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Mille milliards de dollars et bientôt les filles à l’œil

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Publié le 11 mai 2010
1243 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux





L'Union européenne s’est auto-accordé mille milliards de dollars pour s’auto-renflouer aux  premières heures de l’aube d’hier, plus une fille dans le lit de chaque membre, gratuitement. Les Allemands vont adorer. Cette annonce a déjà fait remonter l’euro à 1,3 dollar, juste au moment où ceux-ci espéraient que la baisse du dollar allait leur permettre de livrer quelques cargos de plus à l’exportation.  Je m’attends à ce que Mme Merkel soit particulièrement à leur écoute. Quelques heures plus tôt, sa coalition a reçu une magnifique raclée à l’élection en  Rhénanie du Nord-Westphalie.


Je mentionne ces événements à contrecœur, sachant l’aversion qu’éprouvent mes lecteurs aux nouvelles provenant de  la vieille Europe, cet ennuyeux café d’arrière cour socialiste où l’on vous sert dans les restaurants des portions pour femmelettes que de vrais hommes ne mangent pas de toute façon.


La question qui s’impose ici, bien entendu, est de savoir comment l’Europe a l’intention de trouver mille milliards de dollars pour se renflouer elle-même.  Va-t-elle vendre le Portugal à la Chine ? Va-t-elle découper la Grèce en morceaux, lancer les bouts à la mer comme appât, attraper et vendre sur les marchés ce qui reste de poissions en Méditerranée ?    Franchement, je suis perplexe. Parlez de déshabiller Pierre pour habiller Paul...


Toutes les nations européennes sont déjà si désespérément empêtrés dans des chaînes d’obligations réciproques indémêlables que ce renflouement pourrait tout aussi bien être un jeu de chaises musicales joué dans le Grand collisionneur de particules Hadron sur de la musique  de Karlheinz Stockhausen. Le renflouement européen est, de fait, une absurdité. Je prédis que l'effet de l'annonce ne durera que quelques jours de trading sur les marchés boursiers.


La vérité est que les déséquilibres de la finance mondiale sont devenus si grotesques que le système monétaire mondial ne tient qu’avec de la salive et des prières.  Je reçois des tombereaux de mails de lecteurs chaque semaine m’avertissant de la prétendue, - et inéluctable -, naissance d’une prochaine monnaie mondiale, - un concept qui s’accompagne naturellement de l'idée d'un gouvernement mondial. Les deux sont des fantaisies ridicules. Les événements prennent les nations du monde à l’exact contrepied, et les entraînent dans l'autre sens, vers la rupture, la diminution de la taille des états et des gouvernements.  De même, si des monnaies majeures comme le dollar ou l’euro venaient à connaître leur chant du cygne, elles seraient plus que probablement remplacées par des billets de banque locales convertibles en or que par un hypothétique Améro ou autre Globo-dollar.


Les marchés boursiers s’en sont donné à coeur joie, et Bloomberg a même rédigé un éditorial merveilleusement mystérieux sur la reprise des obligations grecques.


Une particulièrement riche idée : qui, grands dieux, pourrait bien avoir la sottise d’acheter des obligations grecques maintenant ?  Y aurait-il quelque part un fonds de pension dirigé par des imbéciles qui seraient prêts à vendre les CDO que Goldman Sachs leur a fourgués pour acheter des obligations du trésor grec à bon prix ? J’espère que les retraités dont ils gèreraient les fonds sont prêts à passer ce qu’il leur reste de vie à vendre des marrons chauds dans la rue, car il y n’y aurait aucune chance qu’ils découpent leurs coupons en regardant une quelconque coupe du monde à la télévision.

  

Et tout cela comme si la vie aux Etats-Unis n'a pas été assez surréaliste la semaine dernière. Il y a longtemps de cela, le marché boursier permettait aux gens qui avaient du capital de l’investir dans des entreprises productives, par exemple une fabrique de savons ou une manufacture de caleçons. Maintenant le marché est un lieu de combat de robots où des algorithmes se livrent une bataille pour la suprématie dans d’infinies boucles de rétroaction. Le spectaculaire crash en quinze minutes de jeudi dernier fut une excellente démonstration de la diminution du retour sur investissement de la technologie. Des gens un petit peu trop malins, grandement aidés par des ordinateurs, ont désormais tellement trafiqué les indices que ces marchés n’ont désormais plus rien à voir avec de l’investissement, mais ont pour seul objet de gagner quelques micro-points de profit sur de très grands volumes d’achats et de vente durant des millisecondes, la différence se faisant sur des différentiels mathématiques ! Les marchés ne sont plus que le paradis des « quants », un lieu où seuls les chiffres comptent et sans la moindre relation avec la réalité.


Ces « algo-robots » peuvent être élégamment complexes, mais ils sont rien d’autre que des mécanismes de déclenchement d’ordres. Dans ce cadre, la chute bizarre de Wall Street jeudi dernier n’est qu’un signal avertisseur que les opérateurs sur les marchés boursiers américains ont dépassé depuis longtemps leur seuil de compétence et se sont pris une buche qui ne restera pas la première.


Cette séance de jeudi, quelque soit la nature ou la cause du « bug », disons, doit être considérée comme un simple aperçu des réjouissances à venir du gigantesque bordel qui s’annonce dans lequel les contenus putatifs de ces marchés seront aspirés dans un trou noir si grand que les trading-desks devront trouver un moyen d’arbitrer l’infini pour avoir la moindre chance de recouvrer une simple vision de ce que fut notre richesse passée.


Et cela pourrait arriver en un clin d’œil.


Et pour quelle raison une personne qui ne serait pas sous traitement médical intensif pourrait bien vouloir rester investi sur les marchés boursiers ? La seule réponse logique est que personne ne l’est. Les seuls qui restent aujourd’hui sont les institutionnels avec nulle part où aller, de pitoyables fonds de pension ou des fondations universitaires pathétiques chassant désespérément du « rendement » dans un monde où les investissements financiers les plus « solides » rapportent du 0%, et ces pauvres idiots se font prendre et retourner de tous les cotés. Les seuls qui restent sur les marchés sont, et vous l’avez deviné, les banques TBTF (Too Big to Fail), la FED et autre banques centrales et probablement les trésors publics qui manipulent les cours avec des algo-tours de passe, boites noires, rackets de carry trade voire, il ne faudrait pas les exclure, des escroqueries avérées.

      

Nous avons tendance à oublier qu’il fut un temps où tout cela pêle-mêle avait une  relation avec l'économie réelle. La vérité de base sur l'économie réelle – au moins celles de puissances industrielles - est qu'elles  ne peuvent pas se développer avec succès en ayant pour socle financier de la dette renouvelable  dans un contexte de croissance zéro. Et comme la croissance zéro est très précisément ce qui nous attend avec le pic du pétrole à venir, autant dire que l’idée des dettes renouvelables est un concept qui ne fera pas partie de notre futur.


Et puisqu’on parle du pétrole,  la catastrophe Deepwater Horizon est devenue tellement ennuyeuse pour les éditeurs du New York Times qu’elle a été chassée par d’autres nouvelles de la une du journal.  Trop déprimant, j’imagine.


Pendant ce temps et quoi qu’il se passe dans le monde, rassurez vous, les Credit Default Swaps ne dorment jamais.



James Howard Kunstler

kunstler.com



James Howard Kunstler  a travaillé comme journaliste pour de nombreux journaux. Son dernier livre, « The Long Emergency », décrit les changements auxquels devront faire face les Etats-Unis au cours du 21° siècle.  Kunstler prévoit la disparition progressive de la Surburbia dans le cadre d’un monde en guerre pour la lutte pour le pétrole.  Vous pouvez acheter son livre en cliquant ici, ou avoir plus d’information en visitant son site web à: http://www.kunstler.com/





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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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