En
2009, alors que la crise Grecque commençait tout juste à faire
la une des journaux, j’expliquais dans l’un de mes articles la
manière dont les défauts des Etats
souverains nous mèneraient à la mort du socialisme. Mon
étude était simple, et basée sur les
réalités financières de l’époque. Pour
donner plus d’impact à mon point de vue, j’utilisais
l’une de mes citations favorites de Margaret Thatcher : ‘Le
problème avec le socialisme, c’est que vous finissez un jour par
avoir dépensé tout l’argent des autres’.
Je
continuais ensuite mon développement en déclarant que
‘dans les mois qui viennent, le socialisme sera rudement mis à
l’épreuve. L’épreuve dont je parle ici pourra
être observée de tous, alors que de part et d’autre de
notre monde, les gouvernements se trouveront à court de monnaie, que
leurs dettes augmenteront jusqu’à ne plus pouvoir être remboursées,
et que leurs promesses financières ne seront plus en mesure
d’être satisfaites. En clair, la banqueroute idéologique
du socialisme se traduira par une insolvabilité des
gouvernements’.
Et
voilà que trois ans plus tard, les gouvernements se voient, les uns
après les autres, déclarés insolvables. Il y a bien
longtemps qu’ils ont épuisé leurs réserves de
monnaie, mais qu’ont-ils fait depuis ? Plutôt que
d’affronter la réalité et d’accepter le fait que
leurs ressources financières sont limitées et que leurs
promesses irréalistes les ont menées à la ruine, ils ont
emprunté la voie la plus simple, la voie de l’emprunt, dans une
tentative désespérée de maintenir en vie leurs
politiques socialistes.
Les
gouvernements se sont acheté du temps en empruntant des
quantités considérables de monnaie. En conséquence, ils
se trouvent aujourd’hui en une position pour le moins
embarrassante : non seulement ils n’ont plus de sous, ils ne
disposent plus non plus de leur capacité d’emprunter. Ils ont
atteint la ’bifurcation’ dont je parlais en 2009.
‘L’une des voies mènera au socialisme, à
l’arrivée au pouvoir de démagogues, puis d’un
dictateur qui assurera à son peuple pouvoir faire fonctionner le
socialisme. L’autre mènera à une société
capitaliste tels que l’étaient autrefois les Etats-Unis, avec
des marchés libres, un gouvernement limité, et un
système judiciaire inconditionnel’.
Il
est malheureusement de plus en plus aisé de déterminer quelle
voie sont sur le point de choisir les gouvernements.
Nos organes du pouvoir exécutif se transforment de plus en plus en
‘organes de grand banditisme’, terme que j’ai pour la
première fois entendu de la bouche d’une personne
rencontrée lors d’un voyage en Suisse, et pour qui la
banqueroute idéologique et financière du socialisme est une
évidence. Son expression explique clairement la manière dont
les gouvernements utilisent le vol afin de gagner du temps et de maintenir en
vie leur petit jeu socialiste.
L’Argentine
semble être en tête de peloton, ayant récemment
nationalisé les actions de la société Repsol dans son pays. Ce vol de propriété
privée a été suivi de très près par la
prise de contrôle par les forces armées Boliviennes de la
société de distribution d’énergie
électrique Red Eléctrica
Corp.
L’Amérique
du Sud a derrière elle une longue histoire de saisie d’actifs,
mais elle n’est pas la seule. Après tout, l’une des
attaques à la propriété privée les plus notoires
est la saisie de l’or des Américains par le président
Franklin Roosevelt en 1933. A elle seule, sa décision a su mettre sens
dessus dessous l’un des principes les plus basiques de la Constitution
des Etats-Unis, voulant que la propriété et les contrats
privés soient placés au-delà de
l’interférence du gouvernement.
Plus
récemment, le gouvernement Irlandais s'en
prenait aux pensions
privées. L'Argentine en avait déjà fait de même en
2008, ce qui me force ici à relever un point de la plus grande
importance : typiquement, un vol mène à un autre.
Attendez-vous à ce que les socialistes Argentins continuent de piller
leur nation, et que les socialistes du reste du monde en fassent de
même. Qui pourra bien mettre fin à l’institution du
vol ?
Certainement
pas les dirigeants politiques. Ils nous ont depuis longtemps fait comprendre
qu’ils privilégient le recours au larcin. Aux Etats-Unis, la situation
n’est peut-être pas aussi extrême qu’en Argentine ou
en Irlande, mais il n’en est pas moins que les socialistes y pillent
également les citoyens afin de protéger leurs avantages et leur
pouvoir. La plus récente parution de Barron’s souligne ce point
dans un article intitulé ‘Rotten to
the Core ? Uncle Sam and California take big bites out of Apple’.
Celle
que l’on appelle élite intellectuelle trouvera toujours des
moyens pour aider l’Etat à dérober la
propriété privée de ses citoyens, tout en justifiant de
la manière la plus grandiose qui soit leur assaut insidieux à
l’état de droit. Le 30 avril dernier, un article paru dans le Financial Times présentait la
manière dont le gouvernement Espagnol pourrait obtenir plus de fonds afin
de mieux gérer son surendettement : ‘Une alternative de
dernier recours serait de mandater, pour une durée
déterminée, les obligations Espagnoles achetées par les
ménages et les entreprises’. Je suppose que le terme
‘mandater’ a été utilisé dans cette phrase
pour la bonne et simple raison qu’il sonne mieux que
‘voler’. Bien entendu, ce vol ne serait que
‘temporaire’, comme le sont toutes les autres incursions de
l’Etat qui érodent l’état de droit. Ce que cet
article, écrit par un professeur de l’Université de
Harvard et ancien conseiller présidentiel des
Etats-Unis, met principalement en
avant, c’est que l’élite académique et politique
des Etats-Unis est tout autant en banqueroute intellectuelle que les nations
socialistes.
Le
déclin des gouvernements, et plus particulièrement
l’absence de principes et d’honneur chez les dirigeants
politiques préférant le vol à l’acceptation de la
réalité, n’a rien de nouveau. Voici ce qu’en disait
Frederick Bastiat il y a plus de 150 ans :
‘Lorsque le détournement de fonds et
le pillage deviennent des attitudes communes à un groupe
d’hommes vivant au sein d’une même société,
ce dernier finit par créer un système judiciaire qui autorise
ses méfaits, et un code moral qui les glorifie’.
Il
n’y a pas si longtemps, Ayn Rand faisait une
observation similaire :
‘Une fois que vous comprenez que les
échanges se font non pas par consentement, mais par contrainte –
une fois que vous comprenez que pour pouvoir produire, vous devez obtenir la
permission de personnes ne produisant rien – lorsque vous vous rendez
compte que la monnaie est redirigée vers ceux qui commercent non pas
des biens, mais des faveurs – lorsque vous comprenez que ces hommes
deviennent riches par la force plutôt que par le travail, et que vos
lois ne vous permettent plus de vous protéger contre eux, mais de les
protéger contre vous – une fois que vous comprenez que c’est
la corruption qui est récompensée, et non
l’honnêteté, alors vous savez que vous vivez dans une
société vouée à l’échec.
Que
pouvons-nous donc faire, en tant qu’individus, pour nous
protéger, nous et nos familles ? Premièrement, il nous
faudra en venir aux prises avec l’insolvabilité de nos
gouvernements avant qu’ils ne s’enfoncent encore plus dans le
grand banditisme. Nous devrons ensuite reconnaître qu’il existe
une différence entre capital invisible et capital pouvant devenir la cible d'une confiscation du gouvernement.
Ce sujet va bien au-delà de mes connaissances personnelles, mais il
est toutefois clair que le meilleur moyen dont vous disposiez afin
d’éviter une confiscation est la diversification
géographique de vos actifs en plusieurs juridictions politiques, tout
en espérant que tous les gouvernements ne deviennent pas des tyrans et
des voleurs.
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