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Défait
par un PLQ dirigé par Jean Charest, l’ancien chef du Parti
Progressiste-conservateur, aux élections du printemps dernier, le PQ
n’a pas reussi après trois mandats
consécutifs à atteindre son but d’un Québec
souverain. Toutefois, dans le processus il est arrivé à
démontrer, comme le rapport Bélanger-Campeau en 1991 l’avait conclu, que la
souveraineté demeure une option bien viable pour le Québec si
elle a un appui populaire suffisant. Les événements ont aussi
montré, comme ce rapport l’a suggéré, que deux
questions majeures d’économie -- la monnaie et le libre
échange -- doivent être résolu
adressées avant qu’une majorité significative de
Québécois vote pour se séparer du Canada. Dès le
départ, le Québec appuyait fortement l’initiative du
libre échange du gouvernement Mulroney, et peu de
Québécois veulent risquer de perdre les avantages de
l’ALENA.
Sur
la question de la monnaie, le rapport identifiait trois choix de base: (1)
utiliser le dollar canadien en attendant une éventuelle transition
à une nouvelle monnaie du Québec; (2) utiliser le dollar des
É.U.; ou (3) l’adoption d’une nouvelle monnaie Nord
Américaine créée pour faciliter le commerce sous
l’ALENA. Durant la campagne référendaire de 1995, le
programme du PQ proposait de retenir le dollar canadien. En même temps,
il y avait au moins des indices que dans l’avènement d’une
victoire, l’intention du PQ était de rapidement prendre position
pour utiliser le dollar de É.U. Dans les deux
cas, le Québec aurait cédé tout contrôle ou
influence sur sa propre monnaie, et à la place aurait dû
accepter les désavantages de dépendre sur une monnaie
gérée en référence aux conditions
économiques dans le reste du Canada ou aux États-Unis.
La
scène monétaire internationale a changé
significativement depuis le référendum de 1995.
Premièrement, comme cela a été indiqué plus haut,
les déficiences des taux de change flottants tournant autour du dollar
des É.U. sont devenues beaucoup plus évidentes.
Deuxièmement, aussi comme on l’a déjà dit mais
sans que cela soit aussi largement reconnu, la technologie et
l’Internet ont donné lieu à d’excitantes nouvelles
possibilités pour l’utilisation monétaire de l’or.
Troisièmement, fait qui n’a pas encore été
évoqué et qui revêt un intérêt
spécial pour le Québec vu ses liens avec la France, les
monnaies nationales de la plupart de l’Europe de l’Ouest ont
été remplacées par l’euro. La zone
économique de l’euro est approximativement la même que la
zone américaine, et les pays de l’euro possèdent des
réserves officielles d’or totalisant une fois et demie celles
des États-Unis.
Actuellement
la zone de l’euro comprend 12 des 15 pays membres de l’Union
Européenne. Onze, dont la France et l’Allemagne mais à
l’exclusion de la Grande Bretagne, se sont mis d’accord pour
participer au lancement initial de la nouvelle monnaie le 1er janvier 1999,
comme moyen de transactions et de comptabilité. La Grèce
s’est ralliée à eux en janvier 2001. Pendant les trois
premières années, l’euro est demeuré essentiellement
une monnaie numérique sans expression physique. Les monnaies
nationales des 12 pays de la zone euro ont continué de circuler, mais
à un taux de change irrévocablement fixé à
l’euro et donc entre elles. Les billets et les pièces de monnaie
libellés en euro n’ont pas été introduits avant le
1er janvier de 2002, date à laquelle les monnaies nationales des pays
participants ont été retirées. Ainsi aujourd’hui,
les 12 membres de la zone euro ont une seule monnaie administrée au
nom de tous par une seule banque centrale, la Banque centrale
européenne, à laquelle chacun a une représentation.
Le
lauréat du prix Nobel en économie, Robert A. Mundell, est largement perçu comme étant
l’influence intellectuelle majeure derrière l’euro et ceci
dit, plusieurs pensent que cette devise pourrait remplacer le dollar comme
monnaie internationale de premier plan. L’origine de l’euro se
trouve dans un document de 1961, écrit pendant ce Canadien
était économiste en chef du FMI, soulignant une théorie
des zones monétaires optimales. Le professeur Mundell
a à l’occasion observé qu’une zone monétaire
optimale n’est pas très différente d’un groupe de
pays en libre échange ayant avec l'étalon-or des taux de change
fixe entre eux. Il a aussi reconnu la réalité politique que les
États-Unis resteront indifférents à une réforme
du système monétaire mondial tant et aussi longtemps que le
système chaotique actuel penchera autant en sa faveur. Voir, e.g., R.A. Mundell, The International Monetary System in the 21st
Century: Could Gold Make a Comeback? (1997 lecture, St. Vincent College, Latrobe, Pennsylvania) (contenant une discussion fascinante sur le
rôle historique de l’or monétaire tout en faisant mention
incidemment du Canada, de la Belgique et de la Hollande qui ont «vendu
de l’or pour aider à essuyer leurs profonds déficits
budgétaires»).
Comme
province du Canada, le Québec est en position de
bénéficier de la promotion de l’usage des grammes
d’or de la même manière que les autres provinces
productrices d’or. Toutefois, comme province contemplant la
négociation soit d’un nouvel accord constitutionnel ou de la
souveraineté complète, le Québec pourrait tirer des
avantages importants d’un programme provincial de grammes d’or
établi avec succès qui pourrait servir comme: (1) une base pour
un système monétaire indépendant dans
l’éventualité d’une séparation
complète du Canada; (2) un levier effectif pour faire avancer le
gouvernement fédéral et les autres provinces vers un nouvel accord
constitutionnel amendant les dispositions inacceptables de la Loi
constitutionnelle de 1982; ou (3) un outil utile pour négocier des
arrangements monétaires et commerciaux potentiels à venir avec
la France et la zone euro.
En
rapport à ce dernier point, il y a peu de raison à
spéculer ici sur la nature précise des arrangements qui
pourraient avoir un sens à une date ultérieure. Toutefois, deux
points généraux sont de mise. Premièrement, si les
conditions économiques changent de manière à
réduire le commerce du Québec avec les États-Unis, non
seulement l’ALENA deviendra moins importante mais l’augmentation
du commerce avec l’UE deviendra plus impérative.
Deuxièmement,
sur le front monétaire, la France est largement
considérée comme le pays du G-7 le plus favorable à
l’or. En autre, la France a aidé longtemps à administrer
et soutenir le franc CFA (Communauté Financière Africaine), la
monnaie commune de presque toutes ses anciennes colonies africaines. Voir Monetary Independence: Reinventing
the Wheel of Misfortune. Antérieurement
lié au franc français, le franc CFA est maintenant lié
à l’euro. Voir J. Irving, For better or for worse: the euro
and the CFA franc, Africa Recovery (United
Nations, April 1999). Comme
l’indique le graphique suivant, à part une dévaluation de
50% en janvier 1994, le franc CFA a eu une performance respectable par
rapport au dollar canadien, et même avec la dévaluation il
dépasse la monnaie de l’autre pays de l’ALENA, le peso
mexicain.
Finalement,
le Québec possède d’autres attributs uniques qui en font
une zone particulièrement fertile pour un programme de grammes
d’or. Comme les Français, les Québécois ont une
affinité instinctive pour l’or. Au Québec, contrairement
à ce que l’on peut observer aux États-Unis et dans le
reste du Canada, les bulletins de nouvelles et les nouvelles en bref
diffusées sur les chaînes principales et les chaînes
d’information continue donnent en général le prix courant
de l’or tout en affichant les principaux indices financiers.
A
propos des grammes d’or électronique, non seulement
l’Internet est-il utilisé dans la province de manière
généralement comparable au reste de l’Amérique du
Nord, mais aussi le Québec, juridiction de droit écrit
plutôt que de droit coutumier, a adopté une législation
pionnière en 2001 «concernant le cadre juridique des
technologies de l'information.» Voir J.D. Gregory, Canadian Electronic
Commerce Legislation, 17 Banking and Finance Law Review 277
(2002), pp. 316-318. Dans
le même esprit, les guichets automatiques sont arrivés tôt
au Québec, qui est régulièrement utilisé comme
marché pour essayer des nouveaux concepts de vente au détail.
Ce qui réussit au Québec a de bonne chance de bien fonctionner
dans le reste de l’Amérique du Nord, tandis que les
échecs sont tranquillement oubliés car les nouvelles les
concernant ne se répandent guère à l’extérieur
de la province en raison de la différence de langue.
Reg Howe
GoldenSextant.com
Reginald H. Howe est le fondateur de
Golden Sextant Advisors LLC, qui fournit des
services de consultation, de management et de banque d’affaires
à des societies et particuliers ayant un intéret pour l’or.
Reginald Howe est
contributeur à 24hGold.com. Les vues
présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans
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