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Nos prévisions pour 2012 :
Le keynésianisme nous a ruinés et continuera de le
faire tant que les pouvoirs publics ne se résoudront pas à
accepter le « grand ajustement » et à
réformer le Système monétaire international !
Les
pouvoirs publics (Etats et banques centrales), appliquant depuis des
décennies la fausse théorie socialiste keynésienne
à savoir que l’accroissement continu des dépenses et le
recours illimité au crédit favoriseraient la croissance
économique, ont mis en place un Système
nécessairement insoutenable alimenté par la double
création exponentielle d’endettement collectif et de fausse
monnaie ex nihilo. Tout cela étant accompagné d’innombrables
véhicules financiers à effet de levier gagés sur le
néant (les produits dits
« dérivés » ou « titrisés » comme les « subprimes »), qualifiés par Warren
Buffet d’« instruments de destruction massive »,
supposés à tort diffuser les risques mais qui en
réalité les concentrent et donc périodiquement explosent
en ruinant leurs détenteurs. Ce qui a progressivement abouti à
la crise monétaire, financière, économique et sociale
globale actuelle que l’on ne saurait imputer au libéralisme
-lequel n’est hélas plus appliqué depuis longtemps- mais
au seul dirigisme des pouvoirs publics. Une évolution que Ludwig von Mises, le plus clairvoyant
économiste du XXe siècle, avait déjà
relevée en constatant que
« Les crises
économiques sont provoquées par les politiques
monétaires expansionnistes des banques centrales » !
L’augmentation
continue des déficits budgétaires et de l’endettement
public comme privé (que les mesures récentes
d’austérité prises en Europe trop tard ne diminueront
pas, étant donné que dans des économies en
récession la dette augmente mécaniquement dès lors que
les recettes des Etats chutent et que s’accroissent leurs
dépenses), mais aussi les politiques monétaires dites de
Quantitative Easing (c’est-à-dire de
monétisation sans fin -directe ou indirecte- des dettes
étatiques et bancaires devenues non remboursables), sans compter la
fixation de taux d’intérêt à court terme aberrants
voisins de zéro comme si l’argent pouvait être gratuit,
ont conduit tant aux USA qu’en Europe les agents économiques -ainsi
abreuvés de faux signaux- à investir de façon
erronée leurs avoirs durement gagnés par leur travail. En
particulier, parce qu’ils sont incités à spéculer
au moyen d’instruments improductifs -n’enrichissant que les
« banksters »- dont le
développement anarchique finira par une débâcle
généralisée. Ce qui correspond bien au plan
keynésien criminel d’« euthanasie des
rentiers », alors que sans épargne aujourd’hui il n’y
a pas d’investissement demain. A cet égard, le sauvetage
temporaire, depuis l’éclatement de la crise actuelle en 2007,
des grandes banques privées par les Etats et les banques centrales
-qui n’en avaient pas les moyens- a constitué une erreur
majeure. Alors qu’il eut fallu organiser la faillite de toutes celles qui
n’étaient plus solvables et le remboursement progressif de leurs
déposants pour purger le Système en mettant un terme
définitif aux pratiques de privatisation des gains (en faveur des
« banksters »
précités) et de socialisation des pertes
(supportées par les contribuables) à la source de la corruption
rampante des « élites » financières et
politiques. D’autant que si les pouvoirs publics cessaient de jeter des
centaines de milliards par les fenêtres au seul bénéfice à
court terme d’un secteur bancaire parasitaire et hypertrophié, ou
dans des plans dits de « relance » qui
n’accroissent que les déficits, ils pourraient rembourser leurs
dettes et même baisser les impôts des contribuables, ce qui est
le meilleur moyen de dynamiser la consommation.
Le même Ludwig von Mises, a
écrit dans son principal ouvrage “L’action humaine”
(gratuitement disponible en Français sur le site internet
d’Hervé de Quengo): “Il faudra bien que l’on
comprenne que les tentatives d’abaisser artificiellement, par
l’extension du crédit, le taux d’intérêt qui
se forme librement sur le marché ne peuvent aboutir qu’à
des résultats provisoires et que la reprise des affaires, qui
intervient au début, sera forcément suivie d’une rechute
profonde, laquelle se traduira par une stagnation complète de
l’activité industrielle et commerciale… Un boom
d’expansion du crédit doit inévitablement conduire
à un processus que le discours commun appelle dépression…
La dépression n’étant en fait qu’un processus de
réajustement, de remise en ligne des activités de production
avec l’état réel des données du
marché… Toute tentative de substituer des moyens fiduciaires
à des biens capitaux inexistants est vouée à
l’échec… Il n’y a aucun moyen de soutenir un boom
économique résultant d’une expansion à
crédit. L’alternative est ou bien d’aboutir à une
crise plus tôt par arrêt de volontaire de la création
monétaire ou bien plus tard avec l’effondrement de la monnaie
qui est en cause.”
Voilà exactement pourquoi l’Europe et les USA (dont les
statistiques en particulier du chômage et de l’inflation ne sont
pas sincères) sont entrés l’une dans une récession
économique et les autres en croissance zéro, que tous les
Quantitative Easing sont incapables d’enrayer
mais ne font qu’aggraver, parce que le « boom économique
résultant d’une expansion du crédit » que les
Etats et les banques centrales ont organisé ne peut pas finir
autrement. Etant donné que l’on ne règle pas des
situations structurelles d’insolvabilité des Etats ou des
grandes banques privées comme de simples crises temporaires de liquidités
par la création de toujours plus de dettes et de fausse monnaie, ni
par l’extension à l’infini des bilans des banques
centrales dorénavant constitués de créances pourries
invendables alors qu’elles ne devraient avoir comme réserves que
des métaux précieux. Contrairement aux délires
keynésiens qui continuent de faire des ravages, la dette et la
création monétaire excessives sont partout et toujours
l’antichambre de la faillite.
Et von Mises d’ajouter : “Le boom
ne peut durer qu’aussi longtemps que l’expansion du crédit
continue à un rythme toujours accéléré. Le
boom prend fin aussitôt que des quantités supplémentaires
de moyens fiduciaires ne sont plus jetées sur le marché de
l’emprunt. Mais il ne pourrait pas durer éternellement,
même si l’inflation et l’expansion du crédit
devaient se poursuivre sans fin. Il rencontrerait alors les barrières
qui empêchent l’expansion infinie du crédit de circulation.
Il conduirait à l’explosion du boom et à
l’effondrement du Système monétaire tout entier… Si
l’expansion du crédit n’est pas arrêtée
à temps, le boom se transforme en un boom explosif, la fuite vers les
valeurs réelles commence et la valeur de la monnaie
s’effondre… Le résultat de l’expansion du
crédit est un appauvrissement général” !
(dont les principaux coupables sont les
« pompiers-pyromanes » Bernanke,
Draghi, King et consorts). Il est donc faux de
croire que les banques centrales peuvent créer de façon
illimitée de la monnaie sans que finalement elles perdent toute
crédibilité et que ladite monnaie, après avoir perdu
toute utilité parce qu’ayant disparu dans la « trappe
à liquidités », ne soit pas finalement l’objet
d’un refus des peuples de continuer de s’en servir. Nul -qu’il
s’agisse des personnes privées ou morales comme des pouvoirs
publics- ne peut impunément dépenser l’argent qu’il
n’a pas, sinon il fait tôt ou tard faillite.
Ayant compris cela, on admettra une fois pour toutes que les banquiers
centraux du XXe et du XXIe siècle, les plus grands faux-monnayeurs de
l’histoire, pas plus que les Etats, n’ont rigoureusement aucun
moyen d’éviter la dépression -successivement
déflationniste puis hyper-inflationniste- et
l’écroulement de la valeur de toutes les monnaies fiduciaires de
papier les unes après les autres qui précédera,
coïncidera avec, ou suivra la grande chute des actifs de papier (la
plupart des actions et obligations sauf celles de première
qualité), basés sur une pyramide de dettes gagées sur le
néant qui a commencé de s’écrouler en Occident. Ecroulement
qu’aucune mesure keynésienne ne pourra stopper mais seulement
repousser pour quelques temps, tout en aggravant son issue finale du fait
même des manipulations supplémentaires toujours plus
considérables employées pour retarder
l’inéluctable. Comme la mise à disposition des
grandes banques zombies européennes -parce que beaucoup sont en
faillite virtuelle- le 21 décembre 2011 de prêts directs sur 3
ans pour 490 milliards d’euros à un très faible taux
d’intérêt par la BCE, euros qu’elle ne
possédait pas mais qu’elle a créés pour
l’occasion. Une manœuvre qui fragilisera encore plus le bilan de
ladite BCE sans parvenir à faire baisser sensiblement et durablement
les taux d’intérêts des obligations émises par les
PIIGS, dont les banques zombies continueront de se défier parce
qu’elles en sont déjà bourrées et que cela les
ruine. A cet égard, contrairement aux déclarations
irresponsables qui se multiplient, l’euro ne serait pas sauvé
par un gigantesque Quantitative Easing que la BCE
mettrait en place, cédant à la panique et violant les
traités européens comme ses obligations statutaires qui lui
interdisent de financer les Etats (plus encore qu’elle ne le fait
déjà de façon discrète mais illégale). Parce
qu’alors la valeur de cette monnaie en quelques jours voire semaines
s’effondrerait, peut-être à parité avec le
dollar US (ainsi que la monnaie US l’a expérimenté en
sens inverse lors des deux Quantitative Easing de Bernanke contre l’euro qui était
passé entre mi 2010 et mi 2011 de 1,19 à 1,49 USD). Ce qui,
après une éventuelle embellie très temporaire des
actions partout dans le monde et des obligations d’Etat
européennes, aggraverait tout parce que la zone euro passerait de
la récession à la stagflation (récession + inflation).
Nonobstant le fait que, lorsque les pouvoirs publics (en l’occurrence
la banque centrale) violent l’Etat de droit,
l’insécurité devient totale et les citoyens sont
fondés à résister par tous moyens à
l’oppression, ce que ne manquerait pas de faire le peuple allemand
(tout en éjectant Merkel en
réalité complice de ces manipulations) si la BCE continuait de
s’affranchir des règles de bon sens qu’elle doit
impérativement respecter. Idem pour la question du consentement du
peuple à l’impôt, constamment violé par les
gouvernements actuels alors qu’il s’agit du principe essentiel de
tout Etat démocratique, ce qui explique en partie le refus
justifié du gouvernement anglais de Cameron d’accepter le projet
de Pacte intergouvernemental européen du 9 décembre 2011. Et
l’on en revient à Jacques Rueff qui écrivait :
« Exigez l’ordre financier ou acceptez l’esclavage » !
On a déjà fait des guerres ou des révolutions pour bien
moins que cela. Attention que la quasi-dictature des pouvoirs publics actuels
sur les populations, dans leur grande majorité
paupérisées à l’extrême, qu’ils
n’associent jamais à leurs décisions importantes, ne
finisse pas de la même façon…
Il n’y
a pas d’autre solution pour sortir de la crise actuelle que de laisser
le « grand ajustement » (via des restructurations de
dettes et/ou des défauts de paiement étatiques et bancaires en
masse) se produire, lequel peut seul mener, à l’issue d’un
long et pénible processus de “destruction
créatrice” (selon la formule de Joseph Schumpeter), à une
authentique reprise économique durable parce qu’enfin
auto-entretenue par les forces du marché libre. Mais surtout de couper
tout lien entre les pouvoirs publics et la création monétaire, qui doit être basée soit sur un mécanisme
automatique limitant sa production comme l’étalon-or (ce qui avait la préférence de Ludwig von Mises et de Jacques Rueff), soit sur la
liberté de création de monnaies non étatiques
concurrentes par les agents économiques en mesure de le faire (ce
qui avait la préférence de Friedrich von
Hayek). Toute l’histoire montre que la monnaie à cours
forcé, a fortiori de papier, lorsqu’elle est directement
émise ou bien « dirigée » par les
pouvoirs publics, est toujours frauduleusement utilisée aux fins de
servir leurs seuls intérêts ou ceux de quelques groupes parasitaires
avec lesquels ils sont liés. Ce qui a fait écrire à Charles
Rist : « Une monnaie de papier est une créance sur un
inconnu, sur un pays ou sur un gouvernent dont personne ne peut
prévoir à l’avance les aventures politiques, sociales ou
financières et les décisions arbitraires » !
Pour les raisons exposées précédemment, comme rien
n’est fait pour sortir du keynésianisme ni pour rétablir
la valeur pérenne des monnaies, c’est d’abord la zone
euro à l’évidence « non optimale »
qui devrait imploser et sa monnaie unique européenne qui devrait
chuter vers 1,15 - 1,20 contre le dollar US en 2012, pour autant
qu’elle puisse continuer d’exister sous sa forme actuelle, ce
dont nous doutons puisque tout indique que plusieurs Etats appartenant
à ladite zone devraient être contraints d’en sortir pour
rétablir leurs anciennes monnaies nationales qu’ils pourraient
alors dévaluer -tout en convertissant leurs dettes dans les dites
monnaies légalement en vertu de la « Lex
Monetae »- afin d’éviter
l’asphyxie. Tant que la plupart des pays de la zone euro resteront
non compétitifs, donc incapables d’atteindre une croissance
autonome via des excédents réguliers de commerce
extérieur, leur situation ne pourra que se dégrader
jusqu’à devenir intenable et ils ne pourront jamais rembourser
leurs dettes ce qui ruinera leurs citoyens.
Un pays comme la France (au lieu de rester à la remorque de
l’Allemagne alors qu’elle ne peut et ne doit pas adopter le
modèle germanique) devrait au plus vite revenir à sa monnaie
nationale et pratiquer la méthode que Charles de Gaulle employa
dès son retour au pouvoir en 1958, pour tirer un trait sur la gabegie
financière de la IVe République, à savoir
dévaluer de 17,55% puis, une fois la reprise économique
enclenchée par quelques réformes simples et rapides
libérant les énergies individuelles et collectives (le plan
Rueff-Armand), les excédents de commerce extérieur revenus,
laisser le taux de change naturellement s’apprécier, rembourser
les dettes, accumuler ensuite des réserves en or (de Gaulle
s’étant constamment battu pour son rétablissement comme
étalon monétaire) au lieu de fausses monnaies et pratiquer
l’équilibre budgétaire le plus strict, ce qui valut
ensuite à la France quinze ans de croissance, de
prospérité et de plein-emploi sous les présidences de
Gaulle puis Pompidou après l’instauration du
« nouveau franc ». Jusqu’à ce que Giscard
d’Estaing arrive à la présidence en 1974 et que le grand
désordre monétaire international en général
(l’instauration définitive des taux de change flottants comme
l’éviction officielle de l’or du SMI par les Accords de la
Jamaïque en 1976 que Giscard a signés) et des finances publiques
françaises en particulier commence sans jamais cesser depuis.
Dans le même ordre d’idées, on remarquera
qu’à ce jour l’« Europe »
s’est saisie de cinq questions principales : 1/ le charbon et
l’acier (la CECA) et il n’y a plus d’industrie
minière ni sidérurgique en Europe ; 2/ l’agriculture
(la PAC) et il n’y a presque plus d’agriculteurs en Europe, la
plupart de ceux qui restent ayant à peine les moyens de
subsister ; 3/ la politique commerciale extérieure (PCC) et
l’Europe n’a plus de défense à opposer à ses
concurrents étrangers pratiquant le protectionnisme ouvert ou
déguisé (via le dumping monétaire) ; 4/ les
migrations (accords de Schengen) et les
« frontières » européennes sont devenues
des passoires qui favorisent une immigration massive
incontrôlée ; 5/ la monnaie et l’on assiste à
la déroute de l’euro. Conclusion : l’Europe ça
ne marche pas, parce que ce n’est plus un projet politique mobilisateur
mais une idéologie figée et que ce n’est pas le bon
niveau de décision, d’autant que les intérêts des
Etats-Nations qui la composent resteront naturellement toujours
différents. Il ne faut donc pas plus, mais au contraire moins d’« Europe
» si l’on veut la sauver. Et commencer par en finir avec la
monnaie unique comme avec la banque centrale unique tout en réduisant
au maximum le mammouth bruxellois, dont le coût est exorbitant, comme
en y introduisant la démocratie par l’élection directe de
ses dirigeants.
Puis, après l’implosion de la zone euro, ce devraient
être au tour des Etats-Unis et de leur dollar US, encore
protégé par son statut exorbitant de monnaie de réserve
et d’échange mondiale et le vaste marché obligataire sur
lequel il s’appuie, de suivre le même chemin que l’euro un
peu plus tard (milieu 2013 et 2014). Et c’est alors, mais pas avant,
que l’on devrait assister au grand démarrage de l’or en
USD vers les 2.500 l’once voire plus haut, quand plus aucune monnaie de
papier n’inspirera confiance et que s’enclenchera « la
fuite vers les valeurs réelles » qu’évoquait von Mises. Ou bien, au contraire, qu’un nouveau
président américain authentiquement libéral
rétablisse la couverture or (partielle -limitée aux obligations
d’Etat- ou totale) du dollar US, ce qui entrainerait nécessairement
une hausse massive de l’or et le sauvetage du billet vert.
Comme la hausse actuelle et prochaine du dollar US (ou la baisse de l’euro/dollar US, ce qui revient au même)
exerce un puissant effet mécanique de baisse des prix des actions
partout dans le monde (y compris sur les actions des entreprises
cotées dans les bourses des pays dits émergents), des
matières premières et des métaux précieux
(exprimés en dollar US mais pas dans les autres monnaies) ; nous
pensons que les prix de presque tous ces actifs devraient sensiblement
baisser en 2012, à l’exception du pétrole qui semble
progressivement s’installer dans une relative pénurie et dont le
potentiel de hausse du WTI crude oil est son retour vers 115 USD le baril, sauf si la
récession européenne faisait tâche d’huile aux pays
émergents auquel cas il baisserait aussi. Une baisse de l’or
vers 1.300 et de l’argent-métal vers 20 en USD l’once
comme du S+P500 vers 1.020 nous semblent donc possibles en 2012, avant
d’offrir des opportunités d’achat. En attendant, il
importe de vendre systématiquement les rallies sur ces actifs puis de
couvrir lesdites ventes dans les creux. Plusieurs Etats et grandes
banques privées d’Europe ayant -mi et fin 2011- vendu ou
swapé de l’or pour se procurer des dollars US, l’accélération
de ces liquidations stupides, d’autant que l’Allemagne fait
pression pour la vente de l’or de l’Italie, serait aussi
négative pour les prix des métaux précieux en USD.
On notera que la plupart des marchés d’actions US et
européens ne tiennent qu’à coups de manipulations
(algorithmes, High Frequency Trading,
rachats massifs d’actions par les sociétés, changements
constants dans la composition des indices, injections
répétées de liquidités par les banques centrales,
etc.) mais que, la récession européenne et le ralentissement
économique dans les pays émergents diminuant les profits des
grandes entreprises, il y a un moment où ces pratiques douteuses
devraient perdre tout effet. Sans compter que la désindustrialisation,
la baisse des salaires et des prestations sociales, la chute de la
consommation et la hausse du chômage de masse comme des impôts en
Occident, fruits d’une mondialisation inégale en grande partie
due à la sous-évaluation extrême de sa monnaie sciemment
organisée par la Chine (sans que l’Occident ni le FMI ou
l’OMC hélas ne s’y opposent), finiront d’une
façon générale par produire leurs effets
délétères. Quant au rally de
fin d’année 2011 du S+P500 dans un faible volume
d’affaires, ce qui sent à plein nez la manœuvre de quelques
hedge funds et banques
(récemment abreuvées de liquidités massives
quasi-gratuites par la BCE et la Federal Reserve)
visant à tenter de sortir in extremis leurs performances annuelles
négatives du rouge, bien qu’ayant attiré certains
intervenants moutonniers anticipant à tort le gigantesque Quantitative
Easing européen (dont les
conséquences ne seraient pas du tout positives si jamais il se
produisait parce qu’il ferait s’effondrer l’euro/dollar
US), nous pensons qu’il ne s’est agi que d’un
« bull trap » qui pourrait au
maximum conduire le S+P500 (lequel a clôturé en 2011 en
légère baisse par rapport à 2010) vers 1.300 avant que,
courant janvier 2012, il rechute. Nous conservons donc nos achats
d’options puts sur le S+P500. A noter que les
indices GDX et HUI des actions des sociétés minières,
qui pourraient aller beaucoup plus bas du fait de la double baisse des
actions en général et des métaux précieux
exprimés en dollars US en particulier, sont très
vulnérables. Le meilleur outil de prévision des
marchés d’actions, c’est le dollar australien contre le
yen qui les fait chuter quand il baisse et vice-versa. Or, les
configurations graphiques (un grand Head-and-Shoulders)
permettent de penser que l’AUD/JPY pourrait en 2012 retrouver son plus
bas de 2008 - 2009 vers 57,50 (contre 78,60 à ce jour) avec des effets
très négatifs pour les bourses.
Devraient aussi baisser en 2012 les obligations d’Etat
européennes en raison du surendettement de leurs émetteurs, et
de leurs besoins colossaux d’emprunts supplémentaires, qui
verront leurs notes dégradées, ainsi que cela a
déjà commencé en 2011. Enfin, la France étant
à la veille de perdre son triple A et la réélection de
Sarkozy à la présidence de ce pays en mai 2012 étant peu
probable, le projet de Pacte intergouvernemental européen lancé
par Merkel le 9 décembre 2011 (visant
à rendre contraignants les anciens critères de Maastricht) ne
pouvant pas être ratifié avant cette date, tout porte à
croire qu’il sera renégocié par Hollande son successeur
probable et que plusieurs autres Etats s’y opposeront, ce qui risque de
le faire échouer. Ce Pacte, d’ailleurs inapplicable,
n’étant qu’un effet d’annonce, puisque la plupart
des Etats européens sont à des « années-lumière »
des critères de Maastricht tant leurs finances sont
dégradées, sans compter que l’on ne peut pas faire
condamner pour leur non respect desdits critères à des
milliards d’euros d’amendes des Etats qui sont déjà
en faillite !
En plus du dollar US lui-même, il n’y a que les obligations
d’Etat américaines, suédoises, suisses,
norvégiennes et de certains pays émergents (Brésil),
mais aussi l’or en euros seulement (puisque le métal jaune ayant
en réalité une valeur fixe ne varie pas par lui-même mais
s’apprécie mécaniquement lorsque la monnaie dans laquelle
on l’exprime chute) qui devraient performer d’ici fin 2012. Une
baisse des taux US à 30 ans en dessous de 2,50% (leur plus bas de
2009) nous semble possible. Indépendamment de la ruine vers laquelle
s’achemine la zone euro, le second grand risque pour 2012 est
constitué par un éventuel krach immobilier, voire plus
général, en Chine -d’où la nécessité
de rester à l’écart de ses marchés boursiers et
obligataires- qui bloquerait tout mouvement d’appréciation du
yuan et donc renforcerait aussi le dollar US. Quant au franc suisse, la
monnaie la plus stable du monde depuis des lustres, nous ne pensons pas que
la BNS pourrait maintenir son peg pour
l’euro/CHF à 1,20, qui tient pour le moment assez bien, en cas
de chute de l’euro/dollar US à 1,15 voire même à
parité parce qu’elle serait alors submergée par une offre
d’euros qu’elle n’aurait pas les moyens d’absorber.
On peut donc, aux côtés des dollars US, conserver en 2012 en
partie des CHF qui ne présentent pas grand risque de baisse sauf
contre le dollar US bien entendu.
Mais les marchés financiers ne suivent pas des tendances
linéaires, ils « respirent »,
c’est-à-dire qu’ils alternent naturellement des
périodes de hausse puis de baisse. Ce qui implique que leur volatilité,
croissante en période d’instabilité maximale comme actuellement,
nécessite d’avoir recours à une stratégie
Long+Short (consistant à se positionner -simultanément ou
successivement- tant à la hausse qu’à la baisse sur
plusieurs actifs) et non plus Long-Only ou Buy-and-Hold (consistant
à acheter certains actifs pour ne plus rien faire tant qu’ils ne
sont pas montés) qui sont mauvaises parce la plupart des
marchés financiers ne suivent plus des tendances durables mais sont
sujets à des « Mouvements Browniens » (voir
explication de ce terme sur Google - Wikipédia) assez
imprévisibles. A cet égard, le « Fuchs &
Associates (long+Short) Precious Metals Investment Fund » que nous gérons a
été en mesure de dégager en 2011 un profit annuel net
de tous frais de +19,07% (dix neuf 07) en CHF (monnaie qui termine
2011 inchangée contre l’USD et l’euro par rapport à
sa clôture de 2010), soit bien plus que la hausse annuelle de
l’or en USD (+10%) alors même que les autres métaux ont
nettement baissé (-10% pour l’argent, -22% pour le platine, -18%
pour le palladium), précisément parce qu’il traite les
quatre métaux précieux à la hausse comme à la
baisse. Stratégie Long+Short qui limite aussi les risques pour le cas
où les prévisions pourraient s’avérer erronées
en raison d’évènements imprévisibles au moment
où elles sont effectuées, ce qui est le cas de certains
changements géopolitiques ou macroéconomiques soudains. Mais il
faut avant tout comprendre que les prix de presque tous les actifs
financiers étant constamment manipulés par les pouvoirs publics
-ou les intervenants financiers dominants- sont faussés,
puisqu’ils n’ont plus rien à voir avec la loi de
l’offre de la demande les concernant, de telle sorte qu’il faut
s’attendre à ce que la plupart d’entre-eux
finissent par chuter lorsqu’ils ne seront plus manipulables et que les astuces
comptables ne suffiront plus à éviter les liquidations
forcées de la part d’acteurs à court de cash pour
financer leurs pertes. (On lira à ce propos les deux articles
du Financial Times du 30 décembre 2011 exposant les raisons de la
forte probabilité d’un prochain krach boursier et la forme
-Flash Crash- qu’il pourrait prendre).
Notre scénario pour 2012 est logique mais repose principalement
sur la baisse de l’euro et donc la hausse du dollar US. Comme nous
gérons les portefeuilles de nos clients dans les banques selon la
même stratégie Long+Short que celle retenue pour le Fonds
précité, il va sans dire que nous nous positionnerons aussi
-par exemple via l’achat d’options ou d’ETF- contre les
positions initiales que nous prendrons dans le sens de nos prévisions
actuelles en début d’année, pour le cas où ce
serait ensuite le contraire qui se produirait. Et cela dans la perspective éventuelle (miraculeuse, mais
sait-on jamais !) d’un règlement rapide des
problèmes structurels de la zone euro et dans l’hypothèse
(désastreuse) où la monnaie US reprendrait sa baisse sous
l’effet d’un 3éme Quantitative Easing
toujours possible, voire d’un autre facteur comme une radicalisation
dramatique de l’affrontement entre Obama et les Républicains
à l’approche de l’élection présidentielle de
novembre 2012 entrainant une paralysie du pouvoir à Washington et donc
une détérioration supplémentaire rapide des finances
publiques US.
L’année 2012 ne sera pas « un long fleuve
tranquille » puisqu’elle devrait voir se concrétiser
l’aboutissement de plusieurs processus de déstabilisation -décrits précédemment- à
l’œuvre depuis plusieurs décennies tant en Europe
qu’aux USA, pour la résolution desquels il n’y a pas
d’autre remède que de procéder à des changements
radicaux, de nature politique et monétaire, auxquels les pouvoirs
publics actuels se refusent. Bref d’en finir avec
l’étatisme autoritaire sous toutes ses formes (en particulier
dans sa version socialiste keynésienne) pour aller vers le
libéralisme démocratique en associant au maximum les peuples
aux décisions qui les concernent au premier chef et en
libérant leurs capacités d’initiative ! A cet
égard, le désastre de l’euro n’aurait pas eu lieu
puisqu’il n’aurait pas vu le jour si les politiciens avaient, par
exemple, écouté le peuple français qui s’est
prononcé démocratiquement par deux fois via des
référendums contre sa création et contre les
« constitutions » européennes. Ce qui aurait
permis de trouver d’autres solutions équilibrées pour
organiser une construction européenne simplifiée et à
moindre coût sans remettre en cause la souveraineté de ses
Etats-Nations puisque, à notre avis, le fédéralisme
intégral articulé autour d’un Super-Etat tentaculaire dirigiste
et d’une seule banque centrale gérée par des
faux-monnayeurs produisant une monnaie unique de papier n’est ni
possible ni souhaitable en Europe.
D’autant que ce sont les mêmes maux qui minent les USA,
où l’Etat central et la Federal
Reserve installés à Washington, place-forte de la gabegie
financière comme d’une incroyable corruption, ont
étouffé les libertés individuelles et l’autonomie
des Etats fédérés, sans lesquelles l’horreur
centralisatrice de « Big
Brother » finit par tuer la démocratie et
l’économie réelles. Voilà pourquoi Obama, un
« arriviste » démagogue financé par le
lobby bancaire privé qu’il n’a évidemment rien fait
pour mettre à la raison (en particulier parce qu’il a
laissé Goldman Sachs et autres vampires de la finance « too big to fail »
infiltrer tout le gouvernement US et qu’il n’a pas
appliqué les recommandations de Paul Volker s’inspirant de
l’ancien « Glass-Steagall Act » de séparer complètement
les banques de dépôt et les banques d’affaires) sans
oublier qu’il terminera son mandat avec un chômage réel
des Américains au plus haut historique depuis la crise des
années 1930, perdra vraisemblablement l’élection
présidentielle de novembre 2012 au profit d’un candidat
décentralisateur soutenu par le mouvement Tea
Party et les « Nouveaux Républicains ». Candidat
dont la victoire constitue la dernière chance de sortir les USA et
l’Occident du dirigisme qui s’exprime principalement au moyen de
l’épouvantable Système monétaire de
création discrétionnaire et illimitée des monnaies de
papier par les banques centrales… Il y a donc un vrai espoir
à nourrir pour fin 2012 – début 2013. Le
rétablissement unilatéral de la couverture or -partielle ou
complète- du dollar US par le prochain président
américain succédant à Obama (refermant ainsi la
malheureuse parenthèse ouverte par Nixon en 1971) constituerait pour les
USA, qui détiennent suffisamment de réserves d’or (dont
ils peuvent d’ailleurs toujours remonter le prix officiel) pour le
faire, le moyen de sauver le billet vert mais surtout un coup de maitre
stratégique permettant de restaurer pour le XXIe siècle leur
leadership mondial actuellement déclinant face aux pays
émergents BRIC (l’Asie chinoise en particulier) ou même
face à une partie de l’Europe, lesquels seraient obligés
de suivre la même réforme pour leurs propres monnaies sauf
à accepter leur déclin monétaire puis
économico-politique. L’histoire est remplie de retournements
inattendus et celui-là modifierait la donne mondiale en faveur de
l’Amérique qui a vraisemblablement été
enterrée un peu trop vite...
Avertissement : les prévisions contenues dans ce document,
bien qu’élaborées avec soin, n’ont qu’un
caractère informatif et leur non réalisation
n’entrainerait ni la responsabilité de leur auteur, ni celle des
institutions financières ou de recherche avec lesquelles il collabore.
Pierre
Leconte
Article originellement
publié ici
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