officiis, ou On Duties, et de Seneca On Clemency et On Benefits.

Les humanistes ont anticipé la thèse qu’a plus tard développée Machiavel, qui veut qu’il existe une division entre la moralité d’une part et de ce qui apparaît convenable aux yeux du prince de l’autre. Ils y ont répondu en disant que si la méchanceté d’un prince n’est pas punie au cours de sa vie, le châtiment divin n’en est pas moins certain.

La raison pour laquelle Machiavel se détache des autres est la divergence de son opinion avec les obligations morales traditionnelles des princes. Comme son étudiant Quentin Skinner l’a souligné, « En lisant Le Prince, nous nous apercevons que la morale humaniste est violemment infirmée ».

Le prince, selon Machiavel, doit toujours être préparé à agir immoralement si nécessaire. Et en vue de maintenir son pouvoir, il se trouve souvent forcé de commettre des trahisons et d’agir de manière inhumaine.

Une majorité des gens n’interagissent pas directement avec le prince, d’où l’idée développée par Machiavel que tout le monde sait ce que le prince paraît être, mais que personne ne fait l’expérience directe de ce qu’il est réellement. « Un traitre adroit trouve toujours quelqu’un susceptible de se laisser duper ».

Il est coutumier de dire que Machiavel conseillait aux princes de rester vertueux tant que possible, et de ne pas perpétrer le mal à leurs propres fins. Machiavel développe cet argument dans le chapitre 15 de Le Prince. Mais il explique aussi qu’une conduite considérée vertueuse par la morale traditionnelle ne peut parfois que sembler vertueuse, et que les comportements diaboliques qui visent au maintien du pouvoir d’un prince ne font que sembler vicieuses.

Skinner se pose la question que se pose tout historien lorsqu’il se trouve face à ces prétentions morales, et y répond ainsi :

Mais qu’en est-il de l’idée Chrétienne que c’est là une position absurde et pernicieuse à adopter, puisqu’elle laisse de côté l’idée de jugement dernier lors duquel toutes les actions seront jugées ? Machiavel ne dit rien sur ce point. Son silence est éloquent, il s’est répercuté aux quatre coins de l’Europe, qui est d’abord tombée dans un silence consterné avant de mugir une exécration qui n’a jamais vraiment été tue.

Le point de vue de Machiavel a été résumé par l’idée que la fin justifie les moyens. Une telle distillation ne capture pas tous les aspects de la pensée de Machiavel, ce qui irrite grandement les professeurs de théorie politique. Mais si la fin est la préservation du pouvoir du prince, l’idée que la fin justifie les moyens n’est pas une description injuste des conseils de Machiavel.

Ce principe est ce que à quoi a recours l’Etat collectiviste pour justifier ses propres déviations de ce que les gens considèreraient autrement comme bon et moral. F. A. Hayek a écrit que « l’idée que la fin justifie les moyens est observée par l’éthique individualiste comme le refus de toute morale. L’éthique collectiviste en fait sa règle suprême. Il n’y a rien que le collectiviste ne puisse faire si ce qu’il fait permet de servir le bien de l’ensemble, parce que le bien de l’ensemble est à ses yeux l’objectif ultime ». L’éthique collectiviste « ne connaît pas de limite autre que celle de la convenance – l’aptitude d’une action particulière à achever une fin ».

Tout le monde accepte aujourd’hui, du moins implicitement, l’idée que des règles morales différentes s’appliquent à l’Etat ou que d’une manière ou d’une autre, l’Etat soit au-dessus de toute morale. Même si personne n’utilise mot pour mot les théories de Machiavel, tout le monde pense qu’il n’est pas raisonnable de demander à l’Etat et à ses fonctionnaires de se comporter comme le reste d’entre nous. L’Etat doit se préserver par des moyens qu’aucun individu, aucune entreprise ou aucune organisation ne serait autorisé à employer pour sa propre préservation. Et nous trouvons cela normal.

Ce n’est que l’expression générale du phénomène décrit plus haut, qui explique pourquoi personne ne dit mot lorsque l’Etat commet des crimes qui seraient considérés comme des énormités s’ils étaient commis par une autre personne ou entité.

Certains peuvent penser que l’appareil d’Etat coercitif est important pour l’ordre social, et que nous ne pouvons pas insister sur la pureté de la pensée libertaire lorsque nous évaluons ses actes. L’Etat fait ce qu’il a à faire.

Les fameux services que nous offre l’Etat ont autrefois été fournis par d’autres moyens que par la contrainte. Nous ne sommes simplement pas encouragés à l’apprendre, et le mode de pensée que nous adoptons dès l’école rend notre imagination trop étroite pour pouvoir le concevoir.

Machiavel est à l’origine d’une révolution qu’est celle de l’Etat. La nôtre est la révolution contre l’Etat, en faveur de la paix, de la liberté et de la prospérité.

 

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